Aller voir Predator - Badlands constitue une expérience quelque peu déroutante. Outre une durée plutôt modeste à mes yeux - ce qui pose quelques problèmes mais passons - le film donne l’impression de… ne pas être un film de la franchise Predator ! Si l’on omet bien sûr le design général du héros/Dek et les quelques outils iconiques du chasseur.
Badlands me semble être un mix de Star Wars, le Seigneur des anneaux et Aliens le retour. Vous prenez les trois, vous mettez aussi les étapes indispensables du récit (perte, découverte de soi, récupérer ce qu’on a perdu et bien plus encore…) avec un soupçon de Shonen nekketsu et paf ça fait des Chocapic… ou plutôt ça fait un film.
Un mauvais film ? Je dirais plutôt un film qui s’adresse à un public plus large que l’original. La grande rupture c’est le fait que l’on puisse comprendre ce que dit le Predator ce qui va mécaniquement engendrer dialogues (et humour), d’autant plus avec un être synthétique dont la « sensibilité » a été poussée au max (admettons…). Thia apparaît en effet comme un personnage central et allons plus loin comme LE personnage du film, contrastant avec les allures « retouchées » du Predator et des autres créatures. Une autre rupture est le fait qu’aucun être humain n’a été blessé pendant le film vu que tout se passe être Predator, bestioles diverses et synthétiques. La Weyland Yutani minimise les risques (et le coût des assurances sans doute) dans un environnement présenté comme hostile mais qui ne l’est pas tant que l’île de Jurassic World Renaisssance (j’abuse).
Finalement le film n’est pas centré sur le Predator qui chasse et découpe tout ou presque sur son passage que sur deux thèmes : la quête de soi et les liens forts, qui ne sont pas uniquement des liens familiaux. Cela admis le film représente un divertissement pour presque toute la famille et permet à Elle Fanning de se rappeler à notre bon souvenir (The Neon Demon est toujours dans un coin de ma tête). On criera par contre à la trahison et au glissement incontrôlé de la franchise depuis plus d’une décennie si on reste admiratif du Predator solitaire qui ne parle pas et écharpe ses proies. Bonne chasse à toutes et tous !