Danse explosive !
Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
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le 11 sept. 2025
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Superbe travail sur la musique de David Kangding Ray, qu’est-ce que c’est plaisant de voir un film qui a conscience que dans audiovisuel il y a « audio », tant de films n’ont presque pas de travail sur le son. Ray, un des compositeurs français les plus en vogue à Berlin, mérite amplement son Cannes Soundtrack awards. La scène d’introduction présentant la rave party est vraiment belle, c’est la plus belle de 2025 selon moi. Les participants paraissent vraiment possédés, tout semble réaliste (j’ai jamais fait de rave mais @Maudinus sur SC parle dans sa critique du fait qu’elle se reconnait dans la scène de rave par exemple).La manière de filmer les corps est originale, politique. Là où des réalisateurs un peu lourdingues auraient prévu 3 scènes avec des gens qui nous expliquent qu’il faut pas se moquer des gens qui ont des handicaps, que c’est important de les intégrer etc, ici on nous présente tout simplement une communauté de marginaux qui est humaine. Pas besoin de grands discours, la mise en scène peut suffire. On appréciera également la référence de Bigui, qui n’a qu’une seule main, avec son T-shirt qui rend hommage au film « Freaks » de Todd Browning (1932).D’une manière générale, il se dégage de ce film une vraie poésie. Toutes proportions gardées, il y a du Lynch dans ce métrage: les plans sur les enceintes qui grésillent ne sont pas sans rappeler par exemple certains épisodes de la série « Twin Peaks ». Certains plans centrés sur la route, la ligne blanche qui défile à toute vitesse, m’ont évoqué « Lost highway ».Créer des paradoxes, des distorsions dans un récit, c’est souvent intéressant. Présenter une rave, des gens qui vivent leur meilleure vie, et en parallèle y inclure un père de famille Luis (Sergi Lopez) et son fils Esteban (Bruno Nunez Arjona) qui cherchent Mar, le deuxième enfant de Luis qui a disparu, ça fonctionne.Le périple est intéressant à suivre, on est impressionnés par les routes de l’extrême prises par les passagers sur le Sirât, selon les musulmans, un pont que l’on doit traverser lorsqu’on arrive en enfer pour le Jugement dernier. Même si il y a des moments de tension qui marchent dans la scène avec les mines, je trouve globalement un peu dommage le choix scénaristique qui fait que beaucoup de personnages meurent en quelques heures. On va dire que ce sont des raveurs qui vivent dangereusement dans un environnement extrêmement dur, accompagnés par Luis et Esteban qui arrivent dans ce milieu en étant pas vraiment armés pour survivre. Les risques sont donc réels mais ça fait un peu beaucoup dans la multiplication des événements tragiques, le film avait pas forcément besoin de devenir très dramatique et très spectaculaire pour être réussi.
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Créée
le 14 sept. 2025
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Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
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le 11 sept. 2025
126 j'aime
50
Je n'ai qu'une envie, être au 10 septembre et retourner voir "Sirāt" dans une salle qui envoie du lourd au niveau du son, qui me permettra une meilleure immersion à ce niveau que celle connue dans la...
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le 26 juil. 2025
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Sirat c'est quand même beaucoup de bruit pour rien (au sens propre, comme au figuré). Je ne comprends pas les retours dithyrambiques sur ce film qui n'est qu'une version saharienne du Salaire de la...
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Pour l’instant, parmi ce que j’ai vu, c’est LA pépite du FEFFS 2024. Il y a du Tarantino dans ce film, avec une bande de joyeux lurons qui se retrouve coincée dans un lieu désert, ce qui n’est pas...
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le 28 sept. 2024
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Ce film caractérise bien ce que je retrouve globalement chez Dupieux pour l'instant (j'ai vu Au poste , Incroyable mais vrai, Yannick et Daaali). C'est un cinéaste qui m'intrigue et m'intéresse sans...
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le 11 févr. 2024
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En tant que professeur documentaliste, j’enseigne l’éducation aux médias et à l’information. C’est une matière qui a pour objectif idéal (sacré défi!) de former les adolescents à exercer leur esprit...
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le 20 juil. 2025
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