Plutôt sporadique votre "2 fois plus de fun".

On ne nous la fait plus, l’argent appelle l’argent, et les fans ayant finalement été au rendez-vous pour le film Sonic en 2020 avec sa scène post-générique teasant l’arrivée d’un des renards les plus connus de la pop-culture vidéoludique, c’est donc en toute logique que l’équipe du premier revient. Je suis pas un défenseur du premier, celui-ci calquant ses aventures sur le modèle du divertissement familial plat et calculé à l’avance avec ce pauvre James Marsden prisonnier dans un rôle lambda faisant le taxi pour le héros, le tout n’étant finalement sauvé que par la présence de Jim Carrey et le design mis à jour et plus fidèle du hérisson bleue.


Pourtant ce deuxième volet, à défaut d’avoir une odeur de douce brise printanière s’invitant dans nos salles obscures, semblaient déjà vouloir se rapprocher du matériau de base en mettant Tom Wachowski et sa compagne au second plan et en ouvrant la porte aux principales représentants de l’univers de Sonic : du retour d’Eggman Robotnik à l’arrivée de Tails en passant par l’apparition surprise en trailer du solennelle et simplet Knuckles, avec un esprit plus décomplexé et une action déjà plus pensée pour du Sonic à défaut d’avoir un Saint-Graal salutaire dans les adaptations de jeux vidéos sur grand ou petit écran comme le fut Arcane fin 2021.


Mais pas besoin de poser la question pour que je réponde ensuite par la négation puisque ma note parle d’elle-même. Ceci dit, il y a un peu de progrès en rapport à son aîné, ou du moins un semblant de satisfaction en plus de mon côté qui en ressort en raison de mon passif avec Sonic et ses jeux.


Les 30 premières minutes vont être un bon concentré de ce qui va faire Sonic 2 et nous dire ce qui fonctionne et ce qui va inévitablement foirer et devenir l’élément de trop dont tout le monde se tape. C’est avec un Jim Carrey des grands jours niveau performances clownesques et qui s’amuse toujours autant en Eggman Robotnik exilé sur une planète champignon et qui cumule maintenant la casquette de grand manipulateur que l’on connait bien grâce à l’arrivée du revanchard et fier échidné Knuckles. Rien que là, on a une base au moins décente voire correcte pour une aventure qui impliquera très bientôt le hérisson et sa némésis.


Malheureusement, tout cela est rattrapé par ce qui a été fixé avec le premier volet : la présence des rôles humains aussi lisse et transparent qu’un verre de cristal, avec une morale à deux sous qui passe de l’importance de l’amitié dans le premier volet à celle de la famille et des responsabilités le moment venu et qui tente encore de créer un dilemme qui n’a pas grand-chose à voir avec le hérisson supersonique à la base. On parle d’un hérisson qui court vite et se bat aux côtés d’un renard à 2 queues qui vole contre un scientifique mégalomane et un échidné manipulé, y’a vraiment des fans qui en ont quelque chose à carrer du mariage de l’ami d’un « père » qui n’a déjà pas grand-chose pour lui à part son acteur en mode « je m’emmerde » ?


Après je dis ça, mais malheureusement les parties avec Sonic sont souvent inégal et ceux pour deux raisons : d’abord le design de Sonic, Tails et Knuckles qui a tendance à varier en termes de qualité à l’image. Soit à cause de l’éclairage et des environnements (sans rire, je suis le seul qui soit surpris que Sonic air l’air plus gris que bleue par moment ?


Et ce sans parler de l’animation holographique à la ramasse de Longclaw)


ou parce que comme pour le premier film, Jeff Fowler n’est pas le yes-man qui déborde le plus d’idée en matière de mise en image


(la scène de descente d’avalanche aurait pu être aussi cool que les niveaux de course ou de descente en snowboard dans les Sonic Adventure mais dans les faits ça prend pas assez. A l’inverse la course sur l’eau et le deuxième vrai round avec Knuckles sont pas si mal à suivre).


Ce n’est ni le meilleur conteur du monde d’ailleurs : puisque même avec Sonic et Tails il trouve le moyen de traîner pendant 10 bonnes minutes dans un restaurant norvégien pour délivrer un concours de danse port nawak censé montrer une première collaboration entre les deux compères mais qui, au final, ralenti plus le récit qu’autre chose (pas d’objectif en vue à part une bonne nuit de sommeil et un rixe maladroitement provoquée) en plus de reprendre les dialogues plats et limite simpliste par moment du premier opus. Cela en devient même enfantin, surtout lorsque la tournure des événements finit par rappliquer les rôles qu’on n’a pas envie de voir et que l’humour planche également sur ce terrain là (la machine traductrice de Tails, les répliques de Sonic pas aidé par Benthala).


Tout ce qui est convenu et écrit à l’avance sur ce plan échoue à convaincre et ne vole pas bien haut. On en vient à prier pour que certains gags éculés ou prévisibles se terminent vite histoire de passer à la suite (le shérif adjoint de Green Hills… 2/3 scènes et pourtant il réussit à être assez saoulant, sans oublier la copine de la femme de Tom en mode psychopathe revancharde bien loin d’égaler le cabotinage en or massif de Jim Carrey), alors qu’à l’inverse quand Jim Carrey est à l’écran : on le sent très souvent dans l’improvisation et il semble tellement aimer ce qu’il interprète que chacun des plans et des répliques du docteur Eggman en devient un moment jubilatoire.


A croire que sa présence contamine positivement aussi les personnages de l’univers avec quelques petits gags parfois bien sélectionné (Knuckles, pas vraiment montrée comme un idiot comme dans Sonic Boom mais plutôt comme un vrai simple d’esprit lorsqu’il lit des textos et prend tout comme un défi ou une provocation) et Sonic 2 le film se permet enfin d’introduire de vrais éléments proches de l’ambiance et de l’atmosphère des jeux. La première d’entre elle, l’émeraude mère/master Emerald, le clan des échidnés dont est issue Knuckles (le parallèle avec Sonic aurait pu être fort et intéressant si mieux amené et mieux écrit), le GUN (c'était peut-être pas nécessaire ça...),


les émeraudes du chaos


, tout ce qui aurait pu être introduit dés le premier volet est là avec un certain craquage du slip attendu dans la dernière demi-heure qui semble enfin comprendre ce qu’on est venu chercher quitte à en faire trop et foutre absolument n’importe quoi pour capter le public.


Entre le show Carrey déchaîné façon look à la Matrix, l’alliance au forcep qui donne des interactions plutôt fun dans ce final et l’éternel trip du robot géant avec la gueule de Robotonique (oui, fallait que je la sorte), on a pleinement l’impression de s’amuser et d’être sur un véritable terrain de jeu… mais malheureusement atténué par la présence superficielle et ennuyante de Tom et sa copine qui doivent avoir leur temps d’utilité et de présence à l’écran. Mais tout est résumé ici : quand ça a un éclair de lucidité et que les péripéties se focalisent sur les faces à faces et délaisse les tentatives de piques émotionnelles qu’ils ne maîtrisent pas et ne savent pas amener, Sonic le film 2 peut être un divertissement qui a de quoi plaire aux nostalgiques. A l’inverse quand ça essai de construire quelque chose avec les rôles inédits et une pseudo morale sur la famille ou les responsabilités alors que le sujet a été mainte fois mis de côté


(les p’tits mensonges de Sonic à Tom et Maddie sur ses activités nocturnes et sur le retour de Robotnik dans un premier temps, c’est vite mis de côté passé le petit rappel à l’ordre lors de la partie de pêche)


et qu’on perd du temps avec le quotidien des personnages humains, ça s’endort et vu qu’ils ne savent pas quoi faire d’eux ça empêche tout simplement de décoller.


Alors, certes, Sonic 2 est un peu mieux que le premier film mais pas suffisamment pour que je fasse l’impasse sur son statut général de film familial très lissé et à l’imagination qui ne décolle toujours pas en dehors de son dernier tiers et de son acteur vedette pour qui j’aurais toujours une infinie sympathie et un profond respect. En tout cas pas assez pour être un bon film : la réalisation reste très générique comme dans le premier, tout les rôles humains sont fades et peinent à décrocher un sourire, les effets numériques de nos héros sont inégaux y compris certains fond vert bien voyant pour les décors, la chasse à l’émeraude mère autour du monde est sous-exploité alors qu’on retrouvait enfin une mythologie proche du lore des jeux vidéo, et comme on ne se refait pas, Benthala n’arrive toujours pas à se faire oublier pour jouer Sonic à la VF (cela dit Tails et Knuckles ont été épargné et ont des très bons comédiens pour les porter, c’est toujours ça en plus). Cela dit, niveau adaptation de jeu vidéo au cinéma, y’a eu infiniment plus désastreux.

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le 2 avr. 2022

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