Le Voici ! Le Voilà !

Le Retour du Roi, Après 5 longues années à attendre un signe qui puisse confirmer le retour du fils Pendragon au cinéma, voilà Monsieur Alexandre Astier revenir enfin à son bébé après 5 ans d’attente où toutes les théories possibles et inimaginables furent créées, liées à toutes les questions que posait le premier, qui déjà n’arrivait (presque) pas à répondre aux questions restées en suspens depuis 10 ans et la clôture de la série mère.

Ainsi, il fallait du courage et beaucoup d’ambition pour pouvoir réussir à développer tout un univers et autant de personnages en un seul film de (plus de) deux heures. Toutefois, Astier est un immense virtuose et artiste accompli depuis le début de sa série : sa manière de construire narrativement son récit des Livres 1 au Livre 6, tout autant que ses spectacles de musique classique jusqu’à l’Exoconférence, sans oublier le diptyque Astérix en animation, qui a su insuffler un coup de fraîcheur à la BD d’Uderzo et de Goscinny.

On pourrait toutefois avancer que le véritable talon d’Achille fut (selon votre serviteur) le film de toutes les attentes : le film d’ouverture entre la série et le cinéma. Le premier film tiré de sa série culte, Kaamelott : Premier Volet (2021), ne réussissait que partiellement à véritablement briller dans ses enjeux trop mollassons, ne faisant qu’office de dialogues et de dialogues sans jamais véritablement pousser l’histoire. Un film presque de petit feignant, qui n’arrivait pas à faire revenir le grand Kaamelott de la série mère, malgré de très beaux décors, une volonté artistique d’Astier assurée et des acteurs toujours aussi engagés et justes.

Ainsi, il y avait du pain sur la planche, tant Astier surexplique à tort et à travers que Kaamelott sera une trilogie qui se voudra le paroxysme de l’héritage Kaamelott, en proposant des œuvres sombres, émouvantes et épiques. Oui, ça fait beaucoup !

De ce fait, on comprend mieux l’intérêt d’Astier de diviser son acte secondaire en deux parties de plus de deux heures chacune, l’une sortant en cette fin octobre et l’autre fin 2026. Comme quoi, Astier a bien compris que son récit doit avoir le temps de se développer, ce qui est déjà une bonne chose tant le premier volet n’avait pas réussi à faire avancer efficacement l’intrigue.

Nous voilà donc autour d’un énorme et complexe morceau de cinéma : un budget colossal, un casting pharaonique, malgré l’absence d’un personnage majeur de la saga, Perceval, qui pouvait être un brouilleur comique. Cependant, Astier a confirmé que sa (non) présence sera expliquée. Toutefois, Franck Pitiot étant l’un des comédiens les plus adorés et compétents de cette saga, on pourrait tout de même sentir un manque d’un personnage ayant marqué toute la série.

Cette fois-ci, Arthur part à l’aventure pour prouver sa valeur dans les quatre coins du monde. Espérons cette fois-ci qu’Alexandre Astier a su écouter les reproches de son premier film tout en proposant une œuvre drôle, épique, émouvante et intéressante, comme le si bon conteur qu’il a toujours été…

Comme le laissaient présager mes désagréables impressions et les premiers avis mitigés, cette première partie d’un deuxième volet est une repompe quasi à la virgule près du premier volet : plus long, plus chiant, mais plus beau aussi, heureusement.

Développons tout ça en commençant par la plus grande force du film : sa gueule, ou en tout cas, sa direction artistique. En effet, déjà plutôt de belle allure (mais pas parfaite) dans le premier volet, Astier accorde une importance précise à la direction artistique, tant par les costumes magnifiques et extrêmement précis que par de nombreux décors naturels assez beaux dans l’ensemble, très dépaysants.

Cette abondance de magnifiques décors paraît tellement frustrante quand Astier décide de cacher l’image au détriment de dialogues inutiles et d’une longueur exaspérante.

Et parlons-en, de ces dialogues, car c’est tout de même ce qui fait en partie la renommée de Monsieur Astier : la construction des phrases et les punchlines bien écrites et cinglantes. Ce qui faisait la longueur et l’ennui du premier film fait ici office à la fois de bon et de mauvais côté.

C’est jouissif, tant les punchlines et expressions paraissent encore une fois follement drôles et assez belles, tant parfois elles laissent un arrière-goût d’inachevé. Cependant, il arrive parfois à Astier de déclencher une superbe répartie tout en se délestant d’un monologue assez bien écrit et construit, tenu par Arthur lui-même durant la scène de la nouvelle table ronde (donc Astier), qui laisse enfin respirer un peu d’émotion et d’épique — malheureusement trop rapidement squeezé par des scènes de disputes, d’engueulades, de punchlines inutiles. Ainsi, cette suite subit les mêmes gros défauts que son premier : ses dialogues à répétition, son rythme perforé par des trop longues scènes de discussion.

Et c’est à vraiment se demander si Astier ne serait pas meilleur dans le plus grand silence, laissant enfin respirer ses personnages tout en laissant exister pleinement sa tournure émotionnelle, qui rappelle encore une fois la meilleure scène du premier volet entre Guenièvre et Arthur. Toutes ces scènes sont aussi galvanisées par la bande originale, encore une fois sublime et symphonique, d’Astier lui-même.

