En grand fan de Des pixels, du sang et des larmes, j'attendais avec impatience le nouveau livre de Jason Schreier, que j'ai précommandé dès l'annonce de sa sortie française et dévoré dès réception. Ce fut pourtant majoritairement une déception.
Au total, le livre ne contient que huit réels chapitres (le neuvième étant un pot-pourri de ce que l'auteur n'a pas réussi à placer), dont trois sont liés à un même sujet, et deux à un autre sujet. En somme, le livre n'aborde que cinq éléments, dont un est vraiment en-dessous des autres.
On apprécie quand même de découvrir la création d'Epic Mickey, celle de Bioshock Infinite ou la fin de Mythic, mais l'ensemble donne une impression de trop peu, surtout que Jason Schreier, l'homme habitué aux longs articles précisément documentés, ne se repose ici que sur une petite dizaine de personnes, dont les noms reviennent encore et encore au fil des chapitres ; une vision intéressante, certainement, mais dont rien n'assure qu'elle n'est pas subjective.
Enfin, je ne peux m'empêcher de ne pas être convaincu par la ligne éditoriale, qui paraît terriblement anachronique : Jason Schreier ne parle que de fermetures de studios, à une ère de rachats en série ; il appelle à plus de sous-traitance, sans évoquer Virtuos, ou un autre studio réellement spécialisé dans ce domaine (il parle juste très vite d'une petite structure) ; il loue Moon Studios... bon, disons que ce choix n'était pas très avisé.
L'ensemble reste intéressant, je suis content de l'avoir lu, mais il donne une terrible impression de trop peu ; on dirait que Jason Schreier, pressé de sortir ce second livre en dépit de ses nombreuses obligations professionnelles et privées, a cherché à le produire avec le moins de travail possible, plutôt qu'à sortir le meilleur livre possible. Il en ressort un contenu terriblement décevant, non par rapport à ce qu'il est, mais surtout en comparaison de ce qu'il aurait pu être.