On sent tout de suite ce que Lawrence Jacomelli veut faire avec Blood Star : un thriller sec, brûlant, tendu comme une corde entre le soleil et la folie. Une femme seule, un désert sans fin, un shérif qui a perdu la raison. La promesse est forte. Mais entre la chaleur, la poussière et les bonnes intentions, le film finit par s’essouffler.
Visuellement, c’est superbe. Jacomelli a le sens du cadre : horizon déchiré, silences lourds, lumière écrasante. On pense parfois à The Rover ou à Hell or High Water, cette Amérique aride où la survie devient philosophie. Mais ici, l’intensité ne dure pas. Le rythme retombe, les dialogues s’étirent, et la tension initiale s’évapore au fil des kilomètres.
Britt Camilla, dans le rôle de Bobbie, porte le film à bout de bras. Elle donne du nerf, du regard, de la peur contenue. En face, John Schwab campe un shérif glaçant, mais un peu trop archétypal pour surprendre vraiment. Felix Merback complète le trio avec honnêteté, sans jamais transcender son rôle.
La mise en scène, carrée mais distante, manque d’un vrai souffle dramatique. On sent un réalisateur perfectionniste, obsédé par l’image, mais qui oublie parfois de faire battre le cœur de son histoire. Reste une bande-son efficace, quelques scènes d’action tendues, et une ambiance qui, par moments, frôle le grand film.
Mais “frôler” ne suffit pas. Blood Star n’est jamais un naufrage, juste une occasion manquée : un western moderne qui se prend les pieds dans son propre sable.
Ma note : 5/10