Social en souffrance
Alexe Poukine vient du documentaire et cela se voit, assez souvent pour le meilleur, dans son premier long métrage de fiction, Kika, qui n'a bien sûr rien à voir avec l’œuvre éponyme d'un certain...
le 3 juil. 2025
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Il y a dans Kika un tremblement discret, presque imperceptible, comme si chaque scène retenait son souffle. Pas de pathos, pas de violons — juste une femme qui vacille, qui marche encore, même quand la terre se dérobe sous ses pas. Kika, enceinte, fauchée, brisée par la mort de l’homme qu’elle aimait, ne se relève pas avec panache : elle rampe d’abord. Alexe Poukine filme ce mouvement-là, ce lent passage du sol à la station debout. Ce n’est pas héroïque, ce n’est pas noble. C’est simplement humain. Quand elle se met à vendre ses petites culottes, le film pourrait sombrer dans la provocation ou l’ironie. Il n’en fait rien. Au contraire : il montre des gestes précis, des mains qui plient un tissu, des regards échangés dans des appartements anonymes, des mots qui n’arrivent pas à sortir. Tout devient minutie, presque rituel — comme si Kika retrouvait une force en réorganisant ses failles. Manon Clavel incarne ce mélange étrange d’abandon et de tension : elle a la fragilité d’une femme qui n’a plus de place au monde, et la détermination de quelqu’un qui ne veut pas disparaître. Sa présence s’impose sans qu’elle ne hausse jamais la voix. La mise en scène, elle, avance à contre-rythme. Pas de grandes envolées, pas de péripéties spectaculaires. Le film préfère s’attarder sur les choses ténues : une chambre mal rangée, la lumière qui hésite entre deux tons, un silence qui pèse plus lourd qu’un cri. C’est dans ces interstices que la reconstruction commence. Et puis il y a ce “nouveau métier”, jamais tout à fait expliqué, jamais tout à fait nommé. Le film laisse volontairement un flou : ce n’est pas l’activité qui compte, mais ce qu’elle permet — une reconquête lente, hésitante, imparfaite. Une sortie du brouillard, mais sans soleil éclatant. Une remontée, oui, mais vers une lumière qui clignote encore. Kika n’est ni un drame social classique, ni une fable de résilience. C’est un portrait : celui d’une femme que la société n’a pas su voir, et qui apprend seule à se regarder autrement. Ma note : 12 / 20
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Créée
il y a 6 jours
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Alexe Poukine vient du documentaire et cela se voit, assez souvent pour le meilleur, dans son premier long métrage de fiction, Kika, qui n'a bien sûr rien à voir avec l’œuvre éponyme d'un certain...
le 3 juil. 2025
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Avec "Kika" , la réalisatrice choisit de déplacer le regard là où le cinéma s’aventure rarement : dans ces zones où le désir, la détresse et le soin s’entremêlent jusqu’à devenir indistincts. Le film...
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le 14 nov. 2025
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D'un point de vue féministe ou peut-être "woke" (si l'emploi du terme est ici approprié), on pourrait mettre "8" (équivalent de "très bon") au métrage d'Alexe Poukine, porté par la remarquable Manon...
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le 14 nov. 2025
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_____Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes: https://youtu.be/sSVYyyi2ZPU👉 Et s'abonner à cette chaîne Youtube où je publie régulièrement ces articles, pour n'en rater aucun ! ...
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le 17 mars 2025
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🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/QN6Wh3krGas? Et s'abonner à cette chaîne Youtube où je publie régulièrement ces articles, pour n'en rater aucun !🔴Cléopâtre,...
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le 18 avr. 2025
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🔴 Me retrouver sur https://www.youtube.com/channel/UCwnp9KZCW3j6S_JEko5hxSg On voudrait y croire, à cette symphonie des âmes blessées. On voudrait que Deux pianos résonne comme une grande fugue sur...
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le 15 oct. 2025
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