Le propos de ce film est déchirant, il s’agit d’un poète, trop idéaliste, que les aléas de la vie n’arrêtent pas de rabaisser. Il est tenté à de nombreuses reprises par le suicide, est au bord de la faillite et de l’ostracisation sociale. Un film aussi sombre peut vite devenir difficile à regarder, ce pourquoi le ton est étrangement léger. En effet, les spectateurs rient beaucoup, sans que le film tombe dans le genre comique assumé. Cela est dû au casting de l’acteur principal, qui est par sa gestuelle et son physique le pathos incarné. Il a l’air faible, tout le temps triste, pas forcément malin, et même son sourire est laid. Paradoxalement, cela le rend attachant. Il est caractérisé comme un enfant, naïf, même dans sa façon d’agir: il pleure pour un rien, il crie, il se débat. Les spectateurs ne s’identifient donc pas à lui, il y a une certaine distance, ce qui permet de rendre ses malheurs plus supportable.