Dracula, personnage et monstre culte du cinéma depuis les années 20. Apparemment, c’est Luc Besson qui a décidé d’adapter le personnage a sa manière pour une nouvelle version du personnage au cinéma. Bon, Besson et son cinéma perdent un peu d’intérêt mais on peut toujours être intéressé ou pas. Après, est-ce une bonne chose de sortir ce long-métrage aussi tôt alors que Nosferatu de Robert Eggers était sorti en décembre 2025 ? Peut-être pas. Après, cette version semblait plus s’intéresser à Dracula et son histoire à la recherche de sa princesse. Et donc, que vaut le visionnage au final ? Et bien, c’est un peu particulier.
Bien sûr, on ne comparera pas avec le roman mais il y a de fortes chances que cette version soit infidèle au roman Dracula.
Dracula, jeune prince heureux avec sa princesse doit partir en guerre. Pendant qu’il combat l’armée des Ottomans, sa princesse se fait poursuivre et tuée avant qu’il ne la retrouve. 400 ans plus tard, le comte rencontre un jeune notaire venu pour faire signer des papiers et va retrouver le portrait de sa princesse qu’il cherche depuis tout ce temps. Il va donc se mettre en tête de la retrouver et de lui rappeler qui elle est.
Positif
- Le prince Vladimir / Dracula (Caleb Landry Jones) est un prince immortel dont dieu a refusé la mort malgré la mort de son épouse et qui cherche à la retrouver dans ce monde où elle se serait réincarné. Il est le protagoniste du long-métrage et, malgré qu’il fasse certaines choses horribles, il est tout de même intéressant à suivre à travers son histoire.
- Le prêtre (Christopher Waltz) est un homme d’église chargé d’enquêter et d’éliminer Dracula. Malgré que l’église semble peu l’apprécier pour ses manières, il a l’air efficace et de bien s’y connaître dans ce domaine.
- Mina (Zoë Bleu) est la fiancée de Jonathan Harker. C’est une femme qui attend le retour de son fiancé et s’inquiète pour son amie *Maria *a qui il est arrivé des problèmes. Elle fait office de pureté ici car elle n’a pas l’air de se laisser aller comme son amie. Évidemment qu’elle va être celle que Dracula convoite.
- Elisabeta (Zoë Bleu) est la princesse de Dracula. Elle a été tuée devant les yeux de son bien-aimé malgré qu’elle l’aimait d’un amour pur et sincère. Pour le peu qu’on la voit à l’écran, on comprend que son amour pour lui est impossible à défaire, on comprend pourquoi *Dracula *l’aime autant et veut la retrouver.
- Jonathan Harker (Ewens Abid) est un jeune notaire arrivé dans la maison de *Dracula *afin de faire signer des papiers liés à ses propriétés. Il n’y a pas grand-chose à dire sur lui car il est assez discret mais il a l’air d’être un jeune homme charmant qui arriverait presque à nous faire de la peine à quelques instants.
- Le docteur Dumont (Guillaume de Tonquédec) est un médecin qui cherche à comprendre ce que sont les vampires avec l’aide du prêtre. Il est plus scientifique qu’autre chose et a du mal à y croire mais le voir s’y intéresser malgré le danger n’est pas une mauvaise idée, même si c’est le personnage le plus discret du lot avec son apprenti.
- Le long-métrage par une séquence où *Dracula *et sa princesse, Elisabeta, partagent un amour sincère où ils font des tas de choses ensemble (notamment faire l’amour apparemment). Mais le prince doit laisser sa princesse et partir en guerre pendant que celle-ci sera emmenée en sécurité jusqu’à ce que le drame arrive. En vrai, c’est une assez bonne introduction pour placer les bases de *Dracula *et nous donner envie de savoir si il va surmonter ce deuil ou se fixer un objectif par rapport à Elisabeta.
- Les évolutions ne sont pas nombreuses mais il y en a quelques unes. Que ce soit Dracula par rapport à sa bien-aimée, Mina par rapport a sa vie antérieure dont elle a des bribes de souvenirs… C’est léger mais ça fait des petites évolutions qui peuvent se tenir.
- En écoutant les musiques, on se rend compte qu’elles sont assez qualitatives et puis on se rend compte que c’est Danny Elfman qui les a composé. Franchement, ce sont réellement des belles musiques qui collent à ce qui se passe à l’écran.
- Concernant les effets spéciaux, c’est surtout par rapport aux fameuses gargouilles. En vrai, ce n’est pas parfait mais ce n’est pas non plus affreux, on a vu largement pire et largement mieux, mais ça passe pour ce que ça propose.
- La mise en scène s’en sort correctement quand il ne s’agit pas d’action. On le voit bien avec certaines séquences que la mise en scène est assez bien gérée la plupart du temps, dommage que les moments d’action gâchent un peu ça.
- La relation entre *Dracula *et *Mina *est pas trop mal. Il voit en elle la réincarnation de sa bien-aimée, là où elle est effrayée et semble encore être pure. En soi, c’est assez intéressant de suivre cette relation et son développement.
- Si on excepte les armures dont on reparlera, les costumes s’en sortent assez bien. La plupart des costumes arrivent à nous convaincre et à définir les personnages dans leur personnalité.
- Le jeu d’acteur est correct. A la limite, on pourrait dire que Caleb Landry Jones a un peu de mal dans le rôle par rapport aux autres mais le reste du casting s’en sort correctement.
- Franchement, le final est assez sympathique en terme de mise en scène. Terminer le long-métrage de cette manière pour Dracula et tout ce qui s’est passé, c’est une assez bonne idée.
Négatif
- Ce faux-raccord lumière dans l’introduction. On a l’impression d’avoir le soleil qui se couche avec *Dracula *et ses troupes qui arrivent. Cependant, dans la séquence suivante, le soleil semble bien taper pendant que sa princesse se fait pourchasser par des soldats ottomans. Alors oui, la lumière du soleil est cachée par la bute mais quand même, on a vraiment l’impression que les deux moments ne se passent pas peut de temps l’une après l’autre alors que les scènes sont censées se passer peu de temps après.
- On peut parler d’une grosse incohérence par rapport aux vampires ? Apparemment, les vampires peuvent s’habituer à la lumière du soleil et ne sont brûlés qu’en étant exposés subitement. Mouais, le souci est que la lumière du soleil a toujours été une faiblesse essentielle des vampires. Après, il est vrai que le long-métrage peut changer les règles mais autant on peut y croire un peu pour Dracula, autant c’est dur à croire pour les femmes qu’il a transformé en vampire.
- Quand le long-métrage tente des choses un peu originales comme le déroulé du dernier acte ou tout le premier acte sur le passé de Dracula, ce n’est peut-être pas grandiose mais ça essaye quelque chose, notamment par rapport au développement de *Dracula *qui est le protagoniste. Par contre, quand ça reprend à nouveau l’histoire du roman et/ou de Nosferatu, là ça devient un peu problématique (notamment pour le scénario qui devient un peu prévisible).
- Navré mais certaines scènes étaient presque à rire jusqu’à en avoir mal au ventre. C’est notamment le cas avec ces passages où il utilise son fameux parfum ultime qui met tout le monde à danser et à vouloir se faire mordre par *Dracula *(même si c'est drôle à regarder). Ces séquences sont vraiment des séquences drôles et totalement invraisemblables. Même le coup *d’Edward *qui est pris de frénésie en respirant l’odeur de *Bella *est plus cohérent que ce qu’on voit là.
- Ce long-métrage donne l’impression que Besson voulait qu’on connaisse le livre de base ou quelques précédentes adaptations. Il essaye quand même d’expliquer à travers plusieurs explications souvent (voir trop) présentes mais ça aurait été mieux de prendre le temps de tout développer. Et, à contre-sens, si vous connaissez déjà l’histoire de base, vous saurez comment ça va se passer les trois quarts du temps.
- Vous vous souvenez du look de *Dracula *dans la version de Francis Ford Coppola ? Et bien on a probablement trouvé plus drôle dans cette nouvelle version. Franchement, quand il est jeune ça va, dans le passé ça va aussi mais quand il est vieux devant le notaire, c’est dur de se retenir de rire.
- Heureusement, il y a peu d’action mais quand il y en a, le montage est un peu trop cutté et on a un peu de mal à suivre. Rien de grave car il y a très peu d’action mais c’est tout de même étrange ces moments là. Comme si c’était Ridley Scott qui avait fait ces séquences d’action.
- L’émotion n’est pas au rendez-vous ici. On est pas réellement touché par nos personnages, même si on arrive à s’attacher à certains d’entre eux (et encore, c’est plus parce qu’on aime les acteurs qui les jouent). Mais non, l’émotion n’est pas de très bonne qualité ici.
- Même si les costumes sont réussis dans l’ensemble, les armures de 1480 sont un peu étranges, notamment celle de *Dracula *qui a des formes étranges et un casque bizarre. Enfin, c’est plutôt invraisemblable ce style d’armure en 1480.
- Question tension, ça ne marche jamais. Même si on se concentre plus sur *Dracula *dans cette version, on arrive jamais à ressentir de la réelle tension pour lui ou un des personnages qui le croise.
- Sois la salle de cinéma où je l’ai vu avait des problèmes de sons, sois la voix de *Dracula *sature dans les moments où il crie et c’est un peu problématique (en vf).
!!! PARTIE SPOIL !!!
Les quelques nouveautés proposées dans cette version sont surtout au début et à la fin comme il a déjà été dit. L’introduction est la présentation du couple et leur situation avant la guerre qui les sépare et la fin est *Mina *(qui est persuadée d’être *Elisabeta *à ce stade) qui suit *Dracula *dans son château et reste dans la chambre pendant que celui-ci affronte les soldats avec sa gargouille. Après, le moment où *Dracula *accepte de se faire tuer par le prêtre afin que ça puisse sauver *Mina*, ce n’est pas une mauvaise idée pour un soupçon de rédemption. Mais ce plan final des cendres de *Dracula *qui se rendent vers le soleil et disparaît petit à petit, belle manière de conclure en terme de mise en scène. Et le seul personnage pour qui on aura un peu de peine, c’est pour Jonathan car il semble clair que lui et *Mina *vont rompre leurs fiançailles vu comment elle pleure encore Dracula lorsqu’il la retrouve.
Un détail qui turlupine un petit peu, *Dracula* nous décrit sa bien-aimée comme une femme pure mais comment peut-elle être pure vu le nombre de fois où *Dracula *l’a prise et qu’elle en avait envie ? Le principe de la pureté reposerait sur le fait qu’ils n’aient pas couché ensemble, non ? Enfin, c’est juste un détail, rien de dramatique non plus.
Comme on a pu le voir, *Dracula *a des serviteurs dans son château pour l’aider et ce sont des gargouilles de pierre. Pourquoi pas ? Même si ce n’est pas un élément essentiel du scénario, on peut un petit peu y croire. Même si ce sont des enfants qui redeviennent normaux quand *Dracula *meurt, ça c’était un peu inattendu.
Aucun vampire ne meurt réellement dans cette version. En fait, quand *Maria *se fait couper la tête, on voit qu’elle est encore en vie. Seul Dracula trouvera la mort et donc libérera ses victimes.
Au final, ce nouveau Dracula est une tentative assez étrange de raconter l’histoire du fameux vampire. Le point qui le démarque le plus est qu’on reste plus concentré sur lui afin de mieux comprendre son histoire mais est-ce que ça suffit à faire un bon film ? Non, surtout quand il y a pas mal de problèmes à coté. Les décors sont sympas, les décors de qualité et Dracula n’est pas inintéressant mais certaines scènes sont un peu trop comiques, certains choix scénaristiques sont étrangement choisis et le scénario devient un peu prévisible les trois quarts du temps. Finalement, peut-être mieux vaut-il aller revoir une ancienne version de Dracula ? Ça vous fera probablement passer un bien meilleur moment que devant ce dernier.