Ce quatrième opus semble une critique de la suprématie blanche aux USA

Ce qui parcourt la thématique de cet opus ressemble assez à une révolte contre la «suprématie blanche » américaine appliquée aux singes domestiqués. C'est une révolte vue avec bienveillance voire soutenue par l’adjoint noir (Hari Rhodes) du gouverneur blanc fasciste (Don Murray)… On est intrigué par cette interférence politique et on se demande jusqu’où cela va aller, car l'analogie entre l'attitude infâme des dirigeants avec celle des racistes actuels est évidente, mais la fin, édulcorée, décrédibilise le propos antérieur qui était presque subversif ou du moins libertaire.

On dirait qu’on a voulu accrocher au film plusieurs publics potentiels: celui de la «blackexploitation », qui est alors en plein essor (on est en 1972), celui de la bonne science-fiction avec ses amateurs d’un nouvel opus de la série Planete des Singes, et enfin le public bien pensant ordinaire standard de l’Amérique, qu’elle soit blanche ou noire. Mais au bout du compte aucun de ces publics n’a été vraiment soigné.

Cependant cet épisode politiquement incorrect pour l’époque, certes édulcoré sur la fin, est à voir non seulement parce qu'il va pousser loin les analogies avec les variétés d'expression du racisme et celles de l'antiracisme, mais aussi parce que c'est celui qui inspire les scénarios des «reboots » des années 2010.

(Note de 2018 publiée en oct. 2024).

Pour résumer mes avis sur la série :

L’opus 1 est un chef d’oeuvre, à voir et à revoir.

L’opus 2 dégrade le précédent (aussi on peut le voir ou pas).

L’opus 3 vaut un téléfilm bien tourné et sympathique, son propos est intelligent et intéressant.

L’opus 4 est politiquement incorrect pour l’époque mais surtout celui qui va inspirer les scénarios des « reboots » des années 2010.

L'opus 5 est à éviter : ni singe savant, ni singe d'avant, seulement trop bête.


Michael-Faure
7
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le 14 oct. 2024

Modifiée

le 15 déc. 2024

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