Conditions du test : Joué sur PS5. 60 heures de jeu, Platine obtenue.
Il n'est point de simple jeu ici, mais l'incarnation d'une tragédie sculptée dans la glace et le vent. Atsu, l'âme guerrière, s'avance sur les terres d'Hokkaidō, un parchemin de vengeance déplié sous les aurores boréales. Ghost of Yōtei est une suite qui, par-delà les siècles, capture la splendeur et la brutalité de l'épopée japonaise. Chaque pas est un vers, chaque duel un souffle coupé, rendant l'expérience d'une beauté à la fois sublime et viscérale.
⚔️ L'Arsenal des Âmes : Le Droit de l'Acier
Le cœur du jeu bat au rythme d'un combat affranchi des vieilles chaînes. Les postures d'antan sont dissoutes pour laisser place à l'Arsenal d'Atsu, un ballet d'armes où l'ōdachi et le kusarigama orchestrent la danse funèbre.
Cette fluidité est une vérité mécanique : chaque nouvelle acquisition est tressée à l'histoire, conférant à l'arme une âme. L'équilibre, rare dans l'opus précédent, est ici souverain, récompensant la maîtrise de l'éventail complet plutôt que le simple recours à la marée.
Haïku du Duel La neige tombe bas, La lame trace son chemin, Le calme avant l'aube.
🎨 La Toundra, Musée des Songes
S'il est un point où le jeu se transcende, c'est dans sa Direction Artistique, une symphonie de couleurs gravée dans le roc. La toundra, les forêts de bouleaux, les tempêtes blanches et le voile d'azur des aurores transforment Hokkaidō en une toile vivante. C'est, sans conteste, l'un des plus beaux écrans que le jeu vidéo ait offert.
Haïku de l'Aube Le froid sculpte l'ombre, La lumière brise la glace, Tableau se réveille.
Le Mode Photo, loin d'être un accessoire, se révèle l'écrin parfait pour cette magnificence. Il fige l'instant, permettant à l'œil du joueur de devenir celui du cinéaste, capturant l'éphémère beauté d'une feuille sur la neige.
🗺️ Le Monde, Un Poème Géométrique
L'exploration cesse d'être une lecture de carte pour devenir une rencontre. Les quêtes secondaires sont des murmures de l'environnement, imprévisibles et non répétitives, jaillissant du chemin sans être appelées, récompensant la curiosité pure.
Mieux encore, la verticalité, héritée et transcendée de l'île d'Iki, donne au monde une profondeur inouïe. Le Mont Yōtei n'est plus un décor, mais une invitation à l'ascension. L'île se déploie non seulement en étendue, mais en hauteur, rendant la traversée infiniment plus riche et libre.
🎶 Le Shamisen, Cœur Battant du Récit
La bande-son s'élève, orchestration puissante et cordes japonaises — le shamisen déchire l'air. Les thèmes de combat sont épiques, exaltant la fureur avec une tension maîtrisée.
Haïku du Shamisen Trois cordes vibrent fort, Rythme brutal sous l'orage, La fureur s'exprime.
Contrairement à son aîné, l'ambiance sonore en exploration est désormais omniprésente et immersive, enveloppant le joueur dans la mélodie continue d'Hokkaidō. C'est un progrès essentiel qui ancre l'âme dans le paysage.
😔 Le Sentier de la Destinée
Le récit d'Atsu, bien que porté par des personnages finement ciselés, suit la voie classique de la vengeance. Le chemin est droit, cinématographique, sans embranchements moraux majeurs ni fins multiples, assumant pleinement cette structure focalisée sur la destinée inéluctable.
Verdict : 9/10 – La Vengeance, Sublime Sonate
"Ghost of Yōtei est une œuvre d'art jouable, améliorant le combat et l'exploration de manière fondamentale. Sa beauté visuelle et son immersion sonore sont un hymne au pays du Soleil Levant."
Louanges :
Direction Artistique Magistrale (Une référence absolue).
Mode Photo faisant partie de l'expérience.
Système d'Arsenal équilibré et narratif.
Exploration plus profonde grâce à la verticalité.
Quêtes Secondaires organiques et surprenantes.
Bande-son constamment immersive.
Ombre :
Scénario principal, bien que viscéral, reste classique dans sa structure.
IA en infiltration perfectible.
Âmes Chercheuses :
Les âmes en quête d'une expérience d'action-aventure sublime.
Les joueurs désirant une immersion totale et esthétique au pays du Soleil Levant.