Bile des esclaves
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La comédie sociale est un sous-genre extrêmement populaire en France. Après avoir confronté les cultures internes aux pays ("Bienvenue chez les Ch'tis"), les cultures étrangères ("Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu?") ou encore les catégories socio-culturels ("Le Pari"), Anthony Cordier délivre une satire assez caustique de la lutte de pouvoirs entre riches bourgeois et prolétaires. Mais ce qui est sans doute le coeur du film, c'est Mehdi, jeune issu d'une famille de prolo qui désire ardemment franchir la strate supérieure. La classe moyenne en somme.
Ce qui attire l'oeil sur ce projet, c'est bien évidemment son casting 4 étoiles. D'un côté, Ramzy Bédia est un père de famille un peu beauf et porté sur la bouteille et sa femme, Laure Calamy se dresse en défenseure acharnée des droits des opprimés. De l'autre, Elodie Bouchez est une ancienne actrice élevant au rang d'art l'oisiveté et la nonchalance et se retrouve mariée à Laurent Lafitte, avocat détestable et ridicule. Ce dernier remporte la mise avec une interprétation habitée d'un homme arrogant et imbus de lui-même dont chaque intervention respire la bêtise nombriliste. A noter aussi la performance tout à fait intéressante de Noée Abita dans un rôle beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord. Tout ce petit monde se retrouve donc dans une véritable guerre des classes dont l'humour fait mouche pendant une bonne partie du film.
En évitant soigneusement la pochade grossière, "Classe moyenne" n'évite cependant pas les clichés inhérents à ce genre de projet. En voulant catégoriser ses protagonistes, le metteur en scène les enferme dans chacune de ces scènes de la vie quotidienne dans un certain déterminisme social sans pour autant en questionner les origines. Ce ne serait pas un mal si le film n'avait pour but que de provoquer l'amusement du spectateur (difficile tout de même quand on touche à un sujet social) mais la fin du film, très cynique, vient porter aux nues le but de ce projet finalement assez politisé. Et c'est une sacrée déception, après s'être amusé de tant de situations comiques mis en scène avec une certaine finesse, de voir un pavé politique aussi grossier être lancé en pleine face du spectateur.
Le point de vue se veut pessimiste et opère une rupture de ton assez malvenue avec le reste de l'oeuvre. Reste tout de même des performances qui forcent le sourire durant de nombreuses scènes et des acteurs que l'on prend toujours un grand plaisir à voir sur grand écran.
Créée
le 25 sept. 2025
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