L’inconnu de la Grande Arche raconte partiellement la destinée de Johan Otto von Spreckelsen , architecte danois déçu de la Grande Arche de La Défense. Il ne l’a jamais appelé ainsi puisqu’elle était un cube pour lui, dès sa première vision créatrice du monument. Le réalisateur Stéphane Demoustier a eu raison de rendre hommage à cet architecte aux idées bien arrêtées ( sur la perspective de sa création, son utilisation souhaitée du verre et du marbre) et de montrer qu’il n’était pas préparé à rencontrer autant de difficultés sur son chemin ( de la part de ses confrères qu’il aurait voulu avoir comme alliés ou des hommes politiques étudiant le coût de sa structure plutôt que son essence architecturale). Mais est ce qu’il n’a pas failli en voulant absolument créer un rapport fictif entre Von Spreckelsen et sa femme? C’est cet ingrédient suggéré de ce biopic qui interroge ( même si la prestation de Sidse Babett Knudsen est irréprochable) puisqu’elle relègue quelque peu la démonstration du film sur la solitude d’un architecte désavoué, même si son endurance fut remarquable jusqu’à son dernier souffle.Par contre, la bonne idée fut de ne pas centrer le film à Paris en le délocalisant parfois en Italie ou au Danemark, où von Speckelsen retrouve de la foi et de la combativité.La moins bonne idée étant de segmenter les moments d’abattements de l’architecte avec ce labrador mitterandien. Tout cela pour dire que L’inconnu de la Grande Arche alterne des inspirations plus ou moins bien senties et aurait pu choisir une forme moins fantaisiste par moments pour rendre tout à fait justice à ce créateur sensible, authentique et déterminé.