Sous le Soleil de Satan me fait beaucoup penser à Ordet de Dreyer mais ne m'a pas aussi convaincu que ce dernier, faute à l'ésotérisme excessif de ses dialogues, et un manque de clarté vis à vis de son intention. Le film se vit difficilement, tout comme le protagoniste, Pialat nous donne l'impression de s'auto-flageller durant le visionnage. Tout est sombre, la caméra rigide, les acteurs aussi, à l'exception de Sandrine Bonnaire, qui vient insuffler un peu de vie dans ce paysage de mort. Depardieu est très fatiguant à regarder, il s'écroule toute les trente secondes, sans jamais qu'on n'en connaisse la raison (faute à trop d'autoflagellation ?). À l'inverse de Ordet, je n'ai pas eu l'impression que ce film essaye de nous convaincre de l'existence de dieu, plutôt, il nous montre l'existence du diable (littéralement lorsqu'il apparaît sous forme humaine pour narguer Depardieu). J'ai trouvé l’esthétique du film très appropriée à ces sujets de fond. La lumière est très sombre, parvenant parfois d'une source unique, les décors sont simples, les acteurs ne sont pas trop expressif, etc. Tout cela nous fait ressentir la prison austère dans laquelle s'enferment ces personnages qui suivent une doctrine, apeurés par la colère de Dieu si ils venaient à en dévier. Le protagoniste s'interroge constamment sur ce qui est bien, ce qui est visuellement représenté par la lumière qui divise son visage en côté lumineux et côté sombre. La bande son est également austère, faite essentiellement de silences. Parfois, une musique mystérieuse se fait entendre, elle nous suggère qu'il se trame quelque chose allant au-delà du réel, ce qui se manifeste par l'apparition du diable, ou encore la résurrection de l'enfant.

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le 2 nov. 2025

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