Le sujet de Vers la lumière est très beau. La rencontre est celle d'un photographe qui devient aveugle avec une spécialiste de l'audiodescription des films. Cela donne des scènes étonnantes avec la confrontation de spectateurs "cobayes" face aux propositions de commentaires de cette professionnelle. Tout à fait le genre de sujet qui ne pouvait qu'inspirer la japonaise Naomi Kawase, grande habituée d'un cinéma contemplatif et esthétiquement délicat. Le film use et abuse de gros plans des visages de ses deux personnages principaux, certes très beaux, mais le dispositif agace par son caractère répétitif et systématique. L'on évoquera bien entendu les qualités de poésie visuelle de Vers la lumière mais c'est parfois et même souvent au détriment d'un récit dont les enjeux sont trop visibles à l'oeil nu, si l'on ose l'expression. Comme fréquemment chez Kawase, la forme supplante largement le fond alors qu'ici son thème pouvait laisser espérer davantage d'émotion et de prises de risque.

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le 9 juil. 2017

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