Running Man
6.4
Running Man

Film de Edgar Wright (2025)

The Running Man n’est composé, pour l’essentiel, que de plans rapprochés captant la tension du protagoniste engagé dans une fuite, la bravoure des personnes qui lui viennent en aide, la cruauté des organisateurs du jeu télévisé : visiblement sous influence vidéoludique, Edgar Wright nous confine en compagnie de Ben Richards, brave gars dont l’insubordination initiale annonce un destin à retombée collective et symbolique. Dès lors, deux films tentent de cohabiter : le premier, réussi, retranscrit avec énergie la lutte d’un homme pour rester en vie dans une société sous surveillance où le divertissement, entendu comme industrie, dévoile ses coulisses ensanglantées ; le deuxième, similaire à la trajectoire d’un Arthur Fleck dans Joker (Todd Phillips, 2019), s’efforce de convertir le héros en martyr d’une cause qui le dépasse, à savoir la reconquête farouche d’une liberté qu’une Amérique totalitaire a volée à ses citoyens, lui substituant panem et circenses. Le souci, c’est que cet axe politique et allégorique ne sait comment advenir et emprunte divers chemins de traverse tous plus farfelus et invraisemblables les uns que les autres.

Surtout, le long métrage ne sait comment revenir sur son statut même d’œuvre visuelle qui, par sa mise en scène, participe au spectacle qu’il entend dénoncer… Les images retranscrites sont principalement les siennes – exception faite des retouches par intelligence artificielle – et ne parviennent pas à déconstruire jusqu’au bout cette masculinité triomphante qui, par la nécessité d’un héroïsme stéréotypé, revient à la charge : le second degré est délégué à d’inutiles personnages secondaires, et c’est alors un schéma tout tracé que le film finit par retrouver, sans surprises ni subtilité. The Running Man s’est perdu en route, et nous a perdus avec lui. Dommage.

Créée

il y a 3 jours

Critique lue 8 fois

1 j'aime

Critique lue 8 fois

1

D'autres avis sur Running Man

Running Man
Lchoco1
4

En panne de vitesse

Running Man commence comme un thriller futuriste ambitieux, pour rapidement se transformer en un film générique, incapable de proposer une véritable identité visuelle.Edgar Wright, pourtant associé à...

il y a 4 jours

22 j'aime

5

Running Man
Sergent_Pepper
5

The fake escape

Il y a toujours quelque chose à attendre d’un film d’Edgar Wright, qui fait partie de ce cercle fermé de cinéaste capable d’ajouter sa patte et son savoir faire à n’importe quel matériau, de la...

il y a 3 jours

17 j'aime

2

Running Man
Le_Videoclub_
6

Courir à sa perte

Un nouveau film d'Edgar Wright, c'est toujours un événement. Quelques années après Baby Driver, ou encore Last Night in Soho, le cinéaste britannique revient avec le plus gros budget de sa...

il y a 7 jours

8 j'aime

Du même critique

Sex Education
Fêtons_le_cinéma
3

L'Ecole Netflix

Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...

le 19 janv. 2019

91 j'aime

17

Ça - Chapitre 2
Fêtons_le_cinéma
5

Résoudre la peur (ô malheur !)

Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...

le 11 sept. 2019

79 j'aime

15