Les convoyeurs

Après l'attaque d'un fourgon blindé, le directeur de la compagnie pense qu'un nouveau braquage pourrait arriver prochainement, et il en vient à suspecter ses employés, dont un nouvel arrivé.

Tiré d'un roman, le film de Bruce Beresford, qu'on connait surtout pour avoir réalisé Miss Daisy et son chauffeur, résume tout dans son titre, et il faut dire qu'en-dehors de ses problèmes d'écriture, le résultat est plutôt solide. Ne serait-ce que dans la première scène, qui est le braquage en question, jusqu'aux autres moments assez violents, dont un orteil amputé à l'aide d'une pince, c'est plutôt prenant, et novateur dans un cinéma australien qui surfait alors sur la Ozploitation. Car il faut rappeler que celui-ci était quasiment inexistant jusqu'à la fin des années 1960, et il aura fallu l'aide du gouvernement pour débloquer des aides indispensables au développement de films du cru, jusqu'à bien sûr le triomphe de Mad Max.

D'ailleurs, L'Attaque du fourgon blindé renvoie davantage au cinéma américain, car excepté les accents du cru, le film n'a rien de vraiment australien, mais il souffre tout de même d'une écriture relativement confuse, de sorte qu'on a du mal à savoir qui est qui, ce qui est aussi le propos du film, mais ce côté embrouillé n'aide pas vraiment à s'immerger dans le récit, avec une conclusion un peu trop téléphonée. Cependant, Bruce Beresford fait montre d'une certaine maitrise, il avait déjà près de vingt ans de carrière avant ce film, et il a peut-être servi d'influence pour Blindés, voire Le convoyeur de Nicolas Boukhrief.