The Bland Ages
Bien que Doom 2016 et Eternal figurent parmi mes jeux préférés de la dernière décennie, mes premières impressions sur Doom: The Dark Ages étaient assez moyennes. Le Doom Slayer semble bien plus lourd...
Par
le 26 août 2025
9 j'aime
4
Quelle merveilleuse idée que de choisir la belle époque où on chiait encore par les fenêtres comme nouveau décor pour cette chaleureuse série ! L’atmosphère médiévale futuriste lui va à ravir. Mais l’ambiance, aussi pertinente soit-elle, suffira-t-elle à faire oublier un Doom Eternal ayant tutoyé les étoiles dans le cœur de certains fans ?
Alors que j’ai adoré Doom (2016), Doom Eternal m’a botté mon pauvre petit cul. Pour tout dire, je n’ai pas pu aller au bout sans passer le jeu en mode facile sur ses derniers chapitres. Ivre, j’ai même lancé l’extension The Ancient Gods, avant de m’apercevoir, après grosso modo 5 minutes montre en main, que le jeu ne voulait tout simplement pas de moi dans sa vie. L’écart de difficulté entre les deux opus avait fait couler de l’encre. Il faut admettre que la pente était un peu raide. Je persiste à penser que le masochisme n’est pas un trait de caractère partagé par la majorité des joueurs et, succès critique et rentabilité n’allant pas forcément de paire, les têtes pensantes d’id Software (voire de Bethesda) se sont peut-être dit que se couper d’une partie de leur public reviendrait à se mettre un coup de bouclier-tronçonneuse dans le pied. Le studio tente donc une approche différente, en permettant aux joueurs de personnaliser l’expérience. Il existe toujours des niveaux de difficultés, mais tout reste paramétrable. On peut se poser la question de la pertinence de laisser au joueur le soin de se démerder à équilibrer leur jeu eux-même… Ma première réaction a été de me dire que c’était aussi bien comme ça. À voir si le principe est adopté par l'essentiel des joueurs. Peut-être que c’est le futur de l’équilibrage des jeux solos ?
En tout cas, j’ai fait le jeu en mode “Fais-moi mal” (puisque je vous dis que je ne suis pas maso), l’équivalent du désormais désuet “mode normal”. De toute évidence, il est bien plus accessible que son prédécesseur. Peut-être même plus facile que Doom (2016). Quand je dis facile, entendez par là “faisable par le commun des mortels”. Il ne faut pas s’attendre à se la couler douce non plus.
Pour ne pas faire tâche dans ce nouveau décor pittoresque, les développeurs ont fait le choix de barder le Slayer de nouveaux équipements dont le Bouclier-Tronçonneuse, outil multifonction Parkside qui s’accompagne de nouvelles mécaniques. C’est bourrin, donc c’est fun. CQFD.
Les légendaires glory kills ont été gentiment déplacés dans la fosse commune. Ces derniers sont remplacés par un arsenal de corps à corps, qui consiste à… mettre des coups dans la gueule. Pas d’animation gore à se mettre sous la dent, c'est un peu décevant… Leur impact est même carrément mou. On peut toujours provoquer quelques finish moves avec le bouclier, mais les conditions de déclenchement sont un peu floues.
Les flingues ont été retravaillés pour coller à l’ambiance, avec quelques nouveaux venus. Mention spéciale au Revanchard, une sorte de moulin à poivre diabolique. Je salue au passage l’effort du studio pour conserver le fameux acronyme de la Baliste de Force de Concassage (ou B.F.C…) ! Ça n’a absolument aucun sens, mais c’est marrant.
Comme le dit si bien Hugo Martin (Game Director chez id Software) dans le documentaire Doom Resurrected (de la chaîne YouTube Noclip que je vous recommande chaudement), Doom (2016) est loin de n’être qu’un FPS décérébré où il faut flinguer à tout va. Il se présente un peu comme un jeu d'échecs, où il faut éliminer les menaces dans un certain ordre, avec l’arme la plus efficace disponible sur le moment. C’est là que The Dark Ages pêche un peu dans cet aspect, puisque j’ai la sensation que quasiment toutes les armes sont aussi efficaces l’une que l’autre, peu importe l’ennemi. Oui, le fusil plasma est plus efficace contre les boucliers énergétiques. Non, ce n’est pas une très fine idée d’utiliser un lance roquette au corps-à-corps (enfin, au début). Mais dans l’ensemble, j’ai eu l’impression d’être moins poussé à faire dans la subtilité dans le choix des armes.
On peut quand même noter l’abandon du dash et du double jump qui avaient fait leur apparition dans l’opus précédent et qui manquent un peu par moment. On se sent moins mobile, un comble quand on sait que le jeu sanctionne toujours l’immobilisme, juste moins que son prédécesseur.
Le level design est efficace, avec des grands espaces que nous pouvons explorer librement, une première dans la saga. Les designers ont été bien inspirés de se plonger dans les œuvres de Lovecraft, tout à fait à propos pour étoffer l’univers du Slayer. Malgré tout, je n’ai jamais été bouche bée devant les divers panoramas. C'est beau, mais pas grandiose.
Quelques secrets ici et là, des énigmes parfois moins simples que d’autres, dont le butin récompense leur résolution de manière plus ou moins satisfaisante. Par contre, je déteste quand un jeu me met face à des portes qu’il est impossible de franchir en début de niveau, ce qui me pousse à me farcir le chemin une deuxième fois, une fois obtenu le précieux sésame… à la fin. Heureusement, ça n’arrive pas si souvent.
Au revoir les phases infâmes de plateforming de Doom Eternal, hallelujah ! On n'est plus dans Super Mario ! Elles cèdent leur place à des séquences en mécha ou à dos de dragon du turfu. Là encore, c’est un peu fun, mais elles laissent tout de même un goût d’inachevé. Pas vraiment épique, ça manque d'une certaine grandeur... Gears of War a bien réussi à le faire. C'est un peu comme ce qu’on ressent quand on voit Pacific Rim: Uprising après avoir vu le premier…
Quelqu’un a demandé que Doom ait un scénario ? Non, personne. Le studio sait toujours aussi bien iconiser son personnage, mais perd son temps à développer un lore dont tout le monde se contrefout. Je pensais qu’ils avaient compris ça avec Doom (2016), ils ont dû oublier.
Enfin, je trouve les critiques sur la bande son un peu dures. C’est très difficile de succéder à Mick Gordon, et oui, moi aussi je préfère son travail. Est-ce que pour autant celle de The Dark Ages est mauvaise ? Absolument pas. Elle fait le taf.
En fin de compte, c’est un épisode qui me fait renouer avec la saga, après un Doom Eternal qui m’avait laissé écrasé sur le bas-côté, malgré quelques faiblesses et la sensation que le studio n’est pas vraiment allé au bout des choses. On veut moins de blabla, et plus de sensations.
Créée
le 8 juil. 2025
Critique lue 10 fois
Bien que Doom 2016 et Eternal figurent parmi mes jeux préférés de la dernière décennie, mes premières impressions sur Doom: The Dark Ages étaient assez moyennes. Le Doom Slayer semble bien plus lourd...
Par
le 26 août 2025
9 j'aime
4
Après un Doom 2016 plutôt pas mal et un Doom Eternal que j'avais déteste, ID software revient avec un prequel intitulé Doom the dark ages qui sent bon l'univers SF medieval. Vous aimez les grosses...
Par
le 25 mai 2025
5 j'aime
C'est le seul et unique Doom de toute la franchise depuis 1993 que je n'ai pas aimé et que je ne compte même pas finir (j'ai stoppé l'ennuie à la moitié)Autant, ajouter des mécaniques de corps à...
Par
le 23 juin 2025
4 j'aime
1
Quelle merveilleuse idée que de choisir la belle époque où on chiait encore par les fenêtres comme nouveau décor pour cette chaleureuse série ! L’atmosphère médiévale futuriste lui va à ravir. Mais...
Par
le 8 juil. 2025
La DA magenta m’a immédiatement attiré l’œil. Un jeu de survie ? Ah, bof. Je les trouve tous pénibles et frustrants. Oui mais là, il y a un truc en plus. Déjà, c’est de la SF. Et avec un concept très...
Par
le 7 juil. 2025
UNCHARTED 4 : A THIEF'S ENDLa saga UNCHARTED est devenue sans aucun doute aux jeux vidéos ce qu'Indiana Jones est au cinéma. Une ode à l’Aventure, avec un grand “A”, de celles qui nous permettent...
Par
le 7 juil. 2025