Un homme et sa bécane

Yann Gozlan serait-il le réalisateur français qui rend ses lettres de noblesse au cinéma de genre (thriller, actioner,...) dans l'hexagone ? Son cinéma est clairement inspiré des productions américaines mais n'est pas qu'un simple copié-collé, on sent une maitrise des codes (peut-être pas avec son premier film, d'horreur, mais "Burn out" et "Boîte noire" sont vraiment bons).

L'intrigue est simple et plutôt simple mais efficace, avec ce qu'il faut de social pour la french touch, sans jamais abîmer l'intrigue principale, portée sur la vitesse. Le personnage est très intéressant, sa dévotion qui se transforme en obsession puis addiction sur la fin (bémol de l'histoire d'ailleurs car cette finalité n'est pas assez préparée en amont, il aurait fallu qu'on ressente ce besoin de vitesse et de sensations fortes par de petits détails, au moins 40 minutes avant le générique) ; les personnages secondaires sont moins étoffés, mais on appréciera l'ambiguïté du boss ainsi que le côté vipère du sous-chef. Les situations sont bien poussées et les univers sont bien explorés.

La mise en scène est soignée, avec une photographie léchée, quelques plans assez marquants, un découpage inspiré, réfléchi et dynamique, un montage au rythmé approprié. Les acteurs sont très bons et aident à rendre le film convaincant. Les effets spéciaux sont réussis ; l'utilisation du hors champ à la fin est malin et si bien amené que ça paraît naturel (on ne ressent pas la nécessité de voir le crash). Les décors sont bien trouvés et bien filmés.

Bref, un solide film.