Citizen Vain
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À la manière de There Will Be Blood, le nouveau projet d'Ari Aster est aussi dégoulinant et délirant que la société qu'il représente.
Vraiment, quel BORDEL. Ça en fait... des Eddingtonnes (merci).
Ce film pue l'Amérique, au sens propre comme au sens figuré.
Portrait désabusé d'un pays corrompu jusqu'à l'os par le vice, le mensonge, le racisme et la haine, Eddington utilise le Covid comme amorce et toile de fond, un sujet devant être une préoccupation d'intérêt général mais qui devient vite objet de manipulation politique. Les deux opposants ne le mettent sur la table que pour se donner raison dans leur guerre d'ego, où les problèmes d'ordre intimes prennent le pas sur l'intérêt de la population. Viennent alors le complotisme et le sectarisme pour rassurer, la propagande pour se sentir appartenir, la haine de l'autre pour rejeter le mal-être... et enfin, la violence et le chaos.
Contexte bien favorable au data center, projet de discorde qui profite de tous ces regards déplacés pour se concrétiser.
Parce que oui, Eddington nous montre avant tout que les grands gagnants de la période de fracture que nous vivons, ce sont les riches et les puissants, qui laissent cette haine se répandre pendant qu'eux se remplissent encore plus les poches. Chaque scène du film apporte un nouvel élément dans cette satire d'un pays qui creuse sa tombe : fourre-tout ou critique exhaustive marqueur d'une époque ? Les deux points de vue se défendent, de même que la qualité de cette satire, oscillant entre scènes brillantes d'ironie, et d'autres plus bouffies montrant une conscience politique limitée sur certains sujets.
Demeure tout de même un beau tableau d'une Amérique en décomposition, où la politique devient spectacle plutôt que terrain d'échange, et où les quelques jeunes croyant encore en l'avenir et au changement sont laissés sur le carreau.
Si tout n'est pas parfait - le grotesque du film n'étant pas toujours ami avec la notion de subtilité, ce projet reste original, actuel, plutôt radical dans son approche, bien filmé et joliment photographié (surtout dans la nuit qui tombe alors que l'obscurantisme progresse). Pas étonnant qu'il divise, mais il a le mérite de pleinement se détacher de l'univers cinématographique américain actuel. kof kof Et merde...
Créée
le 28 juil. 2025
Critique lue 19 fois
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