“Parasites”

La famille Trousselard passe l’été dans sa somptueuse villa du sud de la France. Mais la relation avec les Azizi, gardiens du lieu, se dégrade de jour en jour.

Présenté rapidement comme le Parasite français, fort d’un casting 4 étoiles – Laurent Lafitte, Elodie Bouchez, Laure Calamy et Ramzy Bedia – et d’une bande-annonce intrigante, le film pouvait passer pour un mélange efficace de comédie et satire sociale. Malheureusement, le résultat ne tient pas les promesses d’un marketing trop ambitieux.

Malgré les humiliations quotidiennes et une condescendance omniprésente, la mise en action manque de rythme. Ils ont beau s’appeler par leur prénom, les aristos tranchent par leur arrogance, tandis que le prolétariat se contente de courber l’échine. On s’impatiente en attendant l’ouverture de la chasse, qui bascule en raison d’un iPhone 15. Merci pour le placement de produit !

Finalement peu drôle, la lutte n’a rien de subtil, à l’image de cet érotisme lesbien surgissant sans finesse. La maison atypique aurait pu devenir un plateau de jeu stratégique, comme dans la référence coréenne de Bong Joon-Ho, mais elle n’est jamais mise en valeur. Seul un portail rouillé marque la séparation entre les parties qui se rejoignent dans la bêtise et le mépris. De nombreux gros plans insistent sur leur côté affreux, sale et méchant. Ancrés dans leur position imposée, les pauvres ne savent exiger que de l’argent, quand les riches recherchent des larbins à exploiter. « Tout ce qu’on veut, c’est que vous nous laissiez travailler pour vous ! », clame pourtant Tony Azizi. Mais il est trop tard pour apaiser les tensions. La voix de la raison est réduite au silence par une balle en caoutchouc, et la jeunesse – entre « filles de » mauvaise actrice ou « caïd » en devenir – n’offre aucun espoir de rédemption. L’immoralisme triomphe dans cette histoire de classe très moyenne.

(5/10)

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