Un film qui rate sa cible

En préambule, je tiens à dire que je ne suis pas familier du travail de Lars Von Trier et c’est le premier film que je vois de lui, n’ayant jamais été tenté par son univers (aussi bien les premiers films un peu plus classique que ses derniers films plus hétérodoxes)

Ma critique manquera ainsi certainement d’éléments contextuels.

Mais globalement je résumerai mon expérience à la sensation d’avoir été pris en otage, à la merci d’un réalisateur totalement sadique et inintéressant.

La démarche aurait pu me plaire sur le papier car le film a le mérite de mettre mal à l’aise tout le long - ce qui est déjà quelque chose en soi.

Je dois admettre que j’ai aimé le fait que le spectateur (moi en l’occurrence) aura chercher tout le long du film à s’accrocher à un élément de narration d’explication d’étiologique sur le comportement du personnage principal et que le film ne m’en donne pas.

J’ai aussi aimé le côté faussement déjanté du film, porté par les traits du héros au travers duquel on va rechercher un élément Tarantinesque pour se rassurer, mais que là encore, rien.

Et sur ces points, je dois reconnaître un certain talent au film qui permet de rentrer de manière intelligente dans la tête d’un psychopathe et de ce qu’il peut ressentir (ou plutôt ne plus ressentir en l’occurrence)

Mais dans l’ensemble, j’ai encore du mal à voir la finalité du projet de Lars Von Trier. Contrairement à Haneke dans Funny Games qui propose une réflexion sur notre propre rapport à l’image violente, ici je n’ai pas trouvé le message.

Et, cerise sur le gâteau, la fin du film tourne au ridicule, en personnifiant la voix intérieure du personnage principal (il est fou donc entend des voix forcément) et en emmenant le personnage en enfer (qui ressemble à l’instance Blackrock dans WoW - chacun ses références) le tout surplombé d’une voix off plus ou moins mystique enfilant les perles pseudo-philosophiques pour nous faire réfléchir sur quelque chose (mais quoi ?)

Bref j’ai trouvé ça sans intérêt alors que je crois qu’on n’était pas loin d’un grand film psychologique

J’avoue que la note basse est aussi due à l’impression laissée d’avoir été manipulé par Lars Von Trier. Car le film a ça et là quelques éléments de mise en scène intéressants, mais après 2h30, j’avais juste envie de me barrer.