Après une assez longue introduction (un petit tiers du livre) consacrée à une étude du monde parisien, l’histoire s’ouvre sur la rencontre au Jardin des Tuileries de Henri de Marsay – fils naturel de Lord Dudley et alors âgé de 22 ans - et de Paquita Valdès, la fille aux yeux d’or. La jeune fille est d’une extraordinaire beauté. Tombé immédiatement amoureux – lui, devenu indifférent aux femmes comme aux hommes, lui, convaincu que l’argent et le pouvoir sont tout, que tout peut s’acheter et que ses contemporains ne sont que des marchandises parmi d’autres – de Marsay retrouve un intérêt à sa vie, une raison de se lever le matin et de se battre pour quelqu’un. Car c’est une bataille qu’il devra mener tant la jeune fille est tenue sous bonne garde.
Aux côtés de Paul de Mannerville, il multiplie les promenades pour croiser le regard de son aimée. Ce roman m’apparaît ainsi comme le pendant du « Contrat de mariage » dans lequel Paul de Mannerville tentait de conquérir Mademoiselle Evangelista malgré les avertissements de de Marsay.
Malgré les difficultés, la conquête eut lieu : la fille aux yeux d’or se livra corps et âme à son amant tout en se montrant terrorisée par les conséquences de son abandon. En compagnie de deux amis, Monsieur le marquis organisa l’enlèvement de Paquita. Mais l’amoureux arriva trop tard : la marquise de San-Réal, fille de Lord Dudley et donc demi-sœur de Henri de Marsay, venait d’assassiner la jeune fille dont elle était l’amante.
Un nouveau roman balzacien ayant pour thème la cruauté de l’amour, les différends qui peuvent opposer deux amants au sein de leur couple – sauf qu’ici, originalité et audace de l’auteur pour l’époque, le couple au cœur de cette tragédie réunit deux femmes.
Est également abordé dans ce roman, le thème récurrent de la condition féminine dans cette première moitié du XIXe siècle : une femme s’achète et appartient à son époux (son maître) tout comme peut l’être n’importe quel meuble de sa maison.
Un roman intéressant, original qui a pourtant eu du mal à se mettre en place : la première partie est en effet bien longue. Un roman qui renseigne le lecteur sur le fameux « amour déçu » dont Henri de Marsay s’ouvre lors d’une soirée chez Félicité des Touches (« Autre étude de femme ») et qui l’a conduit à entrer en politique.
BibliOrnitho
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le 15 nov. 2013

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