Ce qui est pertinent :
✔ Pionnier de la psychologie sociale : premier à analyser les foules comme entité distincte.
✔ Intuitions fortes sur la suggestibilité, le rôle des meneurs et la contagion émotionnelle.
✔ Éclaire les mécanismes des paniques collectives ou des populismes.
Les limites majeures (souvent ignorées) :
✖ Généralisation abusive : Il réduit la foule à ses excès (émeutes, crises), ignorant ses capacités d’auto-organisation (ex : assemblées citoyennes, intelligence collective).
✖ Angélisme naïf sur les élites : Il critique la "barbarie" des foules, mais ignore que les pires violences viennent des foules organisées (armées, bureaucraties).
✖ Mépris de classe : Sa théorie sert souvent à justifier la domination des "élites éclairées" sur un peuple jugé irrationnel.
Le paradoxe ultime :
Le Bon lui-même est victime de la "psychologie des foules"… académique ! Son livre, rejeté à l’époque, est devenu un dogme intouchable – preuve que les cercles savants forment aussi des foules sectaires.
Pour qui ?
Utile pour comprendre les basiques de la manipulation de masse.
À compléter par des auteurs comme Arendt (La banalité du mal) ou Bronner (La Raison des foules) pour nuancer sa vision.
Citation clé pour résumer :
"Le Bon a raison sur les dangers de l’émotion collective… mais il oublie que la raison institutionnelle peut être bien plus meurtrière."