Sirāt
7.1
Sirāt

Film de Oliver Laxe (2025)

Front Row au bord du précipice

L'expérience de visionnage de Sirāt place le spectateur en miroir des protagonistes du film. Immiscé au milieu des quêtes personnelles des personnages, en quête d'une fête libératrice pour certains, d'une fille ou une soeur portée disparue pour d'autres, le spectateur pourra se retrouver en quête du sens infusé par le réalisateur dans son oeuvre (si tant est qu'un sens défini y soit présent). Tirant son nom du pont sur l'Enfer à traverser au jour du jugement dernier - pont décrit comme étant aussi étroit d'un cheveux et aussi affuté qu'une épée - le bien nommé Sirāt est un chemin suspendu au dessus du vide, contemplatif, onirique, transcendantale, par son image, son séquençage et sa bande son. Mais ne vous y trompez pas, la bascule et la chute sont possibles à chaque instant. L'issue (funeste) est-elle déterminée ou stochastique ? La fête permet-elle de s'échapper de la réalité du monde ou l'émancipation n'est-elle qu'un leurre ? Autant de questions posées sans qu'une réponse claire ne soit proposée. Laissant libre cours à l'interprétation du spectateur (peut-être trop ?) chacun y trouvera ce qu'il choisira d'y voir ou d'y chercher. Cette liberté offerte sera tantôt perçu comme un atout renforçant le caractère brumeux de l'oeuvre, tantôt perçue comme une absence regrettable et fainéante de parti pris de la part de la réalisation. Comme le road movie qu'il est, ce qui compte dans Sirāt est davantage le chemin proposé que la destination, les questions posées que les réponses. Saurez-vous vous contenter de ce chemin, mais surtout en ressortir indemne ?

Amadinho
7
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le 3 oct. 2025

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Amadinho

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