Une dernière extension nerveuse et spectaculaire

Un an après que Timegate ait plutôt bien réussi à succéder à l’excellent F.E.A.R. 1 avec sa première extension Extraction Point, les voilà de nouveau avec un même temps de développement pour une seconde extension dont le postulat de base est légèrement différent, mais le game-design quasiment identique avec les mêmes intentions qu’auparavant pour améliorer et renouveler légèrement la formule par endroits. Autrement dit, on peut raisonnablement penser que si on a bien aimé Extraction et qu’on en veut encore, on aimera bien Perseus, en tout cas c’est ce que je me suis dit avant de même de m’y lancer, voyons si c’est le cas.


Plutôt que de nous faire rejouer le même personnage sur lequel il n’y a de toute façon plus grand chose à raconter vraisemblablement, on incarne ici un tout nouveau perso. Dans l’idée c’est bien, d’une part ça permet de se détacher de la trame principale pour mieux adhérer à l’idée que je me fais de ce que doit être une extension, d’autre part ça peut justifier pas mal de petites excentricités comme le fait d’incarner un antagoniste par exemple pour vivre la même histoire d’un autre point de vue. Mais là, on incarne juste un soldat comme un autre, sans intérêt en lui-même et qui perd en plus la justification scénaristique habituelle pour le slow motion.


Il y a bien quelques liens avec le jeu original et la première extension pour qu’on puisse se dire on est à tel moment de l’intrigue parce que ce personnage est déjà mort par exemple, mais ce sont des liens assez discrets et qui apportent bien peu. La fin plus optimiste qu’à l’accoutumée, mais pas trop, créé au moins un peu la surprise mais ce n’est clairement pas du côté du scénario qu’on trouvera l’intérêt principal de Perseus. Ce dernier vise clairement à enchaîner les fusillades endiablées jusqu’à ce que l’on les tue tous avec toujours plus d’action.


Pour se faire, plusieurs armes inédites font leur apparition avec le lance-grenade, le fusil mitrailleur à lunette, le lanceur d’arcs électriques... Il y a très peu de nouveaux ennemis sur lesquels on peut tester tout ça mais il y a une bonne répartition des ennemis déjà existants en contrepartie et quelques situations originales pour les affronter, comme les ennemis invisibles dans une salle inondée, qui peuvent donc être repérés par les mouvements à la surface. On est bien d’accord que ce n’est une grande révolution, mais pour une extension je trouve ça tout à fait logique et satisfaisant.


L’extension apporte également des feed-back renforcés avec du démembrement et notamment la décapitation, des voix exagérément graves pour les ennemis, des effets de lumière sur les nouvelles armes lors des détonations... qui participent à la frénésie des combats, ce qui n’est pas négligeable dans un jeu qui en comprend autant et dont on arrive à la fin. Parce que si l’on fait F.E.A.R et ses deux extensions successivement, on arrive à une vingtaine d’heures de jeu, ce qui est tout de même assez conséquent et j’apprécie que Perseus soit légèrement plus long qu’Extraction avec quelques missions bonus à débloquer, sans parler du multijoueur.


Pour en revenir à un aspect plus qualitatif, en jouant habilement avec les effets de fumée et de lumière, les développeurs sont parvenus à faire passer l’esthétisme des environnements un cran au-dessus tout en étant dans la continuité du titre original et de son extension. Si l’on excepte les références à Silent Hill de la fin d’Extraction, les plus beaux environnements de tout F.E.A.R. 1 sont dans cette extension qui comprend pas mal de zones très agréables à l’œil avec des couleurs dominantes variées profitant pleinement des forces techniques du moteur de jeu.


Si les passages horrifiques scriptés tardent un peu à venir, ils finissent par se montrer dans le même état d’esprit que les précédents tout en étant efficaces et en réservant quelques petites surprises. Par exemple, quand un personnage se fait chopper par un ennemi ou une force invisible, jamais il ne s’en est sorti jusque-là, en jouant sur cette habitude qu’on a pu prendre, un personnage va sembler survivre une première fois avant de se faire tuer brutalement juste après sous nos yeux, ce qui nous surprendra forcément.


En somme, Perseus Mandate ne brillera ni par son scénario, ni par son originalité, mais TimeGate ont su faire preuve de la qualité d’exécution qu’on était en droit d’attendre de leur part après Extraction Point. Perseus Mandate prolongera encore davantage l’expérience de jeu F.E.A.R 1 avec efficacité et générosité sans jamais le desservir d’une quelconque manière. Après, c’est sûr que c’est l’extension de trop pour beaucoup vu qu’on reste sur un même game-design depuis 20 heures de jeu maintenant et qu’à côté une nouvelle génération de console émerge. Mais comme c’est de qualité dans l’ensemble, sans non plus être obsolète, moi ça me va.

damon8671
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le 29 oct. 2018

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damon8671

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