Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce film. On m’en avait parlé, mais toujours avec des pincettes, comme si en dire trop allait gâcher l’expérience. Et franchement : quelle claque !
On assiste à un huis clos théâtral d’une précision chirurgicale. Deux couples de parents, furieux et diamétralement opposés, se retrouvent pour régler un différend entre leurs enfants. Et au lieu d’apaiser la situation, tout part en vrille. Les masques tombent, les rancunes personnelles prennent le dessus, et chaque réplique devient une balle tirée dans ce champ de bataille miniature.
Par moments, on se dit : « Mais pourquoi ils ne se barrent pas ? » Oui, ça frôle parfois le grossier, comme une jante qui effleure un trottoir. Mais malgré ces petites aspérités, l’ensemble reste parfaitement maîtrisé. C’est nerveux, rythmé, drôle par éclats, cruel par instants. La tension monte sans jamais retomber, et le spectateur reste coincé dans ce salon comme un témoin impuissant du désastre.
Un vrai petit bijou de mise en scène, d’acting et de tempo. Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly sont tous impeccables, chacun trouvant le ton juste entre la colère, la mauvaise foi et la fragilité. On ne décroche jamais : pas question de mater sa montre ou d’envoyer un message. Ça prend son temps, ça s’installe, et c’est précisément ce qui donne toute sa force au film.
Bref, Carnage est une démonstration brillante de ce que peut être un huis clos quand il est parfaitement écrit et interprété. Simple en apparence, mais diablement efficace. Et moi, ce genre de cinéma, j’adore