Quand l’identité féminine supplante les super pouvoirs

C’est dans une salle vraiment mixte que j’ai vu Captain Marvel.J’y ai senti beaucoup d’adhésion et de rires vraiment francs.Encore une fois, Marvel confirme son don pour le story-telling avec une première partie galactique nous faisant faire la connaissance d’une femme à priori issue de la communauté Kree.Une mission contre les Skrulls, va permettre de lever d’autres vérités sur ce postulat de départ.Le deuxième attrait, c’est l’arrivée de Vers sur Terre en plein dans les années 90 et sa rencontre avec Nick Fury (l’initiateur des Avengers) et comment elle va refaire le puzzle de sa vie.C’est là que les studios Marvel réinovent avec un découpage habile et s’ingénient à revisiter sa marque de fabrique,à savoir qu’une individualité extraordinaire ne naît pas du jour au lendemain, qu’elle se fabrique pour découvrir sa vraie nature au gré des rencontres et des circonstances.Et la vraie plus-value de Captain Marvel,c’est finalement de renforcer une identité féminine supplantant les super-pouvoirs.Les flashbacks de Vers prouvent les erreurs d’appréciation masculines maladroites ou délibérées et finalement ce qu’on attend encore et toujours d’une femme.De ne pas être casse-cou, de ne pas faire de l’ombre aux hommes et de savoir rester à sa place.Les réalisateurs de Captain Marvel ont l’audace de rappeler tout cela sans hypocrisie ni moyens détournés.En ce qui concerne la partie sur l’action en elle-même, je dois dire que l’enjeu sans être transcendant a le mérite d’interroger sur la concorde entre les peuples, que l’aliénation et la destruction ne sont plus des solutions acceptables dans un monde moderne.Dit comme cela, cela peut paraître idéaliste, neuneu, rempli de bons sentiments.Mais cela change des bastons trop systématiques de quelques super-héros de la galaxie Marvel.Marvel, en s’auto-critiquant un minimum sur son style, n’est donc pas à blâmer.Au contraire.Au niveau casting, je trouve que Brie Larson et Samuel L Jackson tirent leur épingle du jeu de par la complicité qu’ils entretiennent.Ils s’apprécient, se jaugent et se taquinent pour le plus grand plaisir des spectateurs.Et le fait que ce soit entre une femme blanche et un homme noir, c’est un argument supplémentaire pour un environnement multi-racial qui fait plaisir à voir au cinéma, qu’on devrait voir encore plus souvent ( comme quoi Marvel a bien fait de tâter le terrain avec Black Panther quelque part). Cela a été un grand plaisir de voir ce Capitain Marvel, de voir que la marge de progression des studios Marvel est une réalité, et que plus que jamais je ne manquerai pas Endgame, promettant de belles perspectives.

Specliseur
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le 10 mars 2019

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