Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Si Seul contre Tous m’avait mis un énorme coup de latte dans les tripes, ce Enter The Void fût un sacré tripe à coups de lattes. Je me suis complètement gavé de toutes ces couleurs et images qui m’ont été balancées à la gueule pendant ces 2h40. Ce côté cru que beaucoup reprochent à Noé, moi il me fait vibrer. Il me fait me sentir un peu plus vivant. C’est vrai que parfois ça a l’air un peu gratuit. Un peu choquant pour être choquant. Transgressif pour être transgressif. Mais je l’avoue, ça me plaît. J’ai regardé tellement de films qui m’ont fait parfois un peu rire, parfois un peu touché. Mais si peu, si peu qui m’ont vrillé de l’intérieur. Noé vient d’y arriver, et ce pour la deuxième fois.


Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce Enter the Void, c’est le avant/après. D’abord la vue subjective. Classique. On suit le personnage, on essaie de comprendre où le réalisateur veut nous emmener. Et puis il y a ce discours dans l’escalier. Ce résumé du Livre des Morts Tibétain. Au début on comprend pas trop, et puis, avant même que la fameuse scène n’arrive, on commence à créer des liens. Et là, bam. 2 minutes de dialogues pour plus de deux heures d’exposition, faites de flottements sous acide, de déambulations sous stéroïdes. Oscar devient nous, et on devient Oscar. Nos pensées peu avouables, nos fantasmes interdits : Oscar les incorpore, nous les fait voir, nous les fait vivre.


La vie d’Oscar aussi. On comprend qu’il y a eu ce drame. Cet accident avec ses parents, là où il pensait avoir tout perdu, pour au final à nouveau retrouver cette sœur. Tout ce qui lui reste. Qu’il lui avait fait cette promesse qu’il n’a pas réussi à tenir. Il ne voulait pas mourir. Pas maintenant, pas comme ça. Mais maintenant c’est fait, et il ne peut plus être là pour elle. Avoir l’impression de la protéger. Éprouver de la jalousie en retour aussi.



Et puis ce final. Ces corps qui s’emmêlent et s’entremêlent, encore, et encore. La réincarnation se fera chez la sœur. C’est bizarre, mais si logique quand on y pense. Il n’a jamais voulu être autre part qu’avec elle après tout. La boucle est bouclée.


Ce n’est pas un film pour tout le monde. Clairement. Il faut être prêt à lui consacrer une soirée entière. Déjà pour le voir, puis pour en discuter si possible. A minima le digérer. Dans la pénombre en tout cas, avec rien pour se distraire. Et là, peut-être que la magie opérera. Comme pour moi.

Gyaran
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Cinéphagie 2023 - Liste commentée -

Créée

le 11 janv. 2023

Critique lue 19 fois

3 j'aime

8 commentaires

Gyaran

Écrit par

Critique lue 19 fois

3
8

D'autres avis sur Enter the Void

Enter the Void
BrunePlatine
9

Ashes to ashes

Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10. On ne peut pas faire plus extrême ! Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut...

le 5 déc. 2015

79 j'aime

11

Enter the Void
Raf
3

La drogue du violeur

Voilà une dope pernicieuse mes biens chers frères ! Emballée dans son string ficelle, elle joue à la petite pétasse de club, corps fuselé, le téton qui pointe, pose lascive et outrancière, ces lèvres...

Par

le 6 janv. 2011

66 j'aime

15

Enter the Void
Noa
7

Ça aurait pu, du (?) être un chef d'oeuvre...

Enter. Noa, un an après le buzz. Bon, je suis un peu en retard, mais on va arranger ça. Je suis assise, devant la giga télé de monsieur, avec le super son qui dépote. Et c'est parti ! Pour les...

Par

le 29 mars 2011

59 j'aime

8

Du même critique

Les 8 Salopards
Gyaran
9

Hang 'Em Eight

En allant voir le nouveau Tarantino, je m'attendais à une reprise basique de Django. L'affiche, probablement. Il faut dire aussi que ma curiosité ne m'avait pas forcément emmené plus loin. J'ai beau...

le 15 janv. 2016

12 j'aime

4

Ratchet & Clank
Gyaran
5

Ratchet & Clank, épisode 1 : La revanche des reboots

Qu'on soit un campeur du dimanche, ou un addict du stick prestige 70, on a tous plus ou moins une série qui a fait notre enfance. Une série où l'on a passé plusieurs centaines d'heures dessus, et...

le 19 mai 2016

11 j'aime

7

Chanson pour l’Auvergnat
Gyaran
10

Chanson pour toi.

Il arrive parfois qu'au détour d'une page, d'une musique, d'un souvenir, l'on tombe sur une pépite. Une pépite connue, reconnue même. Mais le joyau, en dépit du temps qui s'est écoulé, en dépit des...

le 2 mars 2016

10 j'aime

2