Tout démarrait bien, le postulat de départ avec la disparition soudaine en pleine nuit et apparemment volontaire de ces 17 enfants éveillant mon intérêt. Cela permettait d'échafauder des théories plus ou moins morbides ou loufoques sur les raisons de cette disparition, et le sort réservé aux enfants en question.
D'ailleurs, l'ambiance pesante de cette bourgade américaine donnait une teinte toute Stephenkingienne à l'ensemble de la première moitié du film.
Une institutrice déboussolée et victime de harcélement moral, une communauté sous le choc et l'incompréhension, des conflits qui émergent dans ce chaos et ce mystère. Non vraiment, la sauce prenait.
Puis arrive la révélation du pourquoi cette disparition, et de son auteur réel. Une sorcière
Et là on bascule dans un néant abyssal d'intérêt, où le fantastique surgit sans explication, où les motivations et le fonctionnement même des pouvoirs de la sorcière sont sans fondement, ni explication.
Pourquoi vient-elle jusqu'ici pour commencer son travail de sorcellerie, vu l'état de santé dégradé dans lequel elle débarque déjà? Est-elle réellement de la famille d'Alex? si oui, pourquoi ensorceler ses parents pourtant dévoués à son bien-être et à sa santé? Si non, pourquoi eux, alors qu'elle semble plus ou moins improviser son action au fur et à mesure? Pourquoi ne pas envouter Alex? pourquoi ne pas envouter l'instit, puisqu'elle lui volle des cheveux? pourquoi ne pas s'en prendre à d'autres après les enfants, puisque le nombre semble améliorer l'efficacité de son sortilège pour reprendre de la vitalité? etc.
Et on se le saura jamais.
Au final, tout cela n'aura eu comme conséquence définitive que la mort du proviseur et de son conjoint, et celle du flic ancien alcoolique. Et c'est décevant.
Donc bof, ca méritait un développement plus abouti, là on dirait un bouclage en dernière minute qui n'a pour seul but que de clôturer l'intrigue principale, à grand renfort de "Ta gueule, c'est magique". Dommage.