Quand la sincérité ne suffit pas

"People Like Us" d’Alex Kurtzman est l’exemple parfait d’un film qui a tout pour toucher… mais qui échoue à pleinement convaincre. Ma note de 5/10 traduit ce constat : une œuvre honnête mais trop tiède pour réellement émouvoir.

Sur le papier, l’histoire de retrouvailles familiales non conventionnelles avait de quoi susciter l’émotion. Mais le film déroule son récit avec une prévisibilité déconcertante. Chaque rebondissement, chaque révélation semble sortir d’un manuel du drame familial standardisé. À force de vouloir jouer la carte de la retenue, "People Like Us" devient transparent, oubliable, incapable de surprendre ou de déranger comme le sujet l'exigerait.

Chris Pine et Elizabeth Banks font ce qu’ils peuvent pour insuffler de la vie à leurs personnages. Mais comment vibrer pour des figures aussi balisées ? À force de vouloir rendre les protagonistes « accessibles », Kurtzman les prive de véritables aspérités. L’absence de tension dramatique réelle plombe l’attachement émotionnel : j'ai assisté à leur cheminement sans jamais me sentir vraiment impliqué.

Kurtzman mise sur une mise en scène sobre, mais confond sobriété et absence de relief. Sa caméra ne crée ni véritable proximité ni puissance visuelle. À force de jouer la carte de la discrétion, il finit par effacer toute personnalité de son film. Résultat : un drame qui flotte mollement, sans jamais s’imposer.

Si quelques scènes trouvent un écho sincère (notamment grâce à la pudeur des acteurs), beaucoup semblent téléphonées, presque mécaniques. L’émotion n’éclôt pas d’elle-même : elle est sollicitée à coups de dialogues explicites et de situations attendues. Au lieu d’être touché, je me suis surpris à rester extérieur.

"People Like Us" est une œuvre pleine de bonnes intentions, mais sans la force nécessaire pour les incarner. Entre un scénario cousu de fil blanc, des personnages sous-exploités et une mise en scène sans relief, le film peine à dépasser le statut de drame familial générique. Mon 5/10 sanctionne moins une mauvaise volonté qu'un cruel manque d’inspiration. Un film qui veut émouvoir, mais oublie de nous embarquer.