Western de série B très mignon, impertinent et drôle autour d'une saloon girl bien punchy

C'est une série B très mignonne, impertinente et drôle, comme son héroïne Shelley Winters, laquelle brille dans des tenues de saloon girl très variées et bien ajustées, et dans un beau  Technicolor dirigé par le consultant  William Firtzsche. 

Dans ce film de Louis King, frere de Henry King et moins doué que celui-ci pour l'aventure flamboyante et pour le drame, l'intrigue est à deux sous.

Une fillette a vu son pere assassiné par ses deux associés, dont elle connait seulement l'un. Apres l'orphelinat, elle revient dans la ville pour se venger des deux meurtriers, mais il lui faut avant cela découvrir le complice inconnu.

Malgré ce contexte dramatique, c'est une "comédie western" bien plaisante. Peu à peu, la "femme sans loi" se range aux sermons du lawman local, Banning, joué par Joel Mc Rea. Il s'exprime par sentences et métaphores plus ou moins bien reçues par son auditoire : femmes, élus locaux, bandits, et leurs réactions disparates ajoutent à leur drôlerie. Il privilégie la parole contre la vengeance, sans arme, tout en maitrisant l'art de la gâchette et de la bagarre quand il le faut vraiment. Dans le même temps, sa rigidité d'homme de loi se ramollit car il est de plus en plus sensible à la séduction de Frenchie. 

Les péripéties et les quiproquos se succèdent mais parfois se télescopent, voire s'escamotent, alors la narration devient confuse.

On déplore aussi, un peu, un casting approximatif pour des seconds rôles : l'acteur jouant le maire-sherif n'est pas à sa place - bien trop vieux -  là où auraient excellé Walter Brennan, Arthur Hunnicut ou Walter Mathau. Paul Kelly,  qui joue un des meurtriers ressemble à un Dan Duryea qu'on aurait privé de tout son humour.

Toutefois, lors d'un original gunfigt final, qui se déroule alors que les deux protagonistes sont assis à des tables de saloon, il s'écroule en souriant comme s'il avait vraiment gagné le duel.

La bonne humeur est communicative, avec beaucoup de gags visuels coquins, de punchlines perfides contre la bien pensance, et une fraicheur réconfortante dans le ton et dans les  relations entre tous, y compris une  mémorable bagarre de saloon entre Shelley Winters et Marie Windsor.

(Notule de 2020 publiée en Aout 2025).

Michael-Faure
7
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le 10 août 2025

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