Hitchcock est de retour sur cette bonne vieille Terre. Et il revient sous le nom de Park Chan-Wook, qui s’avère être son anagramme parfait. Non, ce n'est pas vrai. Arrêtez de chercher. Au mieux, on peut faire Arnowp Achkok, ce qui est très très très éloigné du résultat souhaité, et qui surtout n'a aucun sens.
Si je considérais Old Boy déja, comme un film me rendant fier d'aimer le cinéma; face au plaisir pris devant ce Stoker, il va falloir que je m'intéresse de plus près, à la filmographie de ce monsieur, afin de le vénérer comme il se doit.
Il est de bon ton de dire, que lorsqu'un réalisateur étranger, veux tenter sa chance à Hollywood, cela se termine, bien souvent, par un échec. Park Chan-Wook, parmi tant d'autres (dont Hitchcock d'ailleurs), vient démontrer le contraire, en prouvant que cela peut se conclure par un film réussir, à condition d'être un réalisateur talentueux.
Le film s'avère n'être qu'au final, une sorte de remake camouflé, de L'ombre d'un doute, d'Alfred Hitchcock. L'ombre du réalisateur, est pleinement assumée par le scénariste, Wentworth Miller (Oui, le tatoué de Prison Break). Mais si le scénario, ne possède qu'une trame plutôt simple; il brille par sa destructuration, et par sa multitude de détails, pas tous importants, mais preuves d'un contenu plutôt riche.
Chan-Wook vient sublimer ce scénario, par un travail hallucinant, sur les mouvements de caméra, le son, et le montage. Tout un travail d'association d'idées, de visuels, de sonorités, venant apporter une belle fluidité au métrage. Exemple, le bruit d'une glace qu'on lèche, est associé à un meurtre plutôt violent. Bon, ce n'est pas probant à l'écrit, mais dans le film c'est saisissant d'intelligence. Il parvient à créer une angoisse, un véritable suspense, à l'aide de petits riens, ces associations surprenantes, qui deviennent, pour certains, éléments récurrents, puisque souvenirs violents de l’héroïne. Associations très souvent surréalistes, mais justifiées par le fait, que l'on passe le film, dans la tête de cette fille névrosée, finalement. J'irai même jusqu'à dire, que l'on a parfois l'impression d'être chez Lynch, mais en plus clair, et compréhensible. Le film suggère bien plus, qu'il ne montre la violence. Et lorsqu'elle est suggérée, c'est fait d'une manière assez poétique.
L'ombre d'Hitchcock plane aussi sur le casting. Le duo Kidman-Wasikowska, fonctionne parfaitement, mais ce n'est pas sur elles que je veux m'attarder. Je veux parler de Matthew Goode. Je ne le connaissais pas, ou en tout cas, il ne m'avait jamais marqué. Mais là, je me suis dit que ce mec était brillant. Si Hollywood, cherchait à produire un énième remake inutile de Psycho, il serait fait pour jouer Norman Bates. Il est aussi charmeur, charmant, qu’effrayant. Il possède aussi, une mâchoire assez similaire que celle d'Anthony Perkins. Il rend le personnage de l'oncle, aussi attirant que repoussant. Je me suis pris à aimer le craindre.
Et pour ceux qui craignent, de voir un thriller sans réponse aux questions posées, ce n'est pas le cas. Ici, elles obtiennent toutes leurs réponses, à condition de recoller les morceaux. Enfin, pour moi il reste une question, à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse satisfaisante : Pourquoi la récurrence de l'oeuf ? Pour montrer que le personnage principal va sortir de sa coquille ?
Si le film souffre, d'une certaine confusion dans ses premières minutes, il s'avère être au final, un excellent film, fruit d'un travail exceptionnel, et inspirant, sur le montage.