Patrice Leconte transforme ici un fait divers en poème de la solitude. Michel Blanc, en voisin discret et étrange, observe Sandrine Bonnaire à travers sa fenêtre, et soudain, le voyeurisme devient presque une manifestation d’amour.
Tout est feutré : la lumière, les gestes, la musique envoûtante de Michael Nyman. On n’est pas vraiment en confort devant ce face-à-face où désir, isolement et regard social se mêlent dans une tension à la fois douce et tragique.
Sous son apparente simplicité, le film dit beaucoup : la peur de la différence, le besoin d’être vu, la cruauté ordinaire. Monsieur Hire ne juge pas, il observe, comme son héros.
Le film nous tend surtout un miroir : et si, finalement, le vrai monstre n’était pas celui qui regarde, mais celui qui refuse de voir ?