Je ne m'attendais pas à être aussi intriguée, ni aussi touchée, par un film issu de la franchise Predator. Ce n'est pas un univers que j'affectionne particulièrement, et pourtant, Badlands a su éveiller quelque chose — une émotion, une tension, et parfois même une vraie tendresse inattendue.


Dès les premières minutes, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le film. Les effets de synthèse se font beaucoup sentir au début, notamment dans certaines scènes d'action qui manquent de réalisme. On sent une lourdeur numérique, un côté un peu artificiel qui empêche de se laisser complètement happer par l'immersion. Heureusement, cet aspect s'atténue assez vite : plus le film avance, plus la mise en scène gagne en intensité, les décors prennent vie, et les séquences deviennent plus maîtrisées, plus percutantes.

Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est que derrière les combats et la survie, Badlands cherche autre chose : une connexion humaine. Les personnages sont attachants, bien construits, et leur relation apporte une belle profondeur à l'ensemble.

Cependant, j'aurais aimé que le film aille plus loin émotionnellement. On sent une vraie proximité entre eux, une complicité naissante, mais il manque ce petit quelque chose, cette étincelle qui fait qu'on se dise "eux, ils se sont vraiment trouvés". L'alchimie est là, mais elle reste un peu en surface, comme si le film n'osait pas aller jusqu'au bout de ce lien.


Malgré cela, j'ai été portée par la bande originale, absolument superbe, et qui colle vraiment à l'univers. Elle accompagne chaque moment avec justesse — parfois poignante, parfois épique, toujours en accord avec les émotions qu'on devine plus qu'on ne les voit. Elle donne au film une vraie âme, une dimension presque mélancolique que j'ai trouvée très belle.


Sur le plan visuel, Badlands finit par trouver son équilibre : les paysages, la lumière et la direction artistique créent une atmosphère captivante, entre rudesse et poésie. On ressent un vrai soin dans le cadrage et dans la manière de filmer les corps, les regards, la solitude. C'est dans ces instants calmes, suspendus, que le film m'a le plus émue.


En somme, Predator : Badlands n'est pas parfait — les effets numériques trop visibles et une émotion parfois retenue l'empêchent d'atteindre le niveau supérieur — mais il reste une belle réussite, audacieuse et sincère. Il m'a surprise, m'a parfois bouleversée, et surtout, m'a donné envie de redécouvrir cette saga autrement.

Je ne regrette pas une seconde de l'avoir vu et je le recommande à ceux qui, comme moi, pensent ne pas être "le public" pour ce genre de films : il y a ici bien plus qu'une simple chasse.

Poppygeist
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le 9 nov. 2025

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