L’année dernière, notre critique d’Avengers Infinity War avait suscité un certain nombre de réactions passionnées sur les réseaux sociaux allant de la déception à la colère en passant par d’autres plus pondérées. Et s’il est vrai que la formule Marvel a souvent beaucoup de mal à passer auprès de la rédaction, nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise. Contre toute attentes, ce volet sensé conclure la phase 3 du MCU se révèle…bien meilleur que ceux qui l’ont précédé. Mais avant d’aller plus loin, mieux vaut vous prévenir : cette critique contiendra de nombreux spoilers. Avengers : Endgame démarre non pas juste après le fameux claquement de doigt de Thanos qui aura éradiqué la moitié de la population mondiale (et de l’univers soit dit en passant), mais quelques minutes avant. Profitant d’une retraite bien méritée avec sa famille, Hawkeye voit celle-ci se désintégrer littéralement sous ses yeux. D’emblée, le film surprend par son ouverture sombre et une tonalité funeste qui, dans sa proposition n’est pas sans rappeler – toutes proportions gardées – The Leftovers. Pour la première fois de son histoire, Marvel assume enfin la portée émotionnelle de ses enjeux dramatiques en nous présentant des héros au bout du rouleau terrassés par les évènements de l’opus précédent. L’inconséquence et la relative légèreté qui polluaient jusqu’ici les films Marvel se voient partiellement annihilés au profit d’une atmosphère sombre et lourde. Oui, oui vous avez bien lu Avengers Endgame est un film de super-héros mélancolique porté par une profonde tristesse. Et même si le studio ne nous épargne pas quelques scènes en mode « lolilol » ces dernières demeurent beaucoup plus naturelles et moins ostentatoires que d’habitude. Il offre même à deux de ses personnages les plus emblématiques, une fin parfaite et digne, preuve supplémentaire que classicisme et super-héros ne sont pas forcément antinomiques, bien au contraire.


L’espace d’un moment on se dit que ça y est, le MCU a gagné en maturité, qu’il a enfin accepté d’amener le film de super-héros sur un terrain plus adulte… ce qui est en partie vrai. En partie seulement car si la sobriété est de mise, la subtilité, elle, ne l’est pas vraiment. Certes, la ligne de démarcation semble fine, voire floue, mais elle a ici toute son importance. Si pour la première fois Marvel parvient à réellement titiller notre encéphalogramme émotionnel et « surprend » par le caractère radical de certaines de ses décisions ce n’est jamais vraiment au détriment de sa « formule » dont le systématisme trolle parfois le film. Ainsi, en guise de ressort comique, Endgame nous refait le coup du duo à la Thor Ragnarok avec quelques variantes puisque Hulk ressemble désormais à un mélange entre Bernard Pivot et Shrek tandis que Thor nous fait son Big Lebowski, lunettes noires, barbe dégueu et bide proéminent à l’appui ! Une blagounette drôle si elle ne durait pas aussi longtemps et désamorçait totalement ce qui aurait pu être l’une des scènes les plus émouvantes du film. Lire la suite sur Cinevibe.fr

IlanFerry
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le 24 avr. 2019

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