Eddington par Chernobill

Décidément, la sauce Aster ne prend plus sur moi.

Le film est visuellement superbe, j'aime l'atmosphère qui s'en dégage.

C'est une simili-capsule temporelle loin d'être manichéenne, avec un univers qu'Aster parvient encore à rendre aussi angoissant qu'amorphe, rempli de personnages portant tous des verres distordants, mettant assez bien en évidence cette puissante sédation émotionnelle, intellectuelle provoquée par le covid et que d'aucun aime exploiter pour son propre intérêt au travers de quelques personnages clés, parfois même distants.

Malheureusement l'approche extrêmement cynique du récit prend trop le pas sur tout ça, et je n'ai donc pris aucun plaisir à voir cette bulle de tension sous antalgiques éclater.

Le personnage principal a été insupportable à suivre et si cette hypertrophie du chaos social est savamment mise en scène, elle n'en demeure pas moins pénible à regarder tant j'ai la sensation que le fond reste terriblement vain, et le regard sur l'ensemble des personnages terriblement méprisant. En plus de cela, le récit ne manque pas d'absolument tout aborder dans un joyeux fatras qui confère à une migraine déjà bien installée.

Comme son précédent film, je mentirais si je disais que je n'avais rien aimé, pour autant l'expérience s'est quand même avérée franchement pénible dans son ensemble, car j'ai l'impression de tout et rien comprendre en même temps, et sans même pouvoir passer un bon moment.

Faut me rendre à l'évidence : je ne suis pas fait pour ce genre de films.

Intéressant à décortiquer, chiant à regarder.