Un incessant trajet en ferry, navette sur laquelle les histoires sont courtes, qui lie des villes où les relations sont tout l’inverse.
Marianne refuse de se mettre en couple qu’elle trouve un piège malgré ce que les autres attendent d’elle. Sur le ferry qui le ramène chez elle, elle retrouve Tor, un de ses collègues, qui lui parle des rencontres éphémères qu’il fait pendant ses trajets, rencontres sans prises de tête qu’elle commence à envier.
Les personnages incarnent chacun une manière de voir l’humain, de voir l’amour, depuis la stabilité pure, celle du mariage, jusqu’à l’accomplissement du désir sexuel en passant par la tendresse,l’inconnu, le doute.
Des histoires qui se mélangent, qui posent des questions, qui, parfois, trouvent des réponses. L’amour est abordé depuis l’humain ; ses sentiments, ses angoisses, ses interrogations, ses désirs, une nuance rare entre stabilité et plaisir, monogamie et polygamie. Mais l’échelle n’est pas restreinte, dans le fond et dans la forme ; les relations sont vues au niveau d’une ville, Oslo, d’une société et de ses moeurs, d’une construction historique et géologique, est-ce que la pierre sur laquelle on vit joue sur notre âme ?
La relation amoureuse au sens large avec une place importante accordé à l’homosexualité, avec des mots qui n’ont pas peur d’être dit jusqu’à parfois tomber dans un langage très cru.
Peut-être est-ce trop, un film sans silence, aux dialogues incessants. C’est ce qui lui permet aussi d’être dans la nuance, de parler d’amour comme peu l’on fait. L’image est discrète, peu mouvementée, mais dit beaucoup, fait parler le corps, le paysage, la ville comme des personnages à part entière.