et arrêtez de vous prendre pour des MMO.
Silksong est un metroidvania sorti par Team Cherry en 2025 qui on s'en fout en fait tout le monde connaît Silksong, tout le monde s'est branlé sur Hollow Knight.
J'ai abandonné l'idée de parcourir tout le jeu au bout de 49h30 environ et suis allé battre le très médiocre boss de fin de l'acte II pour lancer les crédits et ainsi casser les barreaux de la cellule. Incidemment, j'ai eu la même expérience sur ce Silksong que sur l'autre concurrent assez sérieux au goty, Clair Obscur. Deux jeux obèses dont le contenu est dispensé à la truelle et qui ne le méritent pas une seconde l'un comme l'autre, pour des raisons très similaires.
Deux jeux qui ont pu m'enchanter les premières heures. Deux jeux dont j'ai voulu faire le beaucoup trop important, bourratif et gratuit contenu « secondaire » (le problème est dans les guillemets) avant la fin. Deux jeux que j'aurai délaissés aux 3/4 de la route, complètement dégoûté de me sentir mis en prison par des game design de feignants qui n'essaient pas une seconde de construire des aventures et de trier ce qui les compose.
Ca fait très longtemps que je me sens épuisé face à la longueur complètement disproportionnée et non maîtrisée de beaucoup trop de projets ; mais je suis particulièrement gonflé maintenant de ces jeux, comme les deux cités plus haut, qui balancent une chiée absolument abyssale (c'est le cas de le dire ici) de contenus, reliés à rien, posés là comme des sacs de briques, qu'on est censé taper sans qu'ils ne fassent l'objet du moindre effort pour être intégrés à une boucle harmonieuse de progression, à un leveling qui a du sens et du contenu narratif, alors qu'on attend du joueur qu'il aille affronter le « boss de fin » – mais quel sens a l'expression dans ce contexte – à même pas un tiers du temps de jeu nécessaire pour platiner le total.
Je suis censé éprouver quoi quand je finis l'histoire de Clair Obscur et que je dois aller marathonner pendant 40h sur la plage pour tuer des boss impossibles vaguement apparentés aux acteurs de l'intrigue que j'ai suivis ? Je suis censé ressentir quoi quand je vais faire du trail dans des égouts empoisonnés de merde de Silksong quand j'ai déjà vu la citadelle et la mère de la soie être détruites toutes les deux ?
Ce qui m'énerve fondamentalement derrière tout ça, outre la paresse intrinsèque des développeurs et la façon dont par principe addictif je nique ma vie sur ces conneries inutiles, c'est l'image que ça renvoie du rapport qu'on imagine que le joueur doit entretenir avec l'oeuvre d'art.
Le joueur, pour Team Cherry ou pour les autres artistes de Sand' mes couilles, est une espèce de gnome obèse qui n'est bon qu'à s'empiffrer sans distinction de péripéties insensées lancées sur sa route au hasard. La seule manière de tenter de sustenter ce gouffre sans fond et crétin qu'est le joueur est de déverser toujours plus dans sa fosse béante jusqu'à ce qu'un moment il crève la panse éclatée, étant arrivé au bout de son élasticité ludo-gastrique, tout ça pour la satisfaction de connards de journaleux en carton qui se branleront en septembre des serveurs sautés puis se branleront dans six mois sur les steamcharts disant que y a encore X pauvres âmes encore perdues dans la cave infinie d'un jeu débilement trop long et boursouflé.
Qu'est-ce qu'il y en a marre de cette tendance chez les créateurs et les joueurs à vouloir se brancher sur un ordinateur pendant mille ans sans bouger leurs gros culs. On raconte quoi de l'homme et du monde pendant ce temps-là, on réfléchit à quoi ?
PS : si ça amuse quelqu'un de jouer à un plateformer d'escrime vif et élégant, je n'y vois aucun problème, vous le lancez, vous rushez 15 ou 20h au boss et ensuite vous passez à autre chose. Mais en tant qu'aventure, l'essentiel de ce que bave Silksong est à jeter.
C'est un jeu qui légitime l'avis réactionnaire que l'on a envie d'avoir sur l'immaturité de cette forme. Sur son obsession consumériste aussi.