Le film s'ouvre sur la fuite à balais d'une mystérieuse sorcière rousse dans un chaos explosif. Elle vient visiblement de dérober des "graines" à d'autres sorciers peu amènes vivant dans les nuages. Chutant dans une forêt du Monde des Hommes, à la surface, les graines se répandent, la forêt poussent d'un coup comme à l'adolescence et enserre le balais dans ses racines.
Des années plus tard, Mary, jeune fille rousse, retrouvera ce balais et découvrira le monde des sorciers.
L'habit ne fait pas le moine disait Lao Tseu
3e film de Hiromasa Yonebayashi, c'est aussi le 1er du Studio Ponoc, studio fondé par des anciens de Ghibli à la suite de l'annonce de la retraite de Hayao Miyazaki. Dès les premières images, nous reconnaissons les traits caractéristiques d'un Ghibli : dessin à la main, visages un peu "carrés", univers fantastique, le méchant manipule une substance boueuse noirâtre.
Pourtant, ce n'est là qu'une apparence. Mary et la fleur de la sorcière est très soigné, les décors et les couleurs sont envoutants, l'animation sérieuse. Du côté de l'apparence, c'est un sans faute. Ce studio reprend le flambeau de Ghibli et persiste dans une animation traditionnelle, loin du réalisme d'un Kimi no na wa.
La musique est chouette mais forcément un peu décevante après Arriety et son partenariat avec Cécile Corbel, sa harpe et sa voix.
Les mascottes, c'est la vie disait Georges Lucas
En regardant ce film, j'ai ressenti le même agacement que lors de Star Wars 8. Non, pas le jeu d'acteurs nul, non plus, pas le scénario low cost. L'abondance de mascottes ! Un objet un peu marrant, un animal un peu mignon. Elles servent à mettre le héros en valeurs, à renforcer les sentiments d'une scène, à apporter une touche d'humour.
Mais ici, elles prennent trop de place, renforcent l'impression que ce film ne s'adresse qu'aux enfants, là où un Ghibli sait s'adresser également aux adultes. Il y a même une scène entière avec des mascottes !
Pour (les grands et) les petits !
Concernant l'histoire... ben... c'est tarte. Outre les allusions à diverses scènes des films de H. Miyazaki, il n'y a pas véritablement de questionnements, tout est un peu simple. Les méchants sont méchants, les animaux sont gentils et les gentils gagnent.
Certes, on se laissera porter, mais il restera une déception de ne pas retrouver l'esprit Ghibli dans son intégralité.
Au final, il faut savoir prendre Mary et la fleur de la sorcière pour ce qu'il est : un Ghibli pour enfants sans la profondeur de l'histoire.
Si vous le voyez avec des enfants, mettez 8.
Si vous le voyez entre adultes, mettez 6.