Cover 30 derniers (très) mauvais films vus

30 derniers (très) mauvais films vus

Liste mouvante des 30 derniers films qui m'ont déçu, révolté et/ou attristé, pour des raisons extrêmement différentes. Autant d'avertissements...
↑ "Pollice Verso" (extrait), Jean-Léon Gérôme, 1872 ↑

La "bonne" liste, pour équilibrer ...

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Liste de

30 films

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a 2 jours

Ballroom Dancing
6.5
1.

Ballroom Dancing (1992)

Strictly Ballroom

1 h 34 min. Sortie : 2 septembre 1992 (France). Comédie

Film de Baz Luhrmann

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Il y a tout ce qu'il faut en matière d'ingrédients périmés dans ce film, qui décidément ne me permettra pas de me rabibocher avec le style de Baz Luhrmann, tout en émotions téléguidées, en contraintes familiales baignant dans son pathos bien collant, en paillettes sans limite, et plus généralement en concentré de mauvais goût. C'est vraiment terrible de voir comment "Strictly Ballroom" ne se fixe aucune décence dans la manipulation des pires clichés du cinéma, de la comédie musicale en particulier, il y a vraiment toutes les cases cochées et le film met un temps infini à dérouler son programme qu'on discerner parfaitement dès le début. L'histoire d'un champion de danse anticonventionnel, réprimé dans un premier temps par les vieux juges réactionnaires, mal vu de tous, qui trouvera un second souffle auprès d'une fausse moche qui enlèvera ses lunettes et mettra sa plus belle robe pour révéler sa beauté et son talent. C'est un film 100% glamour qui se considère probablement comme un acte de rébellion j'imagine, contre les figures imposées par le concours de danse qui fait rêver absolument tous les danseurs australiens visiblement — ce rapport que tous les personnages ont au fameux "Pan-Pacific", c'est très drôle, l'équivalent de la présidence de la république pour un étudiant de l'ENA. On a le droit à tous les clichés, c'est-à-dire tout ce qui faut en matière de poids du regard des familles respectives, avec révélations quant au passé, etc. Zéro originalité là-dedans, mais maxi sérieux et maxi kitsch.

The Last American Virgin
4.9
2.

The Last American Virgin (1982)

1 h 32 min. Sortie : 30 juillet 1982 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Boaz Davidson

Morrinson a mis 2/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Teen movie 100% états-unien, 100% années 1980, et surtout 100% naze qui avance avec ses sabot taille 80 pour nous faire le récit d'apprentissage d'un groupe d'adolescents à l'occasion de leurs premières expérimentations sexuelles. À côté de "The Last American Virgin", "American Pie" est un chef-d'œuvre, c'est une certitude. La comédie bouffe absolument à tous les râteliers en vue, il y a de nombreuses séquences "nichons" histoire d'appâter la foule en quête d'érotisme (mais alors de l'érotisme bien gras, bien américain, bien siliconé, de l'industriel horrible), Boaz Davidson essaie de nous embarquer dans divers recoins et c'est en toutes circonstances une catastrophe majeure (la drogue, en proposant du sucre à la place de coke, l'histoire d'amour, avec une relation contrariée entre le protagoniste et une fille de son entourage, la rivalité / jalousie) et se permet même un ultime virage triste qui, il faut le reconnaître, détonne avec tout le reste, laissant le héros seul et frustré. Bon vraiment pas de quoi changer le regard sur un navet pareil évidemment, et ce d'autant plus qu'il exhibe une violence incroyablement décomplexée (et surtout pas du tout conscientisée bien sûr) à base d'avortement et autres gang-bang avec une femme présentée comme une nymphomane... À de nombreuses reprises on a l'impression de voir en images un scénario écrit par un gamin de 13 ans, entre le concours de bites (au sens littéral) et le trou derrière un tableau pour mater les filles dans la douche, sur fond de musiques parfaitement "ado des 80s" (U2, Police, Blondie, etc.). Très éprouvant, mais occasionnellement assez drôle dans sa nullité.

Madame Web
3.5
3.

Madame Web (2024)

1 h 56 min. Sortie : 14 février 2024. Action, Aventure, Science-fiction

Film de S.J. Clarkson

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Énième bouillie scénaristique et numérique proposée par les attardés de l'industrie hollywoodienne, ici en provenance de l'écurie Spider-Man / Marvel, et agrémentée à la sauce du moment, un air du temps que les gros producteurs essaient désespérément d'incorporer dans leur fond de sauce sans même pressentir que la chose est infaisable presque par définition. La grosse machine à navets est rigoureusement identique à celle qui a produit dernièrement tous les déchets qui sombreront dans les abysses du temps, "Morbius" et autres "Venom", seuls quelques paramètres ont été changés pour produire ce "Madame Web" centré sur une ambulancière newyorkaise dotée du super-pouvoir de la vision dans le futur (proche). Comme répété inlassablement au cours des décennies passées, on a droit à un contexte foireux (les années 70, sa maman à la recherche d'une araignée fantastique dans la jungle, mensonge et prémices du grand méchant), un premier temps dans le déni du pouvoir avant de passer par la case "je sais pas trop quoi en faire", avec ici la particularité d'une mise en scène d'une effroyable laideur et d'une incroyable incapacité à rendre intelligible ledit pouvoir. Nul, long pour ne pas dire interminable, on se fracasse des séquences qui répètent la même chose et qui construisent sans conviction une relation entre quatre femmes qui n'ont aucune consistance, et qui évoluent au gré d'une intrigue où les actions du méchant (Tahar Rahim, inutile) sont annulées avant qu'elles surviennent. Indigent et sur-explicatif, avec la protagoniste expliquant sans cesse le pourquoi et le comment, témoin d'un film qui confesse involontairement son incapacité à raconter une histoire, tout simplement.

Aquaman et le Royaume perdu
4.5
4.

Aquaman et le Royaume perdu (2023)

Aquaman and the Lost Kingdom

2 h 04 min. Sortie : 20 décembre 2023. Action, Aventure, Fantastique

Film de James Wan

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Très bonne phase d'étalonnage du minimum qualitatif, je sens que cette petite série de navets à 200 millions de dollars pièce que je m'inflige volontairement aura le plus bénéfique des effets pour apprécier, par contraste, les autres films faisant partie de la routine de ma programmation cinématographique. Bon déjà, ce remix de "Born to be wild" de Steppenwolf pour introduire le film (en mode résumé des épisodes précédents avec le ton comique abominable que l'on connaît dans ce genre de productions super-héroïsées) ainsi que pour le clore (finalement, j'en viens à penser que les génériques de fin sont les moments les plus réussis de ces bouillies, c'est court, c'est clinquant tout en étant approprié), c'est l'enveloppe de bêtise kitsch et stupide qui annonce la couleur. Ce second volet des aventures d'Aquaman est prodigieux de bêtises égrainées régulièrement au cours des deux heures, il y en a vraiment pour tous les mauvais goûts : grosse histoire de gros méchant qui nécessite une grosse réunion familiale et surtout de revenir sur les gros différends qui occupaient l'essentiel du précédent segment (en clair, Jason Momoa va refaire ami-ami avec son frère Patrick Wilson au fin fond d'une prison où il l'avait envoyé), effets spéciaux omniprésents et envahissants qui filent la gerbe tellement rien ne paraît naturel et tout suinte le remplissage (la palme à cet effet horrible sur les cheveux qui ondulent sous l'eau, hypnotisant), et bien sûr la naissance d'un méchant en carton triple épaisseur (avec arme secrète réparée, source maléfique issue d'un autre univers, possession, etc.) qui nous sort en toute sincérité une problématique en lien avec le réchauffement des océans. Dans l'arrière-plan on peut tout de même voir Dolph Lundgren en roi roux, Nicole Kidman en maman symbole du bien, et bien cachée tout derrière, Amber Heard, à demi-invisibilisée. Je me contrefous des raisons techniques qui sous-tendent un tel marasme, mais on peut aisément imaginer que le tournage a été un bordel sans nom. Au point que les producteurs alliés aux scénaristes ont pompé sans vergogne plein de références à droite à gauche, à commencer par les robots-pieuvres de Matrix. La grande question étant, est-ce que le pire se situe là ou bien dans les tartines épaisses de morale familiale qui nous sont servies, avec triple ration de paternité.

Ocean's 8
5.2
5.

Ocean's 8 (2018)

1 h 50 min. Sortie : 13 juin 2018 (France). Action, Comédie, Gangster

Film de Gary Ross

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Conforme à la superficialité attendue, dans la droite lignée des trois films précédents (même si Soderbergh a laissé la main à Gary Ross côté mise en scène), avec le ravalement de façade féminin comme unique argument de vente. En soi ce n'est pas problématique, la chose apparaît même un peu naturelle étant donnée la concentration en testicouilles des volets antérieurs, mais cette suite / spin-off / variante féminisée est insipide au plus haut point, clinquant jusqu'à l'os, et peut-être même encore plus ridicule que les autres dans sa façon de présenter les personnages et la constitution de l'équipe, passage obligé du registre. Les personnalités s'accumulent en 5 minutes pour former un groupe qui ne dispose d'aucun liant, et aucun personnage ne se dégage véritablement. Rihanna en geek, on rigole pas mal quand même, mais dans l'ensemble c'est vraiment le caractère inexploité du casting qui brille, à l'image de Cate Blanchett (pour ne citer qu'elle) — personnellement Sandra Bullock produit chez moi un état de sidération qui m'empêche de penser à autre chose, je ne vois plus que le pur-sang américain au féminin élevé au grain industriel, reste du trauma post-visionnage de "The Blind Side". On nous vend un plan censé être monumental, en bonne héritière (sœur) de l'ancien protagoniste Danny Ocean, mais c'est complètement con, incohérent, et raconté exactement de la même manière, c'est-à- dire avec l'entourloupe dans l'entourloupe, on nous met dans la confidence du premier niveau du casse mais pas dans le second et véritable, tout ça pour créer un faux effet de surprise à la toute fin. Ratage en règle. Tout se déroule sans aucune anicroche et c'est donc tout à fait inintéressant, sans tension, sans consistance. Avec le sentiment que les auteurs / producteur ont cru que la portée et les enjeux féministes allaient apparaître d'eux-mêmes simplement en substituer des femmes aux hommes du casting — ben non, surtout quand c'est pour enfoncer des portes ouvertes de clichés, Bullock en tête qui est montrée en train de piquer en priorité, du parfum, des produits de beauté, des manteaux en fourrure, etc. Rétrograde et limite insultant (la black fume de la beuh, l'indienne bosse dans une bijouterie miteuse, l'asiat est une voleuse pro).

Twilight : Chapitre 4 - Révélation, 1ère partie
3.7
6.

Twilight : Chapitre 4 - Révélation, 1ère partie (2011)

The Twilight Saga: Breaking Dawn - Part 1

1 h 57 min. Sortie : 16 novembre 2011. Romance, Fantastique

Film de Bill Condon

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Arrivé à ce stade je n'attends plus rien de "Twiligh" (ce qui signifie qu'à un moment donné j'avais de vraies attentes, il faut que je songe à me lancer dans une psychanalyse fissa) et on tombe nécessairement dans la rubrique perversion masochistes cinématographiques, cela ne fait aucun doute. Mais pourtant, le visionnage de cette première partie du quatrième et dernier chapitre n'a pas été douloureuse, disons beaucoup moins que les atrocités que j'ai pu m'enfiler avant ça dans d'autres registres de l'industrie états-unienne du divertissement. Je ne sais pas pourquoi, mais ces histoires d'amour, de jalousie, de passions réfrénées, de pulsions à dominer, sont mises en scène avec un sérieux qui à titre personnel me fait beaucoup rire. Voir Jacob bouillonner face à Edward qui lui a piqué son grand amour, forcé de coopérer ensuite face à la menace de ses semblables lycanthropes, voir la passion maxi chaste qui se déchaîne enfin chez Edward à l'occasion de la nuit de noce (le schéma est à mourir de rire quand même, c'est une histoire d'amour qui semble dater d'un siècle auparavant vis-à-vis de leur rapport au sexe) avec arrachage de menuiserie en pleine acte (des barres de rire), et enfin Bella qui se découvre une grossesse express ainsi qu'un instinct maternel dantesque (un rapport sexuel et 2 jours plus tard elle est déjà prête à se sacrifier pour que son fœtus vive)... Les scénaristes étaient vraiment bourrés quand ils ont adapté le bouquin, j'espère. Le plus drôle sans doute, de manière détournée cette fois, c'est l'incapacité de la tribu face à cette grossesse non-désirée à trouver les mots pour décrire la situation : ils discutent d'un avortement, mais semblent littéralement ignorant sur le plan sémantique pour prononcer le mot. Le final est étonnamment gore, je suppose que c'était déjà présent dans le matériau d'origine mais tout de même, on a droit à une césarienne sans péridurale bien sanguinolente, ce qui contraste pas mal avec le reste.

Transformers - L'Âge de l'extinction
4.3
7.

Transformers - L'Âge de l'extinction (2014)

Transformers: Age of Extinction

2 h 45 min. Sortie : 16 juillet 2014 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de Michael Bay

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Le point de rupture atteint à l'occasion de ce quatrième volet de la saga "Transformers" n'est pas tant une question technique, scénaristique ou autre, le contenu étant à mes yeux — ensanglantés au terme du visionnage — franchement équivalent à celui des trois autres films. En revanche à coups de gros blockbusters de près de trois heures remplis d'effets spéciaux (et de placements de produits, et de matraquage de clichés patriotiques ou sur la famille, etc.), et bien qu'ayant espacé les prises (j'ai commencé la cure en début d'année) l'effet d'accumulation commence déjà à se faire très sérieusement sentir, et l'indigestion est déjà là. Cela va sans dire, j'ai oublié les détails de ce qui s'est passé ans la chronologie des événements, sans pour autant que ce soit préjudiciable le moins du monde (personnages interchangeables, méchants renaissant de leurs cendres à chaque nouveau film), mais la liste des ingrédients est rigoureusement identique. Seul le positionnement des curseurs change un peu d'un film à l'autre, et ici Bay met double ration en matière d'explosions et de trouvailles de type pépite — ma préférée : le T-Rex mécanique, lui-même évoluant au sein d'un biotope comprenant d'autres Dinobots... C'est fabuleux. Et puis exit Shia LaBeouf, j'avoue que je ne m'attendais pas à voir débarquer Mark Wahlberg dans le bordel sans sommation, car il me semble qu'il y a malgré tout une continuité dans la présence des différents robots, gentils ou méchants. Ce nouveau personnage humain sert de support à un discours particulièrement bien connu et balisé, avec les clichés de genre bien bateau, "le papa qui veut sauver sa fifille" en résumé. Je n'ai rien pigé à la trame liée aux recherches des scientifiques qui créent leurs propres robots à base de robots préhistoriques devenant incontrôlables... Bref, énième émanation du destruction porn bien connu : tout passerait facilement s'il s'agissait d'une bisserie régressive de 1h30, mais il s'agit d'une superproduction puérile de plus de 200 millions de dollars pour laquelle je ne peux avoir aucune sympathie. De la beauferie étalée à l'état pur et qui ne semble avoir aucune limité, y compris dans ses bégaiements — 7 réplicats pour l'instant, c'est pas rien.

Réplique collector : "What do you mean, “Search the property”? You don’t have a warrant. — My face is my warrant."

Billy Jack
8.

Billy Jack (1971)

1 h 55 min. Sortie : 18 août 1971 (France). Action, Drame

Film de Tom Laughlin

Morrinson a mis 1/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Je m'attendais à une petite pépite méconnue mal foutue mais plaisante issue de la contre-culture cinématographique américaine de l'époque, et je me retrouve avec un proto "Walker, Texas Ranger" en version hippie fin 60s / début 70s... Sensation étonnante, dans un premier temps, puis c'est clairement le dépit qui s'installe avant que les choses ne se gâtent réellement pour laisser sombrer "Billy Jack" dans une fange totalement incroyable.

Il s'agit en réalité du second film d'une série qui en compte 5, tous endossés par Tom Laughlin à la réalisation / production / interprétation / distribution, le gars étant allé jusqu'à privatiser des salles de cinéma afin d'en assurer la diffusion. Tom Laughlin, c'est donc le Chuck Norris progressiste, d'un progressisme typiquement beauf américain, c'est-à-dire le genre à prôner la non-violence et se draper dans le voile de la vertu pacifiste tout en apprenant cette bonne morale aux méchants en leur pétant la gueule et en exhibant son gros calibre de cowboy au sang indien mêlé. C'est complètement débile, mal filmé et mal joué, et il faut voir comment on nous montre le héros ex-béret vert dans ses aptitudes de maître en hapkido (visiblement il est doublé pour les scènes d'action), avec les gros ralentis qui tachent. Il y a une vraie ferveur idéaliste derrière ce machin, puisqu'en toile de fond il est question de la défense d'une école hippie, baptisée l'école de la liberté (of course) : soit toutes les valeurs des débilités des actioners avec Chuck Norris inversées, mais avec la même dose de caricature. Les méchants sont donc des flics corrompus et racistes primaires, avec le fils de petits bourgeois faisant ce qu'il veut sans être inquiété (le portrait est chargé attention, il tabasse les étrangers, il roule en grosse décapotable, il viole la directrice de l'école, il préfère couler sa voiture que subir un déboîtage de l'épaule, il couche avec une fille de 13 ans, etc.).

Ah et sinon il y a aussi une scène dans laquelle Billy se fait délibérément mordre par un serpent à sonnette (pour devenir le frère de sang du serpent, initiation Navajo, tout ça tout ça) et à la fin, tous ses soutiens ont le poing levé. Passionnant, en un sens.

Demain tout commence
6.3
9.

Demain tout commence (2016)

1 h 55 min. Sortie : 7 décembre 2016. Comédie dramatique

Film de Hugo Gélin

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Taux de sucre létal, concentration en guimauve dégoulinante qui fait péter tous les compteurs... Je ne suis plus habitué à ce genre de films qui carbure aux bons sentiments, le choc est frontal et hyper violent. C'est nullissime, archi conventionnel, ultra conventionnel, et ça se contente de balayer le spectre large de tous les lieux communs en matière de mélodrame familial français à base de parentalité difficile, d'amour familial et de difficultés insurmontables qu'on essaie malgré tout de surmonter. Rha mais quelle horreur ce scénario qui se contrefout de faire quelque chose d'un minimum crédible, le seul but avoué est dans une première partie de faire rire, puis de créer l'émotion, pour se terminer sur la rechute sentimentale avec un final triste artificiel à l'extrême, en suivant un schéma parfaitement connu et balisé. Vraiment horrible comme dispositif, que l'on soit dans le sud de la France (avec double dose de discours moral sentimentaliste servi en entrée et en dessert) ou à Londres (avec une myriade de clichés hors-sol qui ne font aucun sens en montrant ce gars devenu père du jour au lendemain et qui se découvre une fibre paternelle instantanément, tout comme il devient un cascadeur célèbre du jour au lendemain à Londres et peut se payer un appartement de grand luxe en plein centre de la capitale). Bref, Omar Sy n'a aucune crédibilité avec ce personnage, et Clémence Poésy incarne une aberration scénaristique à elle seule au travers de cette femme qui débarque un jour puis repart pour revenir 8 ans plus tard sans que ça ne pose le moindre problème. Mièvrerie à 100%.

Elvis
6.7
10.

Elvis (2022)

2 h 39 min. Sortie : 22 juin 2022 (France). Biopic, Drame, Musique

Film de Baz Luhrmann

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Les premières questions qui sont soulevées avec un film pareil sont d'une banalité désarmante. Est-ce qu'on a encore quelque chose d'intéressant à dire sur une figure aussi mythique, populaire et connue qu'Elvis Presley, quand bien même il n'y aurait jusqu'alors jamais eu de biopic à son sujet ? Comment est-il possible de réaliser un film recelant une telle dose de clinquant, donnant l'impression de regarder une bande-annonce de 2h40 forcément et fatalement assommante ? Quel est l'intérêt d'un tel biopic, et de manière générale, ne faudrait-il pas envoyer au goulag 99,99% des réalisateurs qui s'adonnent à ce genre de pratique étant donné l'immense pauvreté de ce registre cinématographique dans la très grande majorité des cas ?

Il y avait deux choses a priori intéressantes à creuser, en utilisant le filon de ce support, le cinéma : mettre en scène l'hypnose que suscitait Elvis sur scène, avec son célèbre déhanché, sa célèbre réputation auprès de la gent féminine, avec une mise en lumière de l'aspect sexuel de sa prestation dans une tonalité sérieuse malgré tout légèrement comique, et ensuite la fatalité de sa carrière qui fut presque systématiquement placée sous le signe de l'escroquerie. Rien de neuf évidemment, mais je trouve que ces deux aspects auraient pu légitimer le format du film et avaient un certain potentiel.

Mais non, c'est un torrent d'images inregardables, un flux de flashs interminable qui brasse les symboles usés jusqu'à la moelle du biopic (de l'enfance à la mort, avec la famille, la scène, les amours difficiles, les regrets) et qui en plus adopte une narration censée être du point de vue de son manager classé comme "méchant" sans que cette perspective ne soit mise à profit d'une quelconque manière. Désarmant de nullité, de convention, de saturation, c'est un réceptacle à pratiques publicitaires sans limite qui périt dans ses propres boursoufflures et nous noie dans sa recherche constante du paroxysme bardé d'étincelles. Le sentiment de s'être fait rouler dessus par un poids lourd, avec la nausée guettant à chaque apparition de Tom Hanks grimé en gros à goitre et de Austin Butler prisonnier de son rôle. Un mauvais goût presque passionnant s'il n'était aussi écœurant.

Le Ministère de la Sale Guerre
5.5
11.

Le Ministère de la Sale Guerre (2024)

The Ministry of Ungentlemanly Warfare

2 h. Sortie : 25 juillet 2024 (France). Action, Comédie, Guerre

Film de Guy Ritchie

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Jolie daube intersidérale alors que de nombreux ingrédients d'un film appartenant au même registre action / comédie ont été repris, à savoir "Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E." et sa mission secrète, son Henry Cavill testostéroné à bloc, et ses airs cool à ne plus savoir qu'en faire. Pas de bol ici c'est pour raconter une histoire durant la Seconde Guerre mondiale, terreau infini pour tuer des méchants par wagons entiers et rendre la chose tellement fun, en essayant de nous fourrer la chose au fond du gosier sans lubrifiant parce que "c'est inspiré de faits réels", la preuve, il y a des photos et des mini-biographies à la toute fin. Le film d'action devient complètement naze dès lors qu'on met en scène des hommes invincibles qui ont un taux de succès supérieur à 100% : zéro enjeu, zéro tension, ce n'est que du pipeau. La mission derrière les lignes ennemies est folle, mais les gars vont dérouler leur savoir-faire sans la moindre anicroche, tout roule comme sur des roulettes, à chaque imprévu sa solution trouvée immédiatement, quand bien même elle nécessiterait des explosions et des mises à mort (par centaines) supplémentaires. Particulièrement soporifique, avec comme amphétamines pour rester un minimum éveillé le faux danois Alan Ritchson et sa montagne de muscles ainsi que Eiza Gonzalez en femme fatale uniquement là pour user de ses charmes physiques et séduire / distraire les vilains nazis. Waouh, tellement original. Le ton se veut décomplexé et il y parvient, mais ça reste une comédie d'action extrêmement bourrin, faussement sophistiquée, lorgnant du côté de l'épilepsie et du déluge pyrotechnique à la Bay.

Babycall
5.6
12.

Babycall (2011)

1 h 36 min. Sortie : 2 mai 2012 (France). Thriller

Film de Pål Sletaune

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Thriller parano archi bourrin qui semble un peu anachronique, témoin d'une mode qui avait cours une dizaine d'années auparavant (typiquement, "The Sixth Sense" de M. Night Shyamalan), ces fameux films présentant l'environnement d'un personnage présenté comme normal avant de faire se manifester des dissonances, des mystères, des incertitudes, pour négocier un ultime virage sévère en direction des troubles psychologiques. Le mensonge de la mise en scène est l'unique ressort de ce genre de films : on nous montre de manière parfaitement explicite des choses, des personnes, des faits, qui se révèleront parfaitement fausses. Le procédé me paraît vraiment naze, déloyal, improductif, et pas du tout constructif. Ici c'est une femme censée être en fuite avec son enfant, terrifiée par son ex-mari, qui achète un baby phone et qui entend des bruits très étranges. Tout est tellement transparent... d'autant plus que les premières images nous ont montré que ça n'allait pas se terminer dans la joie et la bonne humeur. Facilité extrême qui débouche sur une ambiance oppressante sans aucun effet sur moi (même si je peux concevoir que des frissons constituent un certain intérêt chez d'autres), ça me laisse froid et surtout complètement circonspect. On essaie de nous noyer dans un flot de menaces, le mari, les services sociaux, les sons captés, les soucis à l'école, les soupçons de maltraitance, mais tout cela est faux et uniquement là pour créer un sentiment d'insécurité permanent et artificiel. Noomi Rapace échoue à composer le personnage d'une mère prisonnière de son appartement, mais c'est avant tout la faute à la mise en scène et au scénario qui ne reculent devant aucun dispositif putassier. Un cocktail d'embrouilles gratuites dans lesquelles le film finit par se perdre tout seul, confondant ambiguïté et gros bordel informe et bancal.

Les Faucons de la nuit
5.9
13.

Les Faucons de la nuit (1981)

Nighthawks

1 h 39 min. Sortie : 22 avril 1981 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Bruce Malmuth

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Un gros méchant terroriste pas beau, du genre à commettre des attentats de masse pour venger les victimes des grandes puissances, et face à lui un flic un peu hors des clous qui se déguise en vieille mamie pour qu'on vienne essayer de lui piquer son sac le soir dans une rue mal famée et boter le cul aux intéressés. Voilà, je crois que tout est résumé avec précision. Le terroriste qui terrorise tout le monde, c'est Rutger Hauer qui subira une opération de chirurgie esthétique à Paris après son attaque à Londres, le sergent-inspecteur à qui on la fait pas c'est Sylvester Stallone dans une dégaine impayable (inspirée de Serpico). "Nighthawks", c'est juste ça, le grand méchant qui tue des innocents parce qu'il est pas d'accord avec la politique atlantiste, caricature de terroriste d'extrême gauche (dont le discours ne fait aucun sens une fois passée les premières justifications), qui s'en va terroriser New York, et contre qui une groupe sera spécialement créé. L'enquête est archi naze, l'infiltration est archi naze, les condés ont un flair surhumain et les bad guys se sortent de situations improbables... Tout ça n'a littéralement aucun sens. Y'a des seconds rôles en pagaille comme Joe Spinell en supérieur pour faire chier Stallone qui lui sait exactement ce qu'il faut faire, Billy Dee Williams en side kick (loin de Lando Calrissian dans la franchise Star Wars), et des plans hallucinants de bêtise (le méchant bloque un tramway aérien, il se fait lui-même prisonnier). Bref, du WTF en concentré pour un actioner même pas divertissant (et franchement chiant au contraire), qui se termine sur un énième coup du déguisement de la part de Sly qu'on croirait sorti d'une très mauvaise parodie.

Cohen et Tate
6.8
14.

Cohen et Tate (1988)

Cohen & Tate

1 h 26 min. Sortie : 27 janvier 1989 (États-Unis). Thriller

Film de Eric Red

Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le côté gros bourrin de "Cohen & Tate" est dissimulé derrière une histoire de kidnapping sans contexte, sans contenu, et sans aucun intérêt. En moins de 5 minutes, toute l'exposition est déroulée : un encart initial nous dit qu'un gamin de 9 ans est témoin-clé dans une histoire de fusillade au sein de la mafia, on le voit ensuite dans une maison isolée au milieu de nulle-part avec son père et sa mère, entourés d'agents de sécurité, et on voit tout ce beau monde assassiné par deux tueurs qui viennent récupérer l'enfant afin de le conduire auprès de leur chef. Et voilà, le film est là : les deux mafieux, le gamin, une voiture. Le geste d'abstraction pourrait être un parti pris fort mais Eric Red ne sait fichtrement pas qu'en faire, alors on a droit à un ramassis de bêtises et de clichés, avec parmi les deux bad guys Roy Scheider en vieux sage sans cesse en train de raisonner le jeune fou Adam Baldwin qui ne pense qu'à une chose, buter l'enfant et on n'en parle plus (ce qui est le plus débile qui soit puisque leurs ordres sont clairs). Et au milieu, l'enfant sans personnalité qui nous est décrit comme passant à travers de multiples états, la peur, l'angoisse, puis la manipulation — ça on ne l'a pas vu venir, les deux tueurs professionnels qui se font malmener psychologiquement par leur otage de moins de dix ans. C'est affreusement nul, les personnages sont limités, le scénario répétitif, la gestion de la tension catastrophique, la psychologie ahurissante. Le tout orné d'un final qui souhaite marquer les esprits par sa violence gratuite qui, encore une fois, ne fait aucun sens étant donnée la relation qui s'était établie entre les deux personnages restants.

Transformers: The Last Knight
3.8
15.

Transformers: The Last Knight (2017)

2 h 29 min. Sortie : 28 juin 2017 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Michael Bay

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

2017, année de changement esthétique majeur pour deux franchises : comme pour le huitième volet de "Saw", le cinquième de "Transformers" a connu des avancées assez fortes au niveau de la mise en scène, mais absolument rien à signaler de nouveau pour le reste. Ici, cela se manifeste par des chorégraphies de bastons entre robots plus détaillées, le tout est bien sûr toujours aussi bourrin comme on peut s'y attendre, mais j'ai eu le sentiment qu'on gagnait un petit quelque chose au milieu des délires artificiers d'enfants de 12 ans. Bon cela étant dit, cela n'empêche pas "Transformers: The Last Knight" d'être une abomination indépassable... Les environnements graphiques de SF sont d'une artificialité et d'une laideur ahurissantes, les plans sont toujours aussi nauséeux avec leur durée moyenne de 150 millisecondes, les valeurs célébrées sont toujours les mêmes, les tambouilles scénaristiques de personnages qu'on croyait morts mais qui sont en fait ressuscités resservies jusqu'à l'écœurement, etc. Il faut être quand même solidement accroché pour enquiller un tel niveau de débilités assumées sur la durée... J'ai toujours l'impression que le film arrive à sa fin vers 1h30-1h45, mais en fait non, c'est reparti pour près d’une heure injustifiée et rabattant inlassablement les mêmes choses. Une vraie plaie. Bon et petite sucrerie du volet en question, on pousse les contours de la définition du héros encore un peu plus loin pour embrasser la légende arthurienne (oui oui oui) : eh oui, Michael Bay ne recule devant rien, et nous ressort une version science-fiction des chevaliers de la table ronde, franchement il fallait y penser à ce Merlin qui va chercher le dragon Transformers pour botter le cul des adversaires... À la limite, le délire méga régressif peut faire sourire, comme un rêve de gamin qui ne sait pas que le chocolat et le camembert sont deux choses très bonnes mais qui ne se mélangent pas. En revanche, le changement constant de format génère une sensation puissante d'inconfort, mais bon, c'est sans doute un détail à l'échelle de la dégénérescence à l'œuvre, des moyens de dingue au service d'une pareille inconséquence.

Creation of the Gods I
6.3
16.

Creation of the Gods I (2023)

Feng shen Di yi bu: Zhao Ge feng yun

2 h 28 min. Sortie : 10 juillet 2024 (France). Aventure, Drame, Fantastique

Film de Wuershan

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Très curieux de découvrir a posteriori qu'il s'agit d'une super-production s'étant étalée sur une petite dizaine d'années (le temps de créer les décors, former les acteurs, etc.) avec des hectares de décors de studio et visiblement un budget conséquent pour du matériel (costumes et compagnie), alors que ce qui frappe d'entrée dans ce premier volet "Kingdom of Storms" d'une trilogie adaptée du roman fantastique du XVIème siècle "L'Investiture des dieux" (écrit par l'auteur de la dynastie Ming Xu Zhonglin), c'est le raz-de-marée numérique qui détruit absolument tout sur son passage. Effectivement, la Chine démontre qu'elle n'a rien à envier aux États-Unis sur ce point-là, avec les moyens mobilisés elle se montre parfaitement capable de réaliser les mêmes daubes industrielles qui coïncident avec un néant artistique fascinant. Bien sûr les références culturelles sont différentes, les stéréotypes s'expriment dans des registres différents, et le récit national sur lequel le film s'appuie est lui aussi différent. Mais le résultat est le même du point de vue cinématographique : mêmes ressorts dramatiques pour justifier les quêtes des personnages, mêmes séquences apocalyptiques pour gaver nos gosiers de force avec des gros shots de CGIs qui bavent, et même multiplication d'actions et de personnages à une fréquence épileptique qui ne prend que très rarement le temps de se poser — alors qu'on parle d'un film de 2h30 et que ce n'est que le tiers du projet total.

Autant dire que personnellement je me concentre sur tout sauf sur le fond de l'affaire, les légendes chinoises n'apparaissant que comme des supports amovibles et opportunistes pour étaler les mêmes fadaises. Gros défilé de traîtres, de manipulateurs, de tyrans, de héros... Les effets spéciaux agissent d'ailleurs comme un catalyseur de cette distance imposée, puisque régulièrement le regard se pose sur des choses vraiment hideuses, le faux feu, les grosses bestioles, les mages qui marchent dans l'air, voire surtout cette séquence dans l'autre monde incroyablement laide. Finalement il n'y a que le démon renard qui ne soit pas une catastrophe — c'est juste bateau. J'ai la sensation que les obstacles sont archi nombreux en travers de la route qui guide vers un folklore censé être bien singulier. Finalement on en reste à un état d'exotisme léger et de vision maltraitée par le déluge d'environnements numériques. Si c'est ça "Le Seigneur des anneaux", il faut s'attendre au pire pour la suite.

Conann
6.6
17.

Conann (2023)

1 h 44 min. Sortie : 29 novembre 2023. Fantastique, Drame, Action

Film de Bertrand Mandico

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

On ne pourra pas reprocher à Bertrand Mandico une recherche de consensus ou une paresse conformiste, c'est une certitude. "Conann" travaille une veine esthétique au moins aussi originale que "Les Garçons sauvages", bien que je sois incapable de m'en souvenir suffisamment en détails pour préciser ce qui est semblable et ce qui diffère dans le cas présent. À mes yeux en tous cas, c'est avant tout un travail de plasticien qui se fait énormément plaisir et qui laisse libre cours à son imagination, ses passions son excentricité.

L'idée de revisiter le mythe de "Conan" en substituant à Arnold Schwarzenegger non pas une mais six femmes ne suscite en moi ni passion ni dégoût, en tous cas j'étais prêt à recevoir ce que Mandico avait à proposer avec ce postulat pour le moins singulier. Six actrices, six périodes de la vie espacées de 15 à 55 ans (et plus), mais surtout des péripéties improbables, une ambiance graphique à déconseiller aux épileptiques, de la saturation à tous les niveaux, une profusion d'accessoires dans les décors, le tout emmené par un personnage guide-narrateur en la personne du chien des enfers prénommé Rainer qui n'en finit pas de pérorer. C'est gore, c'est stupide, c'est affecté, c'est pompeux.

C'est très probablement voulu, mais l'inconfort permanent suscité par cette mise en scène clinquante m'a inexorablement empêché de pénétrer le délire. Je n'ai pas trouvé ça particulièrement choquant, en revanche la forme est très indigeste, très vulgaire, très maladroit. Il y a un petit côté "en roue libre" que je ne suis pas sûr de bien cerner, mais qui débouche très vite sur un enchaînement de n'importe quoi avec grandes citations creuses à l'appui, ("Tuer sa propre jeunesse, tel est le comble de la barbarie"). Ennui profond.

Captives
5.4
18.

Captives (2023)

1 h 51 min. Sortie : 24 janvier 2024. Drame, Historique, Thriller

Film de Arnaud des Pallières

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Il est assez stupéfiant de voir Arnaud des Pallières réaliser un film aussi faible, académique, outrancier et fade que "Captives", à tel point que cela donne envie de revoir "Michael Kohlhaas" pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'un emportement aveuglé... On sent très vite le traquenard se refermer dès lors qu'on pénètre dans l’Hôpital de la Salpêtrière en compagnie de Mélanie Thierry, au sein de l'institution réservée aux femmes tristement réputé pour son "Bal des Folles". C'est bien simple, rien ne va. Les stéréotypes sont omniprésents et saturent l'espace de leurs lourdeurs incroyable, entre le duo de méchantes Josiane Balasko / Marina Foïs et le groupe de femmes enfermées avec des degrés de soucis divers, Carole Bouquet, Yolande Moreau et Dominique Frot notamment. C'est tellement poussif comme film d'époque, ça en devient affligeant : la protagoniste se fait interner volontairement pour retrouver sa mère et elle découvrira les horreurs à l'intérieur autant que les signes de solidarité ou d'amitié inattendus, oh la la on s'y attendait pas. Un film effroyablement conventionnel dans les enjeux qu'il se fixe et affreusement désagréable dans tous les maniements d'une mise en scène qui abuse de plans serrés et hideux. À des années-lumière de "Shock Corridor", "One Flew Over the Cuckoo's Nest" ou même "Camille Claudel 1915" dans un registre plus proche. On dirait vraiment un film des années 1990 / 2000 tellement il s'enlise dans des répétitions laborieuses et des tics lourdauds. À la lisière du grotesque le plus patent.

Aliens vs. Predator : Requiem
3.6
19.

Aliens vs. Predator : Requiem (2007)

1 h 34 min. Sortie : 2 janvier 2008 (France). Action, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Colin Strause et Greg Strause

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

En toute sincérité j'aurais pensé que ce "Aliens vs. Predator: Requiem" soigneusement évité durant toutes ces années atteindrait des abysses de nullité bien plus problématiques que ça. En réalité, c'est tout juste nul, et ça pousse à peine le bouchon un peu plus loin que "Alien vs. Predator" qui il est vrai était déjà sacrément gratiné. C'est malgré tout une fusion d'univers extrêmement sale, qui semble n'avoir rien à foutre du passif avec lequel elle traite, ne serait-ce que sur des éléments purement techniques (la gestation des aliens par exemple vire au n'importe quoi, à ce rythme-là le premier "Alien" n'aurait pas duré 15 minutes et il n'y aurait eu aucune suite tellement toute l'humanité aurait été décimé en un clin d'œil). Et faire venir les aliens et les predators sur Terre pour les faire interagir avec des personnages aussi fades et aussi bêtes que ça, c'est à la limite du crime — que de la seconde zone, à commencer par John Ortiz pour jouer le flic, mais bien complémenté en matière de nullité par Steven Pasquale, Reiko Aylesworth et Johnny Lewis (il fallait les nommer). Évidemment le style de ces registres cinématographiques action / SF / horreur ont évolué depuis 1979 / 1987, il est donc normal que la propagation de l'ambiance n'effectue pas selon les mêmes critères en 2007, mais tout de même, un tel niveau de subtilité et d'écriture, c'est presque fascinant de dégoût. Aucune construction de la terreur, aucune envie d'en faire des monstres particuliers, aucun profit tiré de la créature hybride du PredAlien, juste un maxi navet qui se permet même de mettre en scène la majeure partie des séquences de baston dans une obscurité hallucinante où l'on ne voit quasiment rien (pratique, ça demande moins de boulot niveau effets spéciaux et chorégraphie).

The Greatest Showman
6.2
20.

The Greatest Showman (2017)

1 h 45 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Michael Gracey

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Où l'on apprend donc qu'après "Les Misérables", Hugh Jackman a semble-t-il pris goût à la comédie musicale pompière et plombante pour renouveler l'expérience dans un cadre encore pire que l'adaptation de Victor Hugo : celui d'un biopic sur la vie de P.T. Barnum, capitaliste primaire et arriviste exploitant le voyeurisme latent des populations pour générer son chiffre d'affaires, repeint ici de la cave au grenier en personnage aimable et sensible. Si on m'avait dit que je verrais un jour une version aussi gerbante, outrancière et artificielle de "Freaks", je ne l'aurais jamais cru. La violence du choc est particulièrement rude car "The Greatest Showman" pousse les curseurs du mauvais goût du début à la fin et ce à tous les niveaux, thématique, technique et moral. Une trame d'un académisme ronflant qui construit son personnage dans le sillon éculé des processus hollywoodien, avec les dynamiques ascensionnelles et descensionnelles affreusement convenues, le long d'un parcours gonflé au grand spectacle au firmament du tape-à-l'œil, pour finalement négocier une trajectoire célébrant la cellule familiale comme un film studieux produit sous le code Hays l'aurait fait. Les femmes sont des faire-valoir et rien d'autre, il y a la tentatrice Rebecca Ferguson, la mère au foyer Michelle Williams, l'exotique Zendaya : de l'accessoire autour du noyau dur Hugh Jackman / Zac Efron. Étalage de clichés constants et consternants, le tout sur fond de bons sentiments (il y aurait une ode à la différence sous la mélasse) qui ne sont que de faux prétextes et des chansons qui à titre personnel me font l'effet d'un coup de karcher dans le conduit auditif. Baz Luhrmann est un monument de sobriété en comparaison.

Et le pont de la chanson principale est complètement pompé sur Despacito, c'est hallucinant.

Saw X
5.3
21.

Saw X (2023)

1 h 58 min. Sortie : 25 octobre 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Kevin Greutert

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Et donc il aura fallu attendre l'épisode 10 pour voir John Kramer, le plus grand cerveau parmi tous les serial killers, capable d'établir les plus grands pièges et de recenser les personnes les plus finement déviantes, tomber dans une arnaque incroyablement pitoyable, une fausse chirurgienne lui promettant de traiter son cancer avec une technique chirurgicale révolutionnaire, mais tout est du flan, on ne lui ouvre même pas la boîte crânienne, pas l'ombre d'une petite cicatrice, rien du tout. C'est complètement débile, et indépendamment du scénario très indigent on insère ce dixième volet entre le premier et le second en toute artificialité, sans raison, faisant de ce film quelque chose de complètement abstrait, sans intérêt, sans tension. Même les pièges sont au rabais, c'est la misère vraiment à tous les étages. Le voyage au Mexique, la révélation de l'escroquerie, la mise en place de pièges dans un hangar loin de leurs habitudes : rien ne va là-dedans, jusque dans la nouvelle position morale du tueur sadique qui se venge pour la première fois de ce qu'il a subi, en faisant de lui une victime — et qui ne cherche même plus à dissimuler son identité. Sans parler des incohérences flagrantes sur les âges des personnages principaux : du grand n'importe quoi.

Périple de 7 mois pour se remettre à jour sur cette saga et terminer sur son élément le plus miteux dans lequel on se fout d'absolument tout...

Transformers: Rise of the Beasts
4.7
22.

Transformers: Rise of the Beasts (2023)

2 h 07 min. Sortie : 7 juin 2023 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Steven Caple Jr.

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Il m'aura fallu 6 mois pour venir à bout de cette série de films dopés aux CGIs à la fois omniprésentes, reflet d'une technique impressionnante mise au service d'un récit inepte racontant invariablement la même chose (des gentils robots luttent contre des méchants, glorification du sacrifice, célébration de la famille), et à l'origine de maux de tête puissants. Sans doute ce qui se rapproche le plus de la définition de la bouillie numérique, sensation renforcée par le fait qu'il s'agit de la septième fois qu'on nous ressert la même tambouille. La gratuité de l'action est encore une fois totale, cette fois-ci en plongeant dans les années 90, en introduisant une nouvelle classe de robots (les Maximals, défenseurs de la nature, c'est pour ça qu'ils ressemblent à des animaux de métal, tout ça tout ça), et en embrayant sur une énième intrigue de fin du monde (une clé magique recherche par les méchants, qui atterrit sur notre planète et attire tout ce beau monde). Encore une fois des êtres anonymes sont poussés à endosser le rôle des héros par la seule force de leur volonté, c'est beau comme un clip de propagande américaine, et particulièrement représentatif de cette hypertrophie écœurante qui détruit tout sur son passage. Largement de quoi faire saigner les yeux et entamer les capacités cognitives.

The Wandering Earth II - La Fin des temps
6
23.

The Wandering Earth II - La Fin des temps (2023)

Liu lang di qiu 2

2 h 53 min. Sortie : 18 novembre 2023 (France). Science-fiction, Action, Catastrophe

Film de Frant Gwo

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Sans surprise je ne gardais plus que des souvenirs très vaporeux du premier épisode de ce qui est en train de devenir une saga chinoise de blockbuster SF. Le fait que ce deuxième épisode soit en réalité une préquelle aurait pu être bénéfique à ce titre, notamment en rappelant et renforçant le contexte de cette mission de sauvetage planétaire. Mais c'est en réalité une suite qui pousse encore plus loin tous les curseurs jusqu'à atteindre un niveau d'indigestion fatale. Et ce n'est pas la quantité tout autant dionysiaque des effets spéciaux qui permettra de faire passer la pilule... C'est un film qui ne fonctionne que par la logique du temps fort, avec deux problématiques drastiques : en l'absence de variation dans l'intensité, le temps fort devient un temps faible identique à tous ceux qui l'entourent, et l'enchaînement de péripéties où sont censées se jouer le sort de l'humanité pendant 2h50 ne peut que produire de l'écœurement au bout d'un temps donné. Cette approche est vraiment terrible et ne me semble pas liée à une pratique locale (chinoise) de l'art du grand spectacle : les ingrédients sont rigoureusement les mêmes que dans n'importe quel blockbuster américain, mais mélangés dans des proportions différentes. On a droit a du bon gros divertissement avec des explosions qui viennent rythmer régulièrement la narration comme ce qui se faisait dans le cinéma US catastrophe d'il y a 20 ans, la bonne grosse injection de valeurs patriotiques, sacrificielles et familiales comme on connaît depuis aussi longtemps qu'on se souvienne, et une multiplication frénétique des actions / lieux / personnages qui finit par donner mal à la tête. Jamais le film ne prend le temps de construire ses enjeux, un comble étant donnée sa durée, et nous lance sans sommation dans une rivalité entre deux projets de sauvetage de la planète suite à l'imminence de la mort du soleil, d'un côté le Moving Mountain Project (faire transiter la Terre vers une nouvelle galaxie) et de l'autre le Digital Life Project (numériser les âmes pour les enfouir sous terre dans des serveurs si j'ai bien suivi). Dans le fond on sent une certaine volonté de faire différemment, louer le groupe et la dimension internationale des efforts, mais c'est complètement englouti par la forme, de la célébration du sacrifice des héros au pathos dégoulinant.

12th Fail
7.2
24.

12th Fail (2023)

2 h 27 min. Sortie : 29 février 2024 (France). Drame

Film de Vidhu Vinod Chopra

Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Toujours dans la catégorie des films indiens largement plébiscités sur IMDb (plus de 100k notes, moyenne stratosphérique qui flirte avec le 9/10), "12th Fail" se positionne dans la continuité des condensés de mélodrame qui basent absolument tout sur les bons sentiments essaimés le long de scénarios sans surprise qui aboutissent inexorablement sur le même genre de happy end. "Jai Bhim", "Pariyerum Perumal", ou encore "3 Idiots" se placent dans le même registre thématique et narratif, abordant des sujets critiques comme la corruption ou les inégalités (qui ne sont pas à prendre à la légère en Inde) avec une subtilité inexistante et une naïveté déconcertante.

La variation ici porte sur le caractère profondément idéaliste du protagoniste — un trait de caractère qui ne va pas aider à la parcimonie émotionnelle, on le sent bien — issu des classes parmi les plus défavorisées, à la poursuite de son rêve : devenir agent de police et rejoindre le célèbre corps des officiers IPS (Indian Police Service). La collection de clichés est fantastique, puisque le héros Manoj Sharma grandit au sein d'une famille subissant des brimades quotidiennes, il s'en sortira en travaillant 21 heures par jour (en partie pour gagner de l'argent, en partie pour réviser) étant donné que trois heures de sommeil semblent suffisantes, il ne saura révéler ses arrangements avec la vérité à la fille qu'il aime mais cette dernière saura bien entendu lui pardonner, il endurera toutes les épreuves tombant sur les épaules du petit campagnard qui découvre la vie accablante à Delhi (autant dire que récurer les chiottes est un honneur pour lui dès lors qu'on l'autorise à se constituer candidat à l'examen), et tout cela sera joliment illustré par des photos des véritables personnages ayant inspiré cette histoire dont nous gratifie le générique de fin.

Soit le matraquage 2h30 durant du sacro-saint aphorisme gorgé d'espoir et d'illusion, "quand on veut, on peut", variation locale de l'idéologie méritocratique du rêve américain avec double ration de pathos bien dégoulinant.

Simone - Le voyage du siècle
6.3
25.

Simone - Le voyage du siècle (2021)

2 h 20 min. Sortie : 12 octobre 2022. Biopic, Drame, Historique

Film de Olivier Dahan

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Biopic interminable et lamentable qui ne dit absolument rien sur Veil, plus de deux longues heures occupées par le tâcheron Dahan à empiler les maladresses, les confusions, les approximations, et les lourdeurs absolues. On peut décemment penser qu'il a souhaité raconter les faits marquants de sa vie mais le résultat est un gloubi-boulga indigeste qui navigue entre les époques dans le plus grand chaos, sans la moindre structure, et qui se transforme très rapidement en quelque chose d'informe qui fait défiler les principales sections de la page Wikipédia (sur l'avortement, les conditions des détenus, le parlement européen) tout en usant des effets les plus putassiers pour appuyer son propos. La chronologie est sans cesse malmenée mais c'est le passage dans les camps de concentration qui détient la palme du pire : formellement hideux, lourdaud dans la démonstration, le film perd toute cohérence et tout sérieux dès qu'il part avec ses grands violons, ses plans grue ultra stylisés, ses travellings sur les corps féminins nus... La pire imagerie que l'on puisse faire sur ce sujet, le mauvais goût dans toute sa splendeur qui ne fait qu'enterrer le film déjà prisonnier de son académisme ronflant — les kilos de maquillage pour Elsa Zylberstein et Olivier Gourmet étaient déjà la plus claire des annonces. On navigue entre très mauvaise retranscription historique et parodie involontaire, cocktail hideux qui entraîne le mélodrame dans la direction d'un spectacle franchement indécent. Un document pompier qui ne serait même pas acceptable comme support pédagogue pour une classe de collégiens.

Sous la Seine
3.8
26.

Sous la Seine (2024)

1 h 41 min. Sortie : 5 juin 2024. Action, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Xavier Gens

Morrinson a mis 1/10.

Annotation :

Gros nanar de compétition qui se suit avec plaisir, grâce à la distribution métronomique des inepties. C'est idiot, c'est moche, c'est mal joué, c'est ridicule, c'est bourré de clichés, c'est caricatural au possible, c'est putassier dans toutes les directions. Non vraiment, j'ai du mal à comprendre comment Bérénice Bejo a pu se dire que ça ferait bien sur son CV. Le niveau de sérieux de Xavier Gens est juste incroyable, à grand renfort de personnages de flic (Nassim Lyes est très drôle avec son premier degré du début à la fin) qui quadrillent tout l'espace — ils sont même ultra cools avec les clodos de bord de Seine. Il y a la brillante scientifique traumatisée mais combattante, le flic sérieux qui fait son taf (la palme du meilleur acteur lorsqu'il découvre le passé de Bejo), il y a même Yves Calvi dans son propre rôle et Monsieur Poulpe qui traîne au milieu des nageurs, mais surtout il y a Anne Marivin dans une caricature outrancière d'Hidalgo, ce niveau de grotesque non-maîtrisé devient franchement drôle. Ah, et les militants écolos dépeints comme des geeks demeurés à bonnets péruviens. Bon après, l'effort est minimal pour faire remonter le maxi requin dans l'eau douce de la Seine, il est devenu docteur en parthénogenèse et enfante de milliers de petits requins du haut de ses 7-8 mètres de long. Je peux avoir du respect pour de la série B qui suit son cap fidèlement, mais là c'est d'une mocheté sans nom qui échappe à la grille de lecture bienveillante sur la bisserie.

Gouttes d'eau sur pierres brûlantes
6.5
27.

Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (2000)

1 h 30 min. Sortie : 15 mars 2000. Comédie dramatique

Film de François Ozon

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Je n'aime pas le théâtre filmé (que la démarche soit frontale ou déguisée), et je n'aime pas le registre comique chez Ozon de manière générale : avec "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes", j'ai donc droit à un cocktail indigeste au dernier degré. Pourtant issu d'une pièce de théâtre de Rainer Werner Fassbinder écrite à 19 ans et jamais mise en scène, on pouvait se dire que le résultat serait a minima curieux. Mais absolument pas : dans ce huis clos préfabriqué tout transpire l'artificiel, les décors, les personnages, les dialogues, les réflexions sur le tempérament manipulateur. Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier, et Anna Thomson sont tous les quatre insupportables (cette dernière étant le moins pire), comme pétrifié dans leurs rôles respectifs qui tient sur deux lignes et qu'ils matraqueront pendant près de 1h30. Calvaire total en ce qui me concerne, plongée dans l'Allemagne des années 70 aux côtés de ce cinquantenaire qui fout le bordel chez les trois autres avec son comportement de grand connard. Il n'y a absolument rien d'appréciable dans ce marasme, c'est un film qui essaie de jouer sur trop de tableaux à la fois, le charme du vieux beau, sa domination et son habileté qui déstabilisent sans forcer le jeune de 19 ans qui devient dans cette bulle artificielle une sorte de femme au foyer entraînant dans son sillage son amie. Vaudeville misérable, portrait bâclé des solitudes urbaines, dépendances cachées sous les badineries désagréables... Je ne sais pas si l'équipe s'est amusée sur le tournage (la scène de danse est un supplice, et Ludivine Sagnier contrainte en sous-vêtement, c'est d'une tristesse), mais en tous cas le résultat est piteux.

Ennemis rapprochés
5.8
28.

Ennemis rapprochés (1997)

The Devil's Own

1 h 51 min. Sortie : 26 mars 1997 (France). Action, Policier, Drame

Film de Alan J. Pakula

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Et voilà où me perdra ma passion sincère mais teintée de masochisme pour les thrillers de la fin du XXe siècle... La fin de carrière de Alan J. Pakula n'était pas particulièrement reluisante avant "The Devil's Own", de mémoire "L'Affaire Pélican" ou encore "Présumé innocent" n'étaient pas vraiment à la hauteur du triptyque 70s qui en a fait le parangon du thriller politique (Klute - 1971 / À cause d'un assassinat (The Parallax View) - 1974 / Les Hommes du président (All the President's Men) - 1976), immense euphémisme. Ici ça commence à sentir le sapin dès lors que s'engagent les grandes lignes de cette histoire de militant pour l'IRA, probablement un des thèmes les plus casse-gueules de l'époque et malheureusement bien fertile en navets.

On peut lire aujourd'hui que le tournage n'a pas été de tout repos, que Brad Pitt a voulu se barrer tellement le scénario avait été remanié par Harrison Ford (ce dernier voulant plus de temps d'écran) et que le contenu perdait son sens, et il ne fut retenu que par chantage pécuniaire. Au moins l'honneur de Pitt est sauf... Mais bon, ça ne sauve pas son personnage de jeune militant irlandais à l'accent catastrophique, qui captive plus que les histoires de contrebande, de grosse thune pour acheter des missiles, et de cocooning chez un flic. Franchement la relation entre Pitt et Ford est nulle, le duo ne fonctionne radicalement pas, on est très proche du téléfilm amorphe et insipide, et on se sent réveillé de temps en temps par des détails, Treat Williams en marchand d'armes sanguinaire, l'apparition de Natascha McElhone du remake de "Solaris", et c'est à peu près tout. Mis à part ça, Brad Pitt est un commando invincible qui dégomme tout ce qui bouge à la vitesse de la lumière, et Harrison Ford est un super flic, intègre, qui ne supporte par le mensonge, pratiquant catholique, etc. Grosse dose de caricature, il faut bien s'accrocher car il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent.

Un cri dans l'océan
6
29.

Un cri dans l'océan (1998)

Deep Rising

1 h 46 min. Sortie : 24 juin 1998 (France). Action, Épouvante-Horreur

Film de Stephen Sommers

Morrinson a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nanar de premier choix, attention, c'est du lourd, ça tâche, c'est décomplexé et ça envoie dans toutes les directions. Le futur réalisateur de "La Momie", "Van Helsing", "G.I. Joe : Le Réveil du Cobra" et autres joyeusetés a réussi à conduire cette énormité à la croisée de ce qui se fait de pire en matière d'action, d'horreur, de science-fiction et d'aventure, c'est un remarquable tour de force. Du gros monstre sorti du cinéma 50s, de l'horreur à la "Alien", de la débilité pure que seul le cinéma d'action bourrin américain sait engendrer : la recette est effroyable, et le résultat est particulièrement divertissant.

En réalité il suffit de voir une des premières scènes avec la bande de méchants qui entendent attaque run paquebot au milieu de l'océan : on voit défiler une belle tripotée de seconds couteaux (Treat Williams est le seul acteur vraiment célèbre, après on admire Anthony Heald, Kevin J. O'Connor, Wes Studi, Cliff Curtis, Clifton Powell, Djimon Hounsou et bien d'autres) qui prennent visiblement un sacré plaisir à cabotiner comme des ânes et jouer à qui fait le plus gros méchant burné, c'est vraiment drôle. Gros muscles, gros flingues, gros missiles... il y a tout ce qui faut. Après on switche vers le paquebot, au milieu duquel le second couteau féminin Famke Janssen incarne l'archétype de la femme vénale, sapée pour la soirée de luxe et surtout pour voler tout ce qu'elle peut... Bref, c'est profondément con, et le film s'engouffre dans cette connerie sans réfléchir. C'était l'époque où les effets spéciaux coutaient un peu plus cher qu'aujourd'hui et où ils étaient utilisés avec plus de parcimonie : aussi on passe une heure à voir des gens disparaître sans voir la bête, et à partir d'un moment ça y est on la voit partout, et pas qu'un peu. La créature est moche, elle recrache des bouts de bidoche sans arrêt, immense poulpe dont les tentacules sont hérissés de crocs et de bouches pour bouffer tout ce qui bouge... Bref, on atteint le niveau max du film d'action décérébré, avec quelques touches de mauvais goût numérique, quelques giclées de substances corporelles gluantes, et un humour parfaitement hors sujet qui survient aux pires moments. Violent, hystérique, exubérant et totalement décomplexé façon 80s.

Les Ailes de l'enfer
5.8
30.

Les Ailes de l'enfer (1997)

Con Air

1 h 55 min. Sortie : 20 août 1997 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Simon West

Morrinson a mis 2/10.

Annotation :

Fidèle à mes lointains souvenirs, en un sens, mais par ailleurs incroyablement chargé en mauvais goût caractéristique de ce cinéma-là, actioner bourrin des années 90 qui n'en finit pas d'aligner les trophées : brochette interminable de stars, enfilade d'explosions et de bastons viriles, objectif rédemption pour le héros qui accepte son sort dans l'unique but de retrouver femme et enfant, avec en prime l'inévitable scénario d’une bêtise proprement incommensurable. Et tout ça pour un premier film de la part de Simon West, excusez du peu, le garçon voyait déjà les choses en grand.

Reste que le visionnage fut jouissif, pour la satisfaction d'une pulsion masochiste perverse autant que pour la réactivation d'images floues enregistrées dans ma mémoire. Il n'y a pas un personnage qui ne vaille pas la peine de s'y attarder, c'est bien simple, ils ont tous droit à leur passage de concentré de bêtise — ça varie simplement d'une scène à deux heures. C'est avant tout un festival à la gloire de Nicolas Cage, chevelure (très longue) improbable pour figurer le poids des années passées en prison, à une époque où il travaillait sa masse musculaire de manière ostensible (j'avais oublié à quel point). Poil soyeux et muscle saillant... C'est fou. Autant dire qu'à côté, John Cusack est transparent. Il se retrouve embarqué au milieu d'un avion mandaté par la police fédérale américaine au milieu de dizaines de détenus transféré pour divers motifs mentionnés mais insignifiants, et forcément ce sera la grosse misère et scénario catastrophe. On a droit à tous les clichés, mais parmi mes préférés : John Malkovich aka "Cyrus the Virus" le cerveau complètement barjot, Steve Buscemi aka "The Marietta Mangler" en psychopathe calme, Ving Rhames en bras droit musculeux, et Danny Trejo en psychopathe surexcité.

Grosses barres de rire devant ce film qui fait du personnage de Cage un monument de sens moral aigu, lui qui refuse de quitter le navire quand il en a l'occasion pour accomplir son devoir. Et festival ininterrompu de punchlines sucrées à souhait :
- Define irony. Bunch of idiots dancing on a plane to a song made famous by a band that died in a plane crash. [en écoutant Sweet Home Alabama]
- On any other day, that might seem strange [en voyant une voiture accrochée à l'avion]
- There's only two men I trust. One of them's me. The other's not you.

Morrinson

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