Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

It must be heaven a pour seul défaut le revers de l'une de ses grandes qualités : si son approche fondamentalement métaphorique lui permet d'éviter le côté parfois rébarbatif des pensum géo-politiques, elle laisse planer une espèce de flou vaporeux qui met un peu le sujet à distance, si bien que l'on se demande par moments ce qu'a voulu raconter Suleiman.


Mais la scène chez le médium, qui tourne autour d'une interrogation aussi simple qu'essentielle, replace l'évidente question palestinienne au cœur du film, dont on revisite alors mentalement certains passages avec des clés plus lisibles. Et la poésie engagée de l'acteur-réalisateur n'en paraît que plus belle.


Très drôle (la séquence d'ouverture et celle avec les frangins sévères dans le bar, les visions savoureusement caricaturales de Paris et New-York...), rythmé par une myriade de plans fixes admirablement composés, mis en lumière par une photographie impeccable, et évidemment porté par la figure de Suleiman en pur héritier du burlesque tendre de Tati, avec son double quasi muet qui observe l'absurdité du monde et les espoirs qu'il y place (émouvante séquence finale où la jeunesse palestinienne danse devant lui son insouciance rêvée) ; on ne s'étonne pas que ce film délicat, culotté, imaginatif et évocateur ait été salué par le jury cannois.

AlexandreAgnes
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Festival La Rochelle Cinéma (2019)

Créée

le 29 juin 2019

Critique lue 516 fois

2 j'aime

Alex

Écrit par

Critique lue 516 fois

2

D'autres avis sur It Must Be Heaven

It Must Be Heaven
B-Lyndon
9

Il y aura une Palestine.

Paris est sublime, mais Elia Suleiman n'est pas dupe. La pyramide du Louvre, Notre-Dame (encore charpentée) sont là. Les passantes ressemblent à des mannequins de publicité. Les quais sont propres et...

le 25 mai 2019

39 j'aime

2

It Must Be Heaven
EricDebarnot
8

Boire pour se souvenir...

Depuis la découverte enchantée de son "Intervention Divine" en 2002, il faut bien avouer que le cinéma d'Elia Suleiman n'a pas changé, si ce n'est qu'il s'est même encore (apparemment...) dépolitisé...

le 7 déc. 2019

18 j'aime

3

It Must Be Heaven
LeaDedalus
9

"Le monde entier boit pour oublier, vous êtes le seul peuple à boire pour vous souvenir"

Pas moins de 10 ans après la sortie de son dernier film, Elia Suleiman nous invite, dans It must be heaven, à le suivre à travers une déambulation urbaine qui le conduira à Paris puis à New York. A...

le 9 déc. 2019

11 j'aime

1

Du même critique

Au revoir là-haut
AlexandreAgnes
9

On dit décidément MONSIEUR Dupontel !

La Rochelle, 26 juin. Jour de mon anniversaire et de l'avant-première de Au revoir là-haut en présence d'Albert Dupontel. Lorsqu'il entre dans la salle à la fin de la projection, le public...

Par

le 27 juin 2017

53 j'aime

4

Mektoub, My Love : Canto uno
AlexandreAgnes
4

Si "le travelling est affaire de morale", ici le panoramique vertical est affaire de vice

Je n'accorde habituellement que très peu de crédit au vieux débat clivant qui oppose bêtement cinéma populaire et cinéma d'auteur (comme si les deux étaient deux genres définitivement distincts et...

Par

le 27 mars 2018

48 j'aime

19

Arès
AlexandreAgnes
6

Ne pas jeter bébé avec l'eau du bain

Voilà un long métrage qui, en apparence, accumule les défauts : une erreur monumentale dans le choix de la date dès le carton d'ouverture (l'action se situe dans un Paris post-apocalyptique...

Par

le 24 nov. 2016

43 j'aime