Car si sa réalisation est toujours aussi efficace, magnifiée par sa direction artistique, il en va de même pour la direction des acteurs, tous aussi justes, même si on peut regretter (encore une fois) un problème au niveau des dialogues, où bon nombre ne font que gueuler !!! Ce qui est franchement insupportable par moments, car ça crée malheureusement une hybridation entre les dialogues bien écrits et le bruit désagréable de tous les personnages — un mélange très bizarre entre Kaamelott et Les Visiteurs.

Et si ce n’était que ça… mais en plus de sa narration, qui arrive encore une fois à ne pas être constructive, ou du moins pas assez pour véritablement suivre fluidement son histoire, il fallait que le film devienne une narration divisionnelle, c’est-à-dire suivre individuellement chaque personnage, qui sont déjà en nombre hallucinant. Ce qui crée forcément une frustration, tant certains passages sont bien plus intéressants et meilleurs que d’autres. Malheureusement, Astier tombe dans le piège courant du risque d’une narration divisée, tant certains groupes ont un enjeu plus intéressant et important que d’autres, ce qui fait qu’on s’ennuie beaucoup, beaucoup, beaucoup — et ce n’est pas sauvé par sa longueur de 2h20, malheureusement.

Si chaque groupe et chaque quête ne sont pas tous à la hauteur (le groupe de jeunes dont on se contrefiche, pour rester dans l’univers de Kaamelott), certains permettent toutefois de garder un minimum d’humour et de tension. Premièrement, le groupe de Karadoc, car connaissant les personnages de base, la quête laisse un arrière-goût un peu long et mal construit, mais sauvé par les personnages principaux, toujours amusants à suivre — même si la non-présence de Franck Pitiot en Perceval dans ces scènes dessert énormément le ton amusant du groupe.

Heureusement, un groupe sauve tout : celui composé de Guillaume Gallienne, Clovis Cornillac et Redouane Bougheraba, tant il permet à la fois d’être drôle et amusant par le jeu des trois comédiens irrésistibles, et réussit, avec un certain charme, à étoffer l’univers avec la présentation de la sœur maléfique d’Arthur, interprétée par Virginie Ledoyen. Toute cette partie fait une belle référence au Dracula original, avec un ton horrifique assumé très sympa, mais beaucoup trop éclipsé car trop rapide.

Malheureusement, les bonnes idées de ce deuxième opus sont soignées trop vite, éclipsées pour laisser place à beaucoup trop de passages oubliables, inintéressants et futiles.

On peut aussi clairement avouer que la plus grande preuve du bordel affligeant du film reste dans l’intérêt narratif de notre protagoniste Arthur, relégué au rang de second rôle dans presque la totalité du film. Ce qui est affligeant dans l’écriture du personnage, qui ne sert absolument à rien dans l’intrigue, et continue encore une fois de passer pour le lâche de service du premier volet. Ce qui est franchement discutable sur l’avenir du personnage, puisque, comme par pur hasard, Arthur décide en toute fin de film de se réveiller et de partir pour on ne sait quoi, sans aucune véritable raison, alors qu’il n’a fait aucun effort tout au long du deuxième film.

Sans oublier le clou du spectacle : cette volonté, ce parti pris de diviser le film en deux parties. Et j’aimerais qu’on m’écoute, car diviser un film en deux parties est devenu quelque chose de bête, de bordélique, et une impossibilité de vraiment suivre un fil rouge. Naturellement, la première partie tombe dans un final frustrant à la manière des Trois Mousquetaires ou de Spider-Man: Across the Spider-Verse. Malheureusement, le film tombe dans le piège en laissant à la fois le spectateur médusé face à un final en eau de boudin, tout en nous laissant avec un sentiment de « tout ça pour ça », pour finir avec une deuxième partie à attendre un an de plus pour une histoire pas si intéressante que ça. Ça laisse un arrière-goût vraiment amer sur la suite de l’histoire, selon les intentions d’Alexandre Astier, et on comprend mieux les réticences de Franck Pitiot à ne pas avoir repris le rôle, tant encore une fois les personnages ne sont pas assez développés, faute de temps, liés à un trop-plein de dialogues inutiles et de péripéties affligeantes.

On pourrait dire qu’Astier a su écouter ses maladresses en proposant une œuvre, dans la forme, plutôt réussie : avec de beaux décors, une belle direction artistique, de bons costumes, de bons comédiens. Mais malheureusement, ce KV2 tombe dans le piège du premier, ne réussissant que partiellement à rendre son récit un tant soit peu intéressant, tant les scènes de dialogue ne sont que fortuites et puériles. Tout ça mélangé dans un film dont le récit est séparé par des groupes dont certains semblent vraiment inutiles. Et si on rajoute à l’équation le fait que le film soit une première partie, nous laissant dans une espèce de frustration extrême après deux heures vingt de longueur, de trop peu d’action et de beaucoup trop de répétitions dans ses dialogues…

Astier rate (encore une fois) la possibilité de retrouver tout ce qu’on aime de Kaamelott. Malgré une direction artistique indéniable, ça en devient rageant de voir qu’on est toujours à quelques détails près de proposer enfin une œuvre à la hauteur de la série.

Cette fois, on peut vraiment le dire : pour la suite de la franchise… là, ça pue du cul, mais violent !!!

Kaamelott : Deuxième Volet (Partie 1)

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Cine-Eyes
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le 22 oct. 2025

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