Avec Jeunes loups, Colin Barrett signe un recueil d’une intensité rare. En quelques nouvelles, il plonge le lecteur dans une Irlande rugueuse, peuplée de jeunes hommes à la dérive, écorchés vifs et furieusement vivants. Ce qui frappe, c’est la justesse du regard : jamais misérabiliste, toujours profondément humain.
Barrett excelle à capter l’instant, la tension d’un silence, la violence d’un geste. Son style nerveux, cru sans être cynique, fait jaillir une vérité brute : ces personnages, cabossés et parfois perdus, cherchent tous un peu d’amour, un peu d’ancrage dans un monde qui vacille.
Chaque nouvelle est un choc discret, une émotion sourde qui s’infiltre. Et c’est cette capacité à faire émerger de la lumière dans la noirceur qui rend ce recueil bouleversant. Jeunes loups ne juge pas, il écoute. Il tend la main là où d’autres détournent les yeux.
Une claque littéraire, oui, mais surtout une œuvre habitée, qui laisse une empreinte durable. Pour moi, un quasi sans faute : 9.5/10.