1984
8.3
1984

livre de George Orwell (1949)

1984 est un livre qui doit être lu, parce que c’est un classique et qu’il sert de référence à beaucoup d’auteurs comme Damasio et son livre La zone du dehors.


Tout le monde connaît la phrase fétiche du livre; “Big Brother is watching you”. Pourtant le livre ne se résume pas uniquement à cette phrase.


1984 c’est l’histoire de Winston Smith habitant de Londres en Océania et membre du Parti Extérieur, qui tente de se mêler dans une foule vénérant Big Brother, figure emblématique du Parti.


Le Parti contrôle le Passé. Winston Smith a pour travail de rectifier les articles historiques qui vont à l’encontre du présent, et de les rendre cohérents avec les prédictions de Big Brother. Il a pour travaille de modifier le passé pour le rendre compatible du présent, et pour que le Parti donne l’impression de ne jamais se tromper. Si l’Océania est en guerre avec l’Estasia, alors l’Océania a toujours été en guerre avec l’Estasia et aucun journal ne doit avoir la mention du contraire, même si le contraire était vrai deux jours auparavant.
Le Parti contrôle aussi la Langue. Une nouvelle langue, mise régulièrement à jour, simplifie le langage humain; le novlangue. Qui a besoin d’autant de mots pour exprimer une seule chose ? Il y a “bon”, il y a “pas bon”, alors pourquoi le mot “mauvais” doit exister alors qu’il exprime une sorte de “pas bon” ? Le dictionnaire novlangue est donc amélioré, réduit petit à petit de taille. Ce nouveau langage, spécifique à l’Océania, a pour but de cloîtrer le citoyen à l'intérieur des frontières mais aussi d’abêtir le citoyen pour mieux le contrôler. Il se retrouve en effet incapable de communiquer avec les autres pays. Il ne peut donc pas nier ce que lui Parti lui dit, car il n’a pas d’autre repère. Il ne peut pas faire preuve d'éloquence, car il manque de vocabulaire
Le Parti contrôle les Émotions. Les Deux Minutes de la Haine sont organisées régulièrement dans le but de canaliser les citoyens, et de cibler leur rage vers une seule et même entité. Il s’agit là du plus grand terroriste, noirci, contre qui les citoyens sont invités, si ce n’est obligés, de venir exprimer leur haine. Ils crient. Ils crachent. Ils insultes. Ils sont canalisés, de sorte qu’aucune haine n’aille ailleurs sinon vers l’ennemi du Parti, un bouc émissaire commun.
Les émotions sexuelles sont aussi canalisées, et l’acte sexuel doit être effectué uniquement pour la procréation. Le plaisir sexuel ne doit plus exister.


La population est donc conditionnée à ne croire qu’au Parti, à n’aimer que Big Brother. Ceux qui n’aiment pas BB commettent alors un Crime par la pensée et son emmenés au Ministère de l’Amour par la Police de la pensée. Personne sait ce qui arrive vraiment aux gens amenés au Ministère de l’Amour, sinon qu’ils finissent par devenir des non-être, des personne n’ayant jamais existé et dont on supprime toute trace d’existence (notamment grâce au métier de Winston).
Seul les prolétaires sont autorisés à vivre comme ils le souhaitent. Ceux-ci se résument cependant à une minorité de la population.


Winston, grâce à son métier, n’a pas l’esprit aussi formaté que la majeur partie de ses congénères. Il constate que le Parti contrôle tout, il constate que ses collègues subissent avec facilité le lavage de cerveau journalier.
Winston va donc, par le biais de l’écriture dans un recoin caché de son salon, tenter de conserver une trace du passé pour les générations à venir et ceci malgré la présence continuelle du Télécran qui est présent dans chaque demeure pour observer en direct les citoyens. Ceci malgré la surveillance continuelle exercée sur le peuple de l’Océania, et par le peuple de l’Océania.


Par son écriture et par ses pensées, il nous présente le monde dans lequel il vit; le contrôle omniprésent du Parti, l’attitude de ses congénères, la facilité avec laquelle l’esprit humain est malléable. Il nous présente des concepts connus de nos jours: propagande, surveillance, lavage de cerveau, bouc émissaire commun, falsification du passé… Il nous présente une liberté individuelle éradiquée.


Pour toutes ces raisons, et toutes celles que j’ai oublié de mentionner, 1984 de George Orwell ne peut pas se résumer à une phrase. Les richesses que ce livre contient équilibrent le côté long de la lecture. Il est difficile au départ de s’accrocher, l’histoire semble ennuyeuse, mais la lecture complète enseigne à quel point 1984 est toujours d’actualité.
C’est un livre incontournable.

Icomeforyou
8
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le 5 août 2018

Critique lue 370 fois

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