Mehdi passe l'été dans la villa (avec piscine à débordement), résidence secondaire des parents de sa petite amie Garance. Jeune futur avocat à la recherche d'un stage, Mehdi est issu d'un milieu modeste. Le père de Garance est avocat dans un prestigieux cabinet parisien et la mère une ex gloire du cinéma en quête de remontada. La villa, vide les trois quarts du temps, est gardée à l'année par un couple et leur fille. Un différend éclate entre le couple de bourgeois et le couple de prolétaires. Mehdi pense pouvoir assurer une sorte de médiation pour éviter que le conflit ne s'envenime. Hélas, toutes les tractations ne font qu'aggraver la situation.
Le décor est planté. La première demi-heure (bien que dégueulassée par les tombereaux de merde qui s'abattent sur le prolo... qui cela fait-il rire ? Levez la main !) est assez réjouissante. Même si elle appuie fortement sur le gouffre qui sépare les deux milieux, ce sont surtout les acteurs qui s'en donnent à coeur joie à proférer des dialogues vachards les mâchoires serrées. La condescendance excessive des nantis et la gentillesse un peu veule des pauvres est divertissante et l'on sourit souvent. La réalisation insiste néanmoins davantage sur le luxe de la villa (sans doute faut-il rentabiliser la location) que sur les conditions de vie des gardiens.
C'est surtout Laurent Lafitte qui hisse le film à la fois vers le sourire et le malaise avec son personnage de cynique imbu de sa personne, de sa situation et de sa réussite. Laure Calamy (a sa scène conctractuelle où elle hurle) est désormais enfermée dans ses rôles de militantes. Le désormais incontournable Ramzy Bedia a un personnage assez mal écrit. Elodie Bouchez est par contre convaincante en actrice vieillissante (c'est très relatif) qui espère un retour de gloire. Les deux jeunes filles ont des rôles trop caricaturaux pour être intéressants. Par contre Medhi interprété par Sami Outalbali, en médiateur transfuge de classe est la révélation du film.
Hélas, rapidement, le film s'enlise dans la description des réactions et agissements des personnages qui se résume à peu près à cela : tous pourris. On aurait tendance à prendre parti pour les "exploités" mais très vite, ils s'avèrent aussi cupides et malveillants que les exploiteurs. Et après une très looooongue partie judiciaire où l'on assiste à tout un déploiement de manoeuvres s'appuyant sur tous les artifices juridiques à disposition, le réalisateur, comme s'il ne savait comment conclure, achève son film de façon absurde, irréaliste, très malaisante et assez incompréhensible.