Après avoir échappé de peu à la mort en Corée, James Bond (Pierce Brosnan) part sur les traces d’un terroriste coréen, Zao (Rick Yune), qui a été délivré en échange en échange de sa propre libération des geôles asiatiques. Zao le mène droit sur les traces d’un millionnaire sorti de nulle part (Toby Stephens), adepte des nouvelles technologies, et qui ne semble évidemment pas porté sur la philanthropie… Une conférence dans son palais des glaces en Islande sera l'occasion pour Bond de vérifier les intentions du richissime homme d'affaire.
Un épisode de routine, est-on tenté de dire, tant le film de Lee Tamahori se contente de perpétuer l’héritage qu’il porte sans jamais chercher à le renouveler. D’une certaine manière, tant mieux, puisqu’ainsi, Meurs un autre jour nous garantit d’avoir notre lot de scènes d’action dantesques qui, comme toujours dans cette saga, deviennent instantanément cultes.
Culte, le film en lui-même le sera sans doute moins aux yeux du spectateur un minimum exigeant qui, pour profiter des formidables scènes de bagarres et de poursuites, devra supporter de voir une vingtième fois (c’est du moins l’impression qu’on a) la même histoire, puisque Meurs un autre jour n’arrive jamais à sortir des sentiers battus : deux charmantes James Bond girl dont une, évidemment, est méchante, un multi-milliardaire qui dirige la finance mondiale en secret, des machins high tech en veux-tu, en voilà, qui rappellent les grandes heures de Roger Moore (au risque de céder à sa tentation nanardesque par moments)… Certes, le palais de glace du méchant nous offre un cadre relativement inédit, en apportant une jolie tonalité froide et nordique, mais c’est à peu près la seule nouveauté du film.
Cela ne signifie pas qu’on s’ennuie pour autant, et ce vingtième épisode remplit parfaitement sa tâche de la première à la dernière minute, avec une dimension ludique plus prononcée que d’habitude, puisqu’il invite le spectateur à dénicher les innombrables allusions aux 19 épisodes précédents glissées dans le film pour le quarantième anniversaire de la saga. Un petit jeu fort sympathique qui rehausse le goût du film de Tamahori en renforçant son lien à la saga.
Diablement efficace, toujours aussi bien rythmé par les notes de David Arnold, Meurs un autre jour s’inscrit donc sagement dans la saga, comme un épisode classique qui remplit sa fonction avec les honneurs. Pour l’originalité, en revanche, on attendre encore un peu…