Il est des suites qui se contentent de prolonger. Et puis il y a des œuvres qui transforment. Silksong appartient à cette deuxième catégorie : non pas simplement une suite de Hollow Knight, mais une évolution synthétique de ce que le genre Metroidvania peut atteindre — plus rapide, plus vertical, plus dense. Le studio Team Cherry a repris les bases, a soufflé sur la structure, et a créé un monde nouveau — tout en conservant l’âme du précédent.
L’art du mouvement et de la tension
Dès les premiers instants, la protagoniste, Hornet, incarne une mobilité différente : plus agile, plus fluide, plus tranchante. Le monde de Pharloom s’ouvre devant elle avec des rebonds, des plongées, des acrobaties — tout cela rend le déplacement non plus un simple passage, mais une danse. Les combats, les affrontements de boss, les esquives précises deviennent des chorégraphies où chaque geste a son poids.
Les critiques le disent : « fiendishly precise and exacting gameplay ». Cette maîtrise technique est un joyau dans un paysage vidéoludique souvent languissant. Et pourtant, l’art ne suffit pas sans le reste.
Un univers foisonnant et inspiré
Visuellement, Silksong rayonne. Les décors sont luxuriants, variés, chaque zone semble regorger de secrets, de recoins mystérieux, de détails à découvrir. Le charme est au rendez‑vous, la musique accompagne, enveloppe, souligne. Le sentiment d’aventure est intact — voire amplifié. Comme synthétisé.
Mais alors, pourquoi ne pas lui attribuer un 10/10 ? Parce que, dans sa course haletante, Silksong n’est pas sans compromis.
Les petites failles de l’ascension
Tout d’abord, la difficulté. Le jeu assume un virage plus exigeant que son prédécesseur. Certains combats sont d’une rudesse qui peut exiger, pour le joueur moyen, bien plus que la simple courbe d’apprentissage. Certains plateaux se montrent abrasifs. Certains retours en arrière (run‑backs) ou quêtes annexes peuvent paraître répétitifs. Le site Jiti note qu’il « risque de décourager les néophytes ».
Ensuite, l’équilibre. Quelques critiques mentionnent une “économie” ou une gestion de ressources moins fluide que ce qu’on aurait souhaité, ou encore des trajectoires de plateforme parfois moins inspirées. Mais ce sont des imperfections mineures dans l’ensemble d’un tableau déjà grandiose.
Pourquoi alors un 9/10 et non un 8 ?
Parce que les qualités surpassent largement ces entorses. Silksong est une œuvre accomplie : un metroidvania qui ne cherche pas seulement à faire “plus grand”, mais à faire “mieux”. Le rythme, la fluidité, l’univers, tout y est. Il donne l’impression d’un monde pensé dans l’intimité de ses créateurs et forgé dans la passion. L’émotion naît du mouvement, de la révélation, de la surprise constante. On ressent cette joie, cette tension, ce vertige.
Conclusion
Hollow Knight: Silksong est un voyage qui élève le genre. Il lui donne un souffle nouveau, un décor plus riche, une mécanique plus incisive. Il ne pardonne pas toujours — mais justement, c’est ce dont il a besoin pour rester vivant. Pour brûler. Pour marquer.
C’est un titre que tout amateur de jeu d’aventure, de plateformes exigeantes, de monde mystérieux, devrait expérimenter.
Note : 9/10 — magistral, indispensable, mais humainement imparfait.