Ayant particulièrement apprécié Les Fleurs du Mal, il me semblait évident qu’il fallait me pencher sur l’autre œuvre phare de Baudelaire Le Spleen de Paris. La poésie m’a souvent semblé assez difficile à comprendre, notamment dans l’utilisation des différents procédés poétiques. Ici, Baudelaire s’en affranchit pour ne laisser place qu’au langage poétique. Reprenant ses thèmes majeurs comme le Spleen ou la beauté dans le laid même, Baudelaire extrait la poésie des rues parisiennes pour montrer qu’elle n’est pas inaccessible. La poésie est partout. Même dans un langage affranchi des contraintes, même dans le plus vil et le plus laid des jouets (un rat vivant). Ainsi, cette œuvre n’est pas seulement une grande œuvre poétique, elle est aussi une œuvre révolutionnaire. Elle honore le quotidien, le vulgaire, le commun. Cette beauté, pour paraphraser Dostoïevski, sauvera le monde, et Baudelaire enjoint le lecteur à la saisir. Effectivement : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisées du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie, de vertu, à votre guise ».