Lorsqu'il erre dans les rues de Medellín, Oscar ne dégage pas seulement les effluves d'alcool : il porte la malédiction du poète. Pire encore, il le fait sans le panache des grands noms qui l'ont précédé, puisque sa version de l'artiste tragique tient plus du pathétique que du romanesque. Alcoolique, chômeur, immature, suicidaire, lâche, autodestructeur : le personnage coche toutes les cases du loser irrécupérable. Même lorsqu'il s'essaye à la philanthrophie en transposant ses rêves inaccomplis sur une ado douée en poésie, il réussit à échouer.
De cet homme qui nous offre en spectacle sa médiocrité se dégage une comédie noire, qui accentue les travers de son anti-héros par des plans sacadés, un rythme endiablé et des zooms intempestifs sur son visage de tête à claques. Trop long pour nous divertir totalement face à un tel enchainement d'échecs cuisants, néanmoins, on peut décéler en lui un début de rédemption....