Film d'épouvante sur les risques de ne plus aimer, être aimé et de ne plus avoir peur : terrifiant

Ce film culte est aussi un chef d'oeuvre - ce qui n'est pas toujours le cas des films cultes.

Il est en noir et blanc et vous l'avez déjà vu, ou bien vous avez vu un de ses nombreux remakes (en 2022, il y en a encore un en préparation !).

Le titre français est ridicule et faux. Le titre américain est "Invasion des voleurs de corps", ce qui résume bien le film.

Vous connaissez la fin et pourtant il vous captive de bout en bout.

Vous vous passionnez pour cette histoire extravagante, dont les péripéties sont rapidement prévisibles et qui ne vous fait pas vraiment peur. Pourquoi ?

Parce que la narration est parfaite : rythme rapide, alternance des plans larges, gros plans, travellings, filmage du haut, du bas, depuis les visages ou depuis le plancher, pour un mélange de combats et de fuites, traversés par une volonté d'humanité revendiquant d'aimer et être aimé, d'avoir peur et d'etre triste plutôt que de devenir un humain mécanisé aliéné par l'uniformité des envahisseurs.

Une philosophie positive de la vie est assénée en punchlines et en images et elle vous réjouit dans une film d'épouvante et d'horreur : une gageure que notre cher Don Siegel réussit avec l'aide de Daniel Mainwairing (autre nom de Geoffrey Homes, le scenariste du magnifique polar Out of Past Pendez-Moi Haut et Court) d'après une nouvelle de Jack Finney paru dans Collier's, magazine d'investigation, de photojournalisme et de littérature. Agé alors de  plus d'un siecle, il arrêta sa parution l'année suivante, en 1957, faute de lecteurs, hélas - ou bien subtilisé par les envahisseurs.

(Notule de 2022 publiée en octobre 2025).

Michael-Faure
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le 7 oct. 2025

